Condamnée, Noura Hussein échappe à la peine de mort

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Justice

Mariage précoce et forcé ; une tendance devenue presque anodine en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient. La pauvreté et bien d’autres maux sont en effet des facteurs déterminants. Et beaucoup de jeunes filles en sont victimes. Si bien que des parents n’hésitent pas à livrer leurs jeunes filles à des mariages précoces ou à des unions arrangées. Abandonnées à leur triste sort et laissées entre les mains d’hommes, en général bien plus âgés. Pour l’heure, le bonheur de s’unir avec l’être aimé n’est plus d’actualité.

Au Soudan, c’est l’histoire de la jeune Noura Hussein Hamad, qui nous fait grincer des dents. Forcée à 16 ans de se marier, en mai 2017 elle fut arrêtée et condamnée le 10 mai 2018 à la peine de mort. Car après avoir refusé de consommer le mariage, son époux invita deux de ses frères et un cousin pour qu’ils l’aident à la violer. Pendant que les trois hommes la tenaient, sans défense, elle était à la merci de son mari. Le lendemain matin, il tenta à nouveau de la violer, mais cette fois-ci elle réussit à s’échapper vers la cuisine et prit un couteau pour se défendre.
Elle lui infligea des blessures qui lui seront fatales. Fuyant le domicile conjugal, Noura alla se réfugier chez ses parents. Malheureusement, ce sera son propre père qui la livra à la police. En juillet 2017, elle fut déférée devant un juge, alors qu’une loi ne reconnaissant pas le viol conjugal était appliquée. A l’issue de son procès, elle fut reconnue coupable de meurtre intentionnel et mise en cause selon la loi pénale de 1991, à savoir condamnée à la peine de mort. Et ce, malgré les arguments de son avocat, faisant mention du « fait qu’il s’agissait d’un mariage forcé et qu’elle avait été violée. » La décision des juges étaient catégorique.

Pour la communauté internationale, c’est l’indignation comme pour beaucoup ayant suivi de près cette histoire. Des militants soutenant les droits de la femme se sont mobilisés, faisant pression pour que la sentence soit revue. Selon la militante Wini Omer, les lois qui régissent le pays ne sont relativement pas en faveur des droits de la femme. Un problème qui subsiste depuis 1989. « Il y a des milliers de cas comme celui de Noura que personne ne connaît ».

Malheureusement cette histoire ne reflète qu’une mince partie de la réalité que vivent beaucoup d’adolescentes et de jeunes femmes dans le pays.
Mais coup de théâtre, lorsque le mardi 26 juin dernier, la cour d’appel a annulé la sentence de mort, pour 5 ans d’emprisonnement et une amende de 337 500 livres soudanais, soit 16 000 euros. Une peine certes plus abordable, mais qui reste cependant injustifiée, si l’on considère la légitime défense dans le cas de Noura.

Comme prévoient les lois, à chaque crime, infraction ou délit commis, l’auteur des faits doit assurément répondre de ses actes. Ainsi fonctionne le monde. Or, la justice dite des Hommes, ne manque pourtant pas, de démontrer, dans de nombreux cas, ses failles et son manque de compassion.
Mais bienheureuse nouvelle pour nous, car Christ-Jésus est venu à nous, en nous démontrant la justice de Dieu le Père, une justice aimante et qui pardonne. Pour certains qui l’ont expérimenté précisément nos aïeux, ils y ont découvert l’amour du père céleste.

Car tu es bon, Seigneur, tu pardonnes, Tu es plein d'amour pour tous ceux qui t’invoquent. [Psaumes 86 v.5]

Ainsi louait Dieu, le psalmiste David. Car Dieu, notre Père, s’est manifesté aux Hommes avec beaucoup d’amour et de compassion, malgré nos fautes et nos manquements, car son seul souhait a toujours été de nous voir revenir à lui. En nous accordant ainsi son pardon, il nous offre la possibilité de devenir meilleurs. Et de même qu’il a eu compassion de nous, il nous demande également de faire preuve de compassion envers les autres.

Du haut de ces 19 ans aujourd’hui, Noura fut dépossédée de sa jeunesse; mais nous prions Dieu, qui l’a épargné de la mort, de toujours lui accorder sa miséricorde, peu importe les décisions des juges - Hommes, car sa volonté à lui seul est amour, paix et grâce.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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