Après une longue bataille, le petit Alfie Evans nous a quittes

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Société médecine

Il y a un an de cela, nous fûmes touchés par l’histoire de la petite Marwa. La persévérance de sa famille face à la décision catégorique des médecins de mettre fin à ses soins, leur avait permis de retrouver leur petite fille en vie se rétablissant de jour en jour. Cette histoire marquante nous dévoila combien le simple fait d’espérer, peut produire de grands prodiges. Une belle démonstration de foi qui nous citons est « […] la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » [Hébreux 11 v.1]

Dans un cas similaire, ce fut une toute autre histoire pour la famille Evans. Leur petit Alfie Evans né en mai 2016, était atteint d‘une maladie neurologique dégénérative rare. Hospitalisé depuis décembre 2016 à l’hôpital pour enfants Alder Hey à Liverpool, les médecins n’ont pu définitivement diagnostiquer sa maladie, dont l’existence d’un traitement n’était, pour eux, envisageable.
Plongé dans un état végétatif, le petit garçon n’était en mesure d’être en contact, de voir ni d’entendre ses parents, et durant plus d’un an, était maintenu en vie par assistance respiratoire et une nutrition artificielle.

Une bataille judiciaire pour la survie de l’enfant

La survie du petit Alfie était menacée, les médecins étaient d’avis de mettre fin à ses soins et requéraient le feu vert du tribunal pour exécuter leurs intentions. Ils estimaient que « le maintien de soins continus n'était pas dans le meilleur intérêt du bébé ». Les parents, Tom Evans et Kate James, âgés de 20 et 21 ans, fortement opposés firent appel auprès de plusieurs juridictions Britanniques, notamment, la haute cour de Londres, la cour d’appel et la cour suprême, mais le verdict des juges fut irrévocable ; et se pencha du côté des médecins. Pour eux, «l'hôpital pédiatrique de Liverpool doit être libre d'effectuer ce qui a été établi être le meilleur dans l'intérêt d’Alfie». Non seulement l’arrêt des soins fut prononcé, mais les parents n’eurent l’autorisation de transférer Alfie en Italie à l’hôpital Bambino de Gésu qui s’était porté garant de l’accueillir pour lui prodiguer des soins palliatifs.

La situation se compliquait et devenait presque pénible, le combat de la famille n’était qu’à ses prémices. Vivement persuadés de l’existence de traitements, c’est avec foi et beaucoup de détermination que les parents espéraient trouver une solution. Avec le soutien du gouvernement Italien et du pape François, une pétition totalisant plus de 500 000 signatures circulait sur les réseaux sociaux. Malgré les appels solennels du pape sur Twitter et le dévouement du gouvernement Italien en accordant la nationalité italienne à Alfie, la décision des juges resta sans appel et leur décision maintenue. En donnant leur aval aux médecins, l’appareil respiratoire qui maintenait l’enfant en vie a été débranché dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 avril 2018. Une action qui a suscité un rassemblement de 200 personnes mobilisées pour contester cet acte sans pitié.
La foule récitait le « Notre Père » et clamait :« Sauvez Alfie Evans ». Les parents au chevet de leur fils, lui prodiguaient les gestes de réanimation cardio pulmonaire, pour permettre à l’enfant de respirer. Après la réinstallation de l’appareil respiratoire 20h plus tard, le père de famille avait constaté qu’Alfie pouvait respirer tout seul, son état était «significativement meilleur». Mais que nenni pour les médecins. Hélas, même leur dernier recours à la cour européenne des droits de l’Homme fut un échec.

Le héros succomba…

Après une longue bataille tant judiciaire que médicale, dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 avril, nous apprîmes la triste nouvelle, à 02h30 le petit Alfie rendit son dernier souffle. «Mon gladiateur a déposé son bouclier et déployé ses ailes à 02h30. Nous avons le cœur brisé. Je t'aime mon gars », s’exprimait son père sur Facebook. Une nouvelle qui avait énormément touché beaucoup de personnes. Le pape, des officiers de police, l’hôpital ainsi que des internautes adressèrent leurs soutiens et condoléances à la famille. Devant l’hôpital où l’enfant était soigné, des jouets, des bougies, des messages s’entassaient à l’entrée, et une pluie de ballons recouvrait le ciel en mémoire du petit disparu.

C’est un bon combat plein de courage que menèrent ces jeunes parents, malgré les rudes oppositions. Malheureusement, le cas d’Alfie n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Citons l’affaire Vincent Lambert en France, Charlie Gard, au Royaume Uni également décédé en Juillet 2017, suite à l’arrêt de la ventilation artificielle, ou le cas d’Aysha King, toujours au Royaume-Uni, où les parents du garçon ont défié le pronostic des médecins et enlevé leur enfant de l’hôpital pour qu’il reçoive un traitement disponible à Prague pour la tumeur au cerveau dont il était atteint. Toutes ces histoires posent en effet de lourdes questions éthiques.

Bien qu’il soit clairement difficile de se retrouver face à un cas où notre simple connaissance ne nous permet de trouver une solution face à l’énigme qui se pose, en l’occurrence les médecins qui essayent de faire toujours au mieux dans le but de soigner leurs patients, avec cette lourde charge qui pèse sur eux où chacune de leurs actions peut être bénéfique ou fatale ; Pensons bien qu’il soit tout aussi difficile de perdre un être cher. Et si nous étions à la place de cette famille, qu’aurions-nous fait ? Ou si notre vie en dépendait qu’espérerions-nous ?

Nous devons savoir que quel que soit l’avis du médecin, seul Dieu a le dernier mot en ce qui concerne notre sort. Comprenons alors que nul n’est maître de sa vie, ni maître du sort de la vie d’autrui, si ce n’est l’Eternel car « Il tient dans sa main l’âme de tout ce qui vit, le souffle de toute chair d’homme » [Job 12 v.10 – la Bible]

Emus par cette histoire, nous adressons à la famille Evans nos condoléances les plus chères, et prions que le Consolateur puisse les soutenir en ce moment de deuil.

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Perla Kouam WAFFO

Artistes Press

Assistante de rédaction chez 🗞📰 Artistes Press - Entrepreneuse

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