La justice américaine suspend le droit d’imprimer une arme en 3D

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La justice américaine suspend le droit d’imprimer une arme en 3D

Justice

Publié par Artistes Press | Le mardi 7 août 2018

Devenir fabriquant d’arme ? Il semblerait que cette porte tend à s’ouvrir à chaque citoyen américain dans un avenir proche. A l’aide d’une imprimante 3D et la matière qu’il faut pour la réaliser. Il y a 5 ans le groupe américain à but non lucratif Defense Distributed, avait testé la première arme à feu imprimée en 3D. Ses composants en plastique dur sont notamment utilisés pour la fabrication des instruments de musique. La machine fut nommée le « Liberator » et tire même à balles réelles. Le projet farouchement interdit en 2013 a pratiquement franchi ce mois de juin dernier la porte de la légalité aux Etats-Unis, en accord avec le second amendement de la constitution américaine.

Derrière ce projet se trouve Cody Wilson, 30 ans, présenté comme un crypto-anarchiste et fondateur de l’organisation Défense Distributed. Sûrement pas le premier à avoir pensé à ce projet, il avait toutefois fait parler de lui il y a 5 ans par son initiative de partager les fichiers nécessaires à la construction d’une arme via une plateforme qu’il avait mise en place. Selon lui, chaque citoyen devrait avoir accès à une arme. Par son projet actuel, il espère que les partages de fichiers tout comme l’impression 3D parviendront à « une explosion totale de toutes les lois actuelles sur les armes. »
Un sujet plus que délicat dans une Amérique tombant chaque jour sous des balles. S’il a été constaté que 30 000 personnes aux Etats-Unis mouraient chaque année à cause des armes à feu, qu’adviendra-t-il lorsque chaque citoyen aurait le droit de fabriquer sa propre arme ?

Encore heureux, 8 Etats Américains portèrent en urgence l’affaire devant le juge fédéral Robert Lasnik, qui décida de suspendre temporairement la diffusion des fichiers permettant l’impression des pistolets. En attendant un premier jugement le 10 août prochain. « La diffusion de ces fichiers est désormais illégale », a-t-insisté, avant de poursuivre lors de l’audience qu’« Il y a des imprimantes 3D dans les universités et les lieux publics et il y a un risque de dommages irréparables ». Mais malgré cette injonction, des fichiers avaient déjà été téléchargés plus d’un million de fois. Cody Wilson ayant anticipé l’interdiction, avait entrepris de publier en ligne les plans de sept modèles de pistolets. Et ne compte pas s’arrêter là.
En effet, il a annoncé vouloir répliquer devant la justice. « Les Américains ont le droit incontestable de partager cette information ».

Ce qui n’est pas une première puisque sous le mandat du président Barack Obama, il avait contesté la décision prise par l’administration d’interdire la diffusion des fichiers en l’accusant d’enfreindre le règlement contre le trafic international d’armes.
Malheureusement, si l’inquiétude de ce projet est grande parmi les opposants – « il est simplement fou de donner aux criminels les outils pour imprimer en 3D des armes intraçables et indétectables rien qu’en appuyant sur un bouton », s’indignait Barbara Underwood, procureure de l’Etat de New-York – il est d’autant plus gravissime d’apprendre qu’il était à deux doigts d’être mené à terme suite à un accord signé en juin dernier entre M. Wilson et le gouvernement Américain. Sur son site Web, Mr. Wilson l’avait annoncé d’une manière qui lui est propre : « 1er août 2018: l'ère des armes téléchargeables commence officiellement».

Après de longues années de bataille judiciaire, il faut croire que Cody Wilson a réussi à arriver au bout de ce qu’il défend et parvint à conquérir le gouvernement pour la signature de l’accord, l’autorisant à publier des plans et designs sous toutes les formes. Pour les 8 Etats ainsi que le district de New York c’est un affront total, et ils accusent « le gouvernement d'avoir agi de manière arbitraire en concluant cet accord ». Et si le président américain, Donald Trump ne s’était encore exprimé sur le sujet, il avait tout de même précisé l’avoir abordé avec la NRA, puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis.
Et bien que « les pistolets en plastique indétectables sont interdits depuis 30 ans », il est aujourd’hui question d’armes fantômes, ne possédant aucun numéro de série. Ce qui les rend encore plus dangereux.

Pour l’heure où la violence ne fait que prendre de l’ampleur, nous comprenons et évaluons quel impact pourrait avoir ce projet dans cette société qui souffre déjà chaque année d’un grand nombre de pertes humaines par balles. Et sans doute les crises qu’il engendrerait. Car le monde nous apprend œil pour œil, dent pour dent, un élan qui pousse nos cœurs à se fermer au regard de l’autre, nous amène à vivre de manière individuelle et dans la méfiance du prochain.

L’on peut s’avouer que dans cette société, nous ne sommes en sécurité nulle part, pour autant la violence n’est une solution pour se défendre, au contraire, elle n’engendre que de la violence. La Bible nous l’enseigne ; « car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. » [Matthieu 26 v.52 - Bible]
Quand bien même les Etats-Unis s’inscrivent dans l’histoire comme une nation en proie à l’insécurité s’accordant sur le droit de porter une arme pour se défendre. Un débat qui fait rage depuis tant d’années.

Il est vrai qu’avec tout ce qui se passe autour de nous, nous aspirons tous à chercher un endroit qui pourrait nous procurer une certaine sécurité. Un moyen qui nous permettrait de faire face au danger. Le danger est en effet partout, et nous ne sommes à l’abri de rien. Mais une heureuse nouvelle vint nous rassurer car s’il n’y a rien dans ce monde qui pourrait nous protéger, nous pouvons compter sur notre Père céleste, qui déploie son ange autour de ceux qui le craignent et les arrache au danger [Psaume 34 v.7 - Bible]. Et comme l’évoquait le roi et psalmiste David, celui qui se confie en l'Eternel est protégé.
Ainsi il a été pour nos aïeux dans la foi dans toute situation, ainsi « il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur, Il me cachera sous l'abri de sa tente; Il m'élèvera sur un rocher. » [Psaume27 v. 5 – La Bible]