Apple vs FBI

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Au jour d’aujourd’hui, le progrès est au cœur du 21ème siècle. Engrené par la technologie qui nous transporte plus vite dans l’espace, dans le futur et engendre la grande question posée et imposée à laquelle chacun de nous cherche à répondre tant bien que mal. En ce temps difficile, cette question du choix entre la liberté ou la sécurité. Laquelle passerait avant l’autre ? Ou laquelle serait plus importante que l’autre ? Devons-nous brader la sécurité pour la liberté ou brader la liberté pour la sécurité ? Chaque pays et chaque gouvernement du monde répondent en choisissant l’un ou l’autre mais il semblerait que le PDG de la marque de la pomme croquée n’ait pas courbé l’échine devant le bureau fédéral suite à l’enquête concernant l’attentat de San Bernardino.

Mardi 16 février, dans le cadre de l’enquête sur la tuerie de San Bernardino qui a fait pratiquement 14 morts, la juge américaine Sheri Pym exigea à Apple une « assistance technique raisonnable » au bureau fédéral (FBI). Une décision catégoriquement réfutée par la célèbre enseigne, suscitant un combat de titan sans merci avec le FBI.

Récapitulatif

Faisons un petit flashback. Mercredi 2 décembre 2015, une fusillade a eu lieu au centre social d’aide aux handicapés à San Bernardino en Californie, à une centaine de kilomètres de la ville de Los Angeles. 14 personnes ont été tuées, 21 autres blessées d’après le bilan officiel. Et les deux assaillants abattus, à savoir Farook Syed et sa femme Tashfeen Malik.
Le tableau s’assombrit ; on voit sillonner dans le ciel des hélicoptères, des corps étalés évacuant sur des civières, des forces de l’ordre spéciales de la police interviennent dans des blindés légers. Il s’agit ici sans doute depuis 2012 de la fusillade la plus meurtrière dans le pays.
La scène redessine une situation de plus en plus familière car, moins d’une semaine auparavant nous assistions à l'attaque contre un centre du Planning Familial à Colorado Springs.
« La fusillade a un motif terroriste », dit Barack Obama. Finalement l’attaque est revendiquée par l’Etat islamique.
La police eut à questionner les proches du couple, la famille. Et a découvert, au cours de l'enquête, douze engins explosifs artisanaux et 5 000 cartouches de fusils d’assaut, comme l'annonça le chef de la police locale Jarrod Burguan. Sauf que les armes à feu, précise la police, ont été achetées légalement.
Découvert également sur place, un smartphone, plus précisément un IPhone 5C. L’appareil semble appartenir à Farouk Syed mais il est impossible pour les enquêteurs de mettre la main sur les informations qu’il contient parce qu’évidement il fonctionne via le Système iOS 9, automatiquement crypté.

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En vue de permettre l’avancement de l’enquête, Apple se voit dans l’obligation de donner une « assistance technique » qui épaulera le FBI de manière à pouvoir récupérer les informations cryptées du téléphone portable. Une requête imposée par un tribunal de Californie et aussitôt refusée par le PDG de la multinationale, Tim Cook.

« Sans précédent », dénonçait Tim Cook dans une lettre ouverte en parlant de la requête qui selon lui est une menace à la sécurité des clients d’Apple. Quand bien même il précise ne pas encourager ni sympathiser avec les terroristes, le PDG souligne néanmoins que les implications qui alimentent cette requête vont au-delà de cette affaire.
Présentement, les informations et tous les éléments contenus dans les appareils iPhone sont équipés d’un système de chiffrage codifié, ainsi le mot de passe ou la clé en chiffre code PIN est bien entendue librement choisi par l’utilisateur (il faut alors trouver les chiffres exacts sur 10 000 combinaisons aléatoires). Que même Apple ne peut posséder.
Afin de trouver une brèche dans l’iPhone 5c de Farouk Syed, les agents du FBI doivent impérativement disposer de son code PIN. Mais au risque de tout perdre, la mémoire, ainsi que l'ensemble des données stockées, les enquêteurs refusent de tenter plusieurs combinaisons possibles. Car au bout de dix échecs, l’IPhone se bloque et efface complètement tout.
Mais le FBI n'en démord et somme le géant américain de réaliser un fichier image spécifique, dit « Software Image File » ou SIF. Car une fois la SIF insérée dans l'appareil, celui-ci voit son accès déverrouillé. De plus en copiant tous les mots de passe de l’iPhone enregistrés, l'on accède sans grande difficulté aux données stockées. Mais voilà le problème. Une fois cette brèche ouverte, le FBI aura accès à n'importe quel IPhone dans le monde.

« Le FBI peut utiliser différents mots pour décrire cet outil, mais ne vous méprenez pas : la construction d'une version d'iOS qui contourne la sécurité de cette manière reviendrait indéniablement à créer une porte dérobée », dénonce Tim Cook.
Un homme plusieurs fois apparu comme l'un des plus véhéments défenseurs du cryptage, présenté comme une manière de protéger la vie privée et la sécurité des utilisateurs.
Considéré pendant un bon moment comme l’apôtre de la défense du cryptage, face à ce scandale, le PDG, voit son image renforcée, perçu comme une icône qui d’une certaine manière préserve la vie privée et la sécurité de ses clients.
Des combats, il en mena, mais celui-ci s'annonce comme le pire bras de fer politique entre Apple et le gouvernement américain, sur la grande question du cryptage, digne d'un Batman vs Superman. En refusant ouvertement la requête du FBI, il s’embarque dans une route semée d'embûches.

« Bien que nous croyions que les intentions du FBI soient bonnes, ce serait une erreur pour le gouvernement de nous forcer à construire une porte dérobée dans nos produits. Et, finalement, nous craignons que cette demande porte atteinte aux libertés mêmes que ce gouvernement vise à protéger. Le gouvernement suggère que cet outil pourrait n'être utilisé qu'une seule fois, sur un seul téléphone. C'est tout simplement faux. Une fois créée, cette technique pourrait être utilisée encore et encore, sur un très grand nombre d'appareils [iPhone, iPad, iPod Touch, NDLR] », déplore-t-il.

Que dit la loi ?

Pourtant le gouvernement puise ses arguments au cœur même de la loi All Writs Act de 1789. Le texte stipule qu’un tribunal fédéral a le droit d’ordonner à un tiers dans le cadre d’une enquête, d’aider les autorités.
« Les implications des demandes du gouvernement sont effrayantes », poursuit Tim Cook. « S'il peut utiliser l'All Writs Act pour faciliter le déverrouillage de votre iPhone, il obtiendrait le pouvoir d'atteindre n'importe quel appareil pour en récupérer les données. Le gouvernement pourrait élargir cette brèche dans la vie privée et demander à Apple de bâtir un logiciel de surveillance pour intercepter vos messages, accéder à vos données de santé ou financières, suivre votre position géographique ou même accéder à votre micro ou votre caméra sans que vous le sachiez… »

Si par malheur la multinationale devrait céder à la requête du gouvernement, celui-ci aura entre ses mains un instrument trop puissant. Une technologie qui pourra être imposée à tous les autres fabricants des appareils électroniques et smartphones. Le chaos sera tel que d’autres pays du monde voudront emboiter le pas sur l’effet de contrôler n’importe quel appareil de n’importe quel citoyen.
« Tim Cook est persuadé qu'il a la responsabilité, en tant que patron d'une grande entreprise, de montrer la direction », estime Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies Associates, à l'AFP. « Tim Cook défend des valeurs que nous chérissons, comme la liberté, particulièrement aujourd'hui quand les gens sont plus suspicieux vis-à-vis du gouvernement, surtout après les révélations d'Edward Snowden sur la NSA. »

Les médias

« Si le gouvernement ne peut pas décrypter [l'iPhone] sans l'aide d'Apple, cela parle en faveur des technologies d'Apple », résume l'analyste Roger Kay.
Dans tous les cas, il n’y a jamais de mauvaise communication car cette lutte entre Apple et le gouvernement Américain peut booster et soigner en quelque sorte l’image de la firme.
« Se conformer à la demande du FBI mettrait en péril cette image de parangon de la sécurité, de la vie privée », souligne le magazine spécialisé « Wired ».

Entre soutiens et consternations

A la publication de la lettre ouverte de Tim Cook, c'est une marée de réactions qui déferle, spécialement aux Etats-Unis.
« Apple a choisi de protéger un terroriste de l'Etat islamique mort plutôt que la sécurité du peuple américain », dénonce en colère le sénateur républicain Tom Cotton.
« Honteuse », qualifie le candidat à la primaire républicaine Donald Trump, quant à la position d'Apple. « Je suis d'accord à 100% avec le tribunal. Pour qui se prend Apple ? Nous devons les forcer à ouvrir [le téléphone] », réclama-t-il.

« Nous soutenons Apple », clame l'association Electronic Frontier Foundation (EFF). De nombreux défenseurs des droits civiques avec certains représentants du domaine de la technologie, ont montré leur soutien à Tim Cook. « Si le FBI peut forcer Apple à pirater les appareils de ses clients, alors tous les régimes répressifs du monde le peuvent aussi », lance Alex Abdo, analyste de l'Association de défense des libertés civiles (ACLU).
Le représentant de l’association SIIA qui dans son sein regorge de près de 800 entreprises a lui aussi fait entendre sa voix en soutien pour Apple et affirme aussi que la requête du gouvernement est plutôt « excessive et mal avisée ». Sa mise en application, « cela affectera en fin de compte la confiance dans tous les appareils dont les données sont sécurisées ».

« Nous savons que la police et les agences de renseignement font face à des défis importants dans la protection du public contre la criminalité et le terrorisme. Nous fabriquons des produits sécurisés pour protéger vos informations et nous donnons accès à des données aux autorités sur la base d'ordres juridiques valides. Mais cela est tout à fait différent d'exiger des entreprises de permettre le piratage des appareils des clients et des données. Ce serait un précédent inquiétant. », soutenait le représentant conquérant Sundar Pichai, PDG de Google.
« Je ne pouvais être plus d'accord avec tout ce qui est dit dans la lettre [de Tim Cook]. Nous ne devons pas permettre ce dangereux précédent d'être établi. Aujourd'hui, notre liberté est en jeu. », appuie le patron de l’application WhatsApp.
Même l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, y a été de son soutien, critiquant le FBI qui crée un monde où les citoyens doivent compter sur Apple pour défendre leurs droits plutôt que sur le gouvernement.

En ceci, Apple, selon l’opinion publique, a pris part à un combat noble. Mais la question que l’on doit se poser : est-ce un combat juste ?
Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu. Et toutes ces choses vous seront données par-dessus. [Matthieu 6:33]
Nous passons notre temps à chercher la liberté et la sécurité dans ce monde sans vraiment songer à la sécurité de notre salut ! Sans songer à la vie qui nous attend après la mort car il est vrai et important d’être libre et en sécurité dans ce monde mais retenons tout de même que personne aujourd’hui ne peut à travers sa liberté se protéger de la mort ou à travers sa sécurité s’en libérer. Apple peut sécuriser la liberté des gens et le FBI peut aussi prétendre protéger la population mais la vérité est que rien de cela ne sauve quiconque car celui qui se croit libre et celui qui se croit en sécurité, nul n’est véritablement à l’abris. Seul le Seigneur Dieu qui a dans sa main le souffle de chacun, riche ou pauvre, esclave ou affranchis.
Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme ? [Marc 8:36.]

Nous sommes dans la joie car nous savons que c’est la connaissance de la vérité qui nous affranchit et comme la grâce et la vérité sont venues de Christ alors nous avons en lui l’assurance inébranlable.
Romains 8 :37-39 : Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

La Fin du combat

Mais retournement de situation, ce lundi 28 mars, lorsque le département de la justice vint à annoncer publiquement être parvenu à débloquer l’IPhone en question, sans l’aide d’Apple, qui se voit pour le coup déchargé de toute poursuite. Face à cette bataille qui aura fait couler beaucoup d’encre, voilà une issue qui vient apaiser les deux parties, chacune quelque peu satisfaite. La firme qui souhaitait préserver la sécurité de ses clients et le FBI se démenant pour résoudre une enquête, en vue également de protéger la population contre tout autre attaque.
L’auteur de cet exploit informatique : l’entreprise israélienne Cellebrite, qui a tout de même encaissé la somme colossale de 15 000 $ grâce à sa technologie UFED.
Cette avancée technologique, certes, prodigieuse et utile à la justice et la défense, n’écarte en rien les craintes manifestées par Apple.
Rappelons-nous alors, et ce, une fois de plus, que si le véritable Sauveur ne sauve, celui qui se protège, le fait en vain. [Psaume 127:1-2]

La Rédaction

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