Le Mans : une femme défenestrée par son compagnon, pourrait être totalement dédommagée

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Justice

Il faut bien l’avouer, la vie à deux n’est pas une chose simple pire encore lorsqu’il faut faire face aux humeurs changeantes et au caractère de l’autre. Si cela est souvent un motif de dispute pour plusieurs, dans certains foyers, l’ambiance peut très vite changer et se transformer en scène d’horreur où la colère conduit quelques-uns à commettre l’irréparable. Pour d’autres c’est par amour qu’ils ont ainsi agi, mais à nous qui avons reçu le témoignage du grand amour de Dieu, nous prions qu’il puisse se manifester afin que cet amour qui ne fait rien d’incorrect et de mal soit ce qui pousse chacun d’entre nous à prendre garde « que notre liberté ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles. » [1 Corinthien 8 v. 9]

Si l’on parle plus particulièrement des violences ou meurtres contre les femmes, au cœur de cette lutte et d’une forte mobilisation à ce sujet, se révèlent encore de tristes témoignages. Dont celui d’Aïda, 25 ans au moment des faits, marquée jusqu’aujourd’hui par la colère de son compagnon. Si la douleur de cette tragique nuit du 24 août 2013 se fait vivement ressentir, son corps est encore impacté par sa chute de la fenêtre de son domicile. Selon les informations rapportées, son compagnon qui avait pour habitude de lui porter des coups, l’a défenestré après s’en être pris à un ami commun également présent cette soirée. Un acte d’une extrême violence qui l’a rendu invalide à vie, retrouvée tuméfiée et étendue sur le sol au pied de l’immeuble. Son compagnon fut condamné en juin 2016 à 15 ans de prison.

L’histoire ne s’arrête pas là car si en effet l’acte du compagnon représente un crime, au moment du dédommagement du préjudice, la commission d’indemnisation des victimes considéra en février 2018 que la jeune femme était en partie responsable de ce qui lui était arrivé, soit à hauteur totale du dommage qui s’élève à 90 000 euros. La commission refusait de l’indemniser complètement pour d’après elle un « partage de responsabilité », fixant l’indemnisation à 67 500 €.
Lors de cette fameuse soirée du 24 août, la tension dans le foyer du couple était à son plus haut niveau. Tandis que son compagnon s’en était pris à leur ami commun, les policiers alertés intervinrent, conseillant à Aïda de ne pas rester chez elle. Mais après avoir contacté le 115 et des amis en vain, c’est malgré elle et sans solution qu’elle rentrait chez elle. Ce qui selon la commission constituait une erreur de la part de la jeune femme. Mais vers qui aurait-elle pu trouver soutien et où aurait-elle pu passer la nuit si auprès de ses amis ou encore le 115 elle n’a pu trouver d’appui ? Rien ne retenait le Civi de considérer que « la jeune femme s'est mise dans une situation dangereuse et a adopté [...] un comportement fautif ayant contribué à causer son préjudice ». Pire encore, d’après d’autres informations bien avant le drame, les policiers auraient escorté la jeune femme qui était sous l’emprise de stupéfiants vers la gare pour prendre un train en direction d’Alençon, mais finalement elle décida de regagner son domicile en faisant tapage pour contraindre son concubin à lui ouvrir la porte.

Qu’il est difficile d’émettre des mots sur cette affaire car certaines informations restent toutefois floues, soit le motif de la dispute ou bien ce qui aurait entrainé le compagnon à agir de la sorte et plus encore. Quand bien même il était préférable pour cette femme de s’éloigner de son domicile, n’était-il pas tout aussi judicieux pour l’homme de trouver un autre endroit soit le temps d’une soirée afin de baisser la tension ? Même s’il est vrai qu’aussi prudent serait l’Homme pour veiller sur lui, lorsqu’il voit le mal il devrait s’en écarter de peur des représailles ou d’y prendre part [Cf Proverbes 22 v.3]. Dans le contexte de l’histoire, en quoi justifier qu’Aïda soit responsable de ses blessures pourrait l’aider à s’en remettre et vivre avec ce fardeau qu’elle porte ? De nos jours avec l’élan qui a été pris pour combattre ces problèmes d’agressions, de violences faites aux femmes, pouvons-nous encore avoir une telle pensée ? Où admettre sa responsabilité ne serait-ce pas approuver l’acte commis ?

Cette histoire qui avait suscité indignation et colère auprès de l’opinion publique, avait également fait réagir la secrétaire d’état à l’égalité entre les femmes et les hommes. Profondément choquée, « une femme n'est jamais responsable des violences dont elle est victime », a-t-elle déclaré. Si cette affaire a pu prendre une telle tournure, elle démontre que notre société manque de quoi empêcher de tels scandales et de telles situations. Bien que l’affaire repose sur le fait qu’Aïda soit retournée à son appartement, ce qui en ressort est décevant car selon la logique et la tournure, l’on pourrait en reprocher autant aux policiers. S’ils avaient peut-être été plus prudents, plus avenants et veillé à ce que la jeune femme soit bien en sécurité, rien de tout cela ne serait peut-être arrivé.

Tandis que les avocats de la victime avaient fait appel, il a fallu qu’elle attende près de 7 ans pour que la balance penche à son avantage. Mardi dernier, le parquet d’Angers, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) et le ministère public statuèrent en faveur de la jeune femme. Ils finirent par reconnaître que « ce retour au domicile, quels qu'en soient les motifs et circonstances, ne peut en aucun cas être considéré comme une cause des violences commises ». Si elle pourrait recevoir son indemnisation en mai prochain à l’issue de l’audience de la cour d’appel, les parties se sont engagées à lui verser des provisions complémentaires selon ses besoins, alors que le FGTI estime un dédommagement à hauteur de millions d’euros, « une mise à disposition prochaine d'un logement adapté à son handicap », serait également à envisager.

90 000 euros pourraient en effet suffire pour couvrir ses soins et bien d’autres mais qu’on le veuille ou non cela ne sera jamais suffisant pour combler ou apaiser la douleur qu’elle peut ressentir. Alors qu’elle a vu du jour au lendemain son quotidien se transformer, là où le miracle est entré dans la maison de plusieurs, puisse-t-il s’opérer chez Aïda afin que la gloire de Dieu se révèle. Et lorsque le mal nous touche, c’est une éventualité pour le Seigneur d’opérer et de faire valoir sa toute-puissance pour que le monde le reconnaisse et le considère comme notre fidèle et unique bienfaiteur. Nous prions pour que sa paix satisfasse Aïda.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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