Les enfants de la Creuse ; une histoire presque oubliée

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Société

Il y a encore jusqu’à présent des sujets, des histoires de notre belle France, enfouis dans un passé lugubre. Entre 1962 et 1984, c’est l’histoire de 2 015 enfants réunionnais arrachés à leurs parents et forcés à l’exil par l’Etat Français. Une sombre affaire qui refait surface. Laissé dans l’oubli, ce scandale est resté depuis longtemps complètement ignoré. Relevant de l’aide sociale à l’enfance, ce sera par le bureau des migrations des départements d’outre-mer (le BUMIDOM) que ces mineurs seront répartis dans 83 départements principalement dans la Creuse.

L’origine de l’histoire : une offre déguisée en escroquerie ?!

Dans les années 60 en Martinique, Guadeloupe et à la Réunion, la situation était particulièrement difficile. Le chômage, la misère et l’augmentation de la population faisaient gémir ces pays. Pendant ce temps, des zones entières de la métropole, manquaient de main-d’oeuvre. Face à cette situation, le gouvernement Français fit une offre plus ou moins étranger, entrainant le départ de milliers de jeunes adolescents et enfants. L’offre du gouvernement était un logement et un travail.
« Ces derniers promettaient aux parents un avenir de médecin ou d’avocat pour leurs enfant, on présentait la France comme un eldorado. Ces parents ont été victimes d’une escroquerie morale. Les services sociaux leurs disaient que leurs enfants reviendraient pour les vacances », expliqua l’historien Réunionnais, Sudel Fuma.

Pour l’île de la Réunion, l’organisation de ces transferts se déroulait de manière stratégique. Les pupilles (les orphelins mineurs placés sous la garde d’une collectivité ou d’une personne, Ndlr) étaient envoyées. Des assistantes sociales avaient la responsabilité de récupérer le maximum d’enfants. Pour les familles qui vivaient dans des logements insalubres, les familles où le père était alcoolique, les familles qui gardaient des enfants sans autorisation légale, ces enfants étaient conduits chez des assistantes sociales chargées ensuite de les envoyer en métropole. On comptait à cette époque près de 37 473 enfants déplacés, sur l’île de la Réunion. Certains d’entre eux seront nommés « les enfants de la Creuse ».

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En Lozère et à la Creuse, de 1963 à 1982, près de 1630 enfants seront installés, éloignés de leurs familles. Certains y subiront de réels traumatismes. Empêchés d’être en contact avec leurs familles, leur insertion dans l’hexagone fut bien difficile. Sans oublier quelques mauvais traitements subis. Différents témoignages soulignaient le manque cruel de sensibilité que le gouvernement a pu afficher. Une vie arrachée, volée, Marlène Morin et Jean-Charles Pitou l’ont témoigné. Leur douleur fut si grande et pénible, qu’ils n’arrivent que maintenant à partager leur témoignage et leurs sentiments vécus.

En fin janvier 2002, Jean-Jacques Martial, s’exprimait également et portait plainte pour « enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation ».
Les langues se sont déliées et dénoncèrent l’hérésie totale et scandaleuse du gouvernement de l’époque. Si plus de 50 ans après, la loi finit par reconnaître la responsabilité de l’Etat Français dans cette affaire, les séquelles de cette douloureuse histoire sont encore bien présentes.

Comment arracher des enfants à leurs parents, les faisant miroiter par de belles promesses ? Pour au final leur couper tout contact avec leurs familles. Ces enfants se sont retrouvés seuls dans un environnement totalement inconnu et non exempt de dangers.
Cet acte considéré comme inhumain a clairement dénoté l’abus du pouvoir de l’Etat Français à l’encontre de ses terres coloniales. Ayant usé de malice pour des fins peu justifiables.
Malheureusement ces faits continuent de faire des victimes. Guerre, pauvreté, exil, gouvernement corrompu; l’Homme perdure dans ses mauvaises voies au détriment d’une multitude. Il se laisse diriger par la haine, en pensées et en actes. Une voie bien éloignée de l’amour, qui nous permet de connaître Dieu et d’entrevoir sa miséricorde et la compassion qu’il a manifestée envers nous.

C'est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. [1 Jean 3 v. 10 - La Bible]

On ne peut plus clair, la justice, l’amour de Dieu commence en manifestant à autrui cette même attention qu’il nous a portée ; accueillir, aider, soutenir, considérer ceux qui sont dans le besoin, sans faire cas de nos propres intérêts. Chemin que n’a pas emprunté l’Etat Français de l’époque, qui aurait très bien pu venir en aide à ces populations en souffrance d’une manière plus juste et compatissante. La vie n’est pas un brouillon hélas, et les actes laissent des traces; il n’y a que Dieu qui puisse guérir les coeurs meurtris et notamment ceux de toutes ces victimes déportées dans l’ignorance. Que l’Eternel qui connaît leur souffrance leur accorde une douce consolation.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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