Charles Finch, innocenté après 43 ans en prison

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Justice

Après 43 longues années passées en prison, l’espoir n’existait peut-être plus pour Charles Ray Finch. En 1976, tout bascula dans la vie de cet homme, au mauvais endroit au mauvais moment. A-t-il sûrement passé sa vie à regretter d’être allé à la station-service ce jour-là, au lieu de rester tranquillement chez lui ?! Malheureusement, son histoire comme tant d’autres, démontre encore les horribles failles du système judiciaire.

Un système qui pénalise en grande majorité les innocents. En 1976, Charles Ray Finch est le coupable idéal du meurtre d’un commerçant lors d’un braquage d’une station-service en Caroline du Nord. D’abord arrêté et condamné à mort alors qu’il clamait son innocence, sa peine fut commuée en rétention à perpétuité, l’état de Caroline du Nord ayant renoncé à la peine de mort. Il aura fallu attendre près de 43 ans pour que son affaire soit enfin revue et que toutes les charges qui pesaient contre lui soient abandonnées. En effet en 2002, une association d’étudiants portée sur les erreurs judiciaires, qui revoyant chaque détail de cette affaire, révéla les failles présentes dans ce dossier. Notamment lorsque « la police avait manipulé les témoins lors de l'identification des suspects et menti sur des preuves balistiques de manière à l’incriminer ».

Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste Sont tous deux en abomination à l’Eternel. [Proverbes 17 v.15]

Étudiant le dossier minutieusement et interrogeant les protagonistes dans cette affaire, cette association d’étudiants a pu déceler les manœuvres orchestrées pour rendre coupable M. Finch et plus particulièrement le rôle qu’a joué la police dans cette triste histoire. Selon la cour d’appel, le jury de l’époque n’aurait sans doute pas condamné Charles Finch s’il avait eu connaissance des faits de manipulation érigés par la police. « La police avait notamment demandé à Charles Finch d'enfiler une veste assez longue -- le vêtement du coupable -- lors de son passage devant les témoins, sans demander aux autres personnes présentées de le faire ».

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Ce 14 juin 2019, la justice a jugé impossible d’engager un nouveau procès, « en l'absence des témoins de l'époque », et de ce fait, a annulé la procédure et abandonné les poursuites contre M. Finch, le rendant libre après 43 ans d’enfermement. Du haut de ses 81 ans, il a pu être enfin libéré et retrouver sa famille.
« L'exonération de M. Finch illustre l'échec du système judiciaire à protéger les innocents dans les dossiers passibles de la peine de mort, et surtout les détenus de couleur », commentait Robert Dunham le directeur du DPIC. Des cas qui semblent hélas bien fréquents aux Etats-Unis car selon M. Dunham, Charles Finch fait partie des 166 condamnés à morts exonérés. Comme lui, très certainement, beaucoup d’innocents qui croupissent en prison, espèrent qu’un jour, justice soit rendue pour leurs affaires. Mais comment espérer en une justice qui vous a elle-même condamnée, salie, et enfermée jusqu’à vous tuer de l’intérieur ?

Notre système judiciaire semble être la cause de la destruction de tant d’hommes et femmes qui ont tout perdu par faute de bon jugement, de discernement, ou par manque d’implication ou même par politique. 43 longues années hors du monde extérieur, c’est en effet beaucoup trop pour un crime non commis, et même pour un seul homme, c’est une vie anéantie pour le jeune homme qu’il était au moment des faits. Et malheureusement rien ne pourrait effacer ce qui a été fait, pas même une compensation financière bien qu’en partie elle procurerait un certain soutien. Toutefois, ces faits marquent et laissent des cicatrices à vie.
Si la consolation s’avère souvent difficile, nous savons du reste que le père céleste voit notre sentiment et notre peine et envoie son esprit pour nous consoler. Que son esprit console Charles Finch pour les années qui lui reste à vivre. Et que le Seigneur Dieu intervienne en faveur de tous ces innocents faussement accusés et jugés qui remplissent les prisons injustement et son privés de leur liberté.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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