Maroc : séquestrée, violée et torturée pendant 2 mois, voici le témoignage de Khadija

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Société

Le Maroc, un royaume où la modernité peine à s’affirmer tant les moeurs ancestrales sont ancrées dans la société. Si les cas de violences faites aux femmes sont un sujet sensible dans le pays aux valeurs traditionnelles, le regard porté sur la gent féminine tend pourtant à demeurer méprisant. Mais à l’ère où les droits des femmes sont aujourd’hui discutables, le triste sort que subissent certaines d’entre elles dans quelques contrées est dorénavant mal perçu. Parmi ces cas, Khadija Okkarou dont le témoignage nous laisse sans voix, tout comme la majorité de la population marocaine.

Le 21 août sur la chaîne Chouf TV, l’adolescente de 17 ans témoigna à visage couvert. Kidnappée, séquestrée, violée et torturée durant près de deux mois, l’histoire de Khadija a suscité l’émoi dans tout le Maroc comme sur les réseaux sociaux où une pétition circula pour prodiguer à la jeune fille des soins et une aide psychologique. Le manifeste compte actuellement près de 79 237 signatures. Et sur Twitter des hashtags d’encouragement ont été lancés ; #noussommestouskhadija et #JusticePourKhadija.

Dans la vidéo de son témoignage relayée par la presse marocaine, la jeune fille originaire de la région de Beni Mellal racontait avoir été enlevée il y a trois mois près du domicile de sa tante « à Fkih ben Saleh dans le centre du pays, par des garçons connus pour appartenir à une bande dangereuse », rapportait BFM TV. Face caméra, l’adolescente montra « des tatouages graveleux et des traces de brûlures de cigarettes sur son corps », que lui infligèrent ses bourreaux.
Le 25 août, la police marocaine aurait interpellé 12 personnes âgées de 18 à 28 ans, placées en détention préventive pour les chefs d’accusation de « traite d'être humain sur mineure, viol, torture et usage d'arme causant des blessures et séquelles psychiques, constitution d'une bande organisée, enlèvement, séquestration et non-assistance à personne en danger », selon les informations de l’AFP. « Certains ont reconnu les faits », a affirmé Me Ibrahim Hachane, l’avocat de Khadija, précisant que le 6 septembre prochain aura lieu une première audience.

Son état est stable, nous essayons de la soutenir, de lui assurer que justice lui sera rendue et de lui dire qu'elle n'y est pour rien (...). Nous sommes émus par l'élan de solidarité avec elle, s’est exprimé son père.

En effet, un grand élan de solidarité se fit ressentir pour soutenir la jeune fille. Un tatoueur Tunisien tout aussi ému par l’histoire de Khadija, a pris contact avec sa famille se proposant de lui retirer ses tatouages traumatisants. Mais si l’histoire de Khadija a touché un grand nombre de personnes, d’autres demeurent cependant perplexes, notamment les habitants de son village Oulad Ayyad. « Son témoignage a suscité beaucoup de compassion ici, mais certains remettent en question sa version des faits », confiait un habitant du village. Vacillant entre doutes et compassion, le récit de l’adolescente est un sujet ouvert à la causerie.

Car l’image même de la jeune fille est remise en question. Entre ses mauvaises fréquentations et la vie qu’elle mènerait jusqu’à présent, sa réputation tendrait à discréditer son histoire, selon des personnes proches de la famille et des commerçants du village. Si l’on en croit les informations rapportées, le quotidien Le Point fait mention d’un arrangement qui aurait été proposé par certains parents des accusés à la famille Okkarou ; un accord que le père de Khadija était prêt à accepter, avant l’intervention d’une association d’aide aux femmes victimes de violences. Dans l’hypothèse que toute cette histoire ne serait qu’une grosse mascarade montée de toute pièce, quelles seraient les réelles intentions de la famille ou bien de la jeune fille ? Qui tirerait profit de cette histoire ? Et à quelle fin ?
Quoi qu’il en soit, ses proches affirment que Khadija vivrait mal les remises en question de son témoignage ; et le Dr. Abdenbi Halmaoui, un pharmacien qui l’a assisté dans ses examens médicaux aurait suggéré à sa famille qu’« elle doit bénéficier d'un accompagnement psychiatrique car elle est solide mais perturbée ».

Il est certain que cette histoire mérite d’être éclaircie afin que justice soit faite. D’autant plus que le Maroc se souvient encore d’histoires semblables et accablantes dont les issues ont été tragiques se soldant par les suicides des victimes. Parmi elles, la plus connue, l’histoire d’Amina Filali, une adolescente de 16 ans contrainte d’épouser son violeur, et qui se donna la mort en 2012.
Cette affaire avait donné lieu à une mobilisation civile qui avait conduit à l’absolution de l’article 475 du code pénal Marocain. Cet article révoltant qui offrait la possibilité aux violeurs d’échapper à la prison en épousant leurs victimes. Une action qui était sans précédent puisqu’en 2017 les affaires de viol avaient doublé, passant de 800 à 1600. Dans ce pays empreint d’une certaine culture machiste, « ce crime est doublement douloureux pour les victimes, souvent considérées comme les premières coupables », constatait BFM TV. D’autant plus si auparavant les cas de violences faites aux femmes étaient peu considérés, mais après quelques coups de pression médiatique et via des organismes internationaux, ce n’est qu’au bout de 5 ans qu’une loi fut adoptée. Qui reste néanmoins insuffisante pour les féministes.

Le gouvernement joue en effet un rôle important dans ces affaires de viol, dans la mesure où elles sont souvent prises à la légère, en particulier dans ces pays où la pauvreté règne. Ainsi, des mesures plus strictes devraient être envisagées et une réelle implication de l’administration Marocaine sur ces cas. Si le témoignage de la jeune Khadija a pris une telle tournure médiatique, dans les enceintes du parlement, il devrait attirer l’attention des politiciens. Et si tel n’est pas le cas ce sujet concerne également l’église de Christ. Celle que Christ a établi pour que l’oeuvre de Dieu soit répandu dans le monde.

Dans la mission qu’elle a reçu, son soutien au coeur de la société est primordial pour la bonne santé de celle-ci. En possession d’une arme redoutable qu’est la prière, pour nos aïeux dans la foi qui y ont eu recours, elle fut un sujet de victoire dans les combats, de paix dans les périodes difficiles, de miracle et de transformation. Que faut-il dire de plus lorsque nos expériences témoignent d’elles-mêmes de son efficacité dans nos vies ou « faudrait-il encore que je vous rappelle qu’un homme fait de chair et de sang comme toi et moi a arrêté le soleil et l’autre la pluie », déclarait le philosophe évangélique Yannick Nila.
Hé bien si le gouvernement n’est pas en mesure de changer quoi que ce soit, « La prière fervente du juste a une grande efficacité. » [Jacques 5 v.16]. Le Dieu de toute grâce écoute sa prière et l’exauce.

Nos pensées se tournent vers toutes ces victimes qui n’ont pas pu trouver justice ni un soutien favorable. Blessées, meurtries, gardant au plus profond d’elle-mêmes les séquelles de ces violences subies; que l’Eternel les réconforte et les restaure de toutes leurs blessures.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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