Après maintes tentatives vers l’Europe, un camerounais devient un agriculteur prospère

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Noyau de vie

Triste est de constater les ravages de la mondialisation, poussant des populations africaines ou d’ailleurs, à risquer leur vie dans des périples périlleux vers le nord du globe. Dans l’objectif de fuir la pauvreté et faire vivre leurs familles. Cependant, ce sont des intelligences qui s’en vont de leurs sols d’origine, des richesses humaines et intellectuelles qui appauvrissent davantage leurs pays d’origine. Ce témoignage relayé par Le Monde, celui d’un agriculteur africain vient changer la donne ; apporte un vent d’encouragement et contredit ce leurre idéologique qui prône que le bonheur des Africains, même vivant dans la misère, ne se trouve uniquement qu’en Occident. Car très souvent, il nous faut faire preuve de jugeote et être attentif au signe de Dieu pour nos vies, afin d’entrer dans notre destinée même lorsque tout notre environnement semble n’être que désolation.

Agé de 36 ans, Rahamane Bidima, originaire du Cameroun est l’incarnation de l’acharnement et l’exemple que la parole de Dieu est invariable. « Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de projets, Mais c'est le dessein de l'Eternel qui s’accomplit » [Proverbe 19 v.21 La Bible]. Grâce à ses plantations de divers fruits et légumes, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise des plus florissantes. Avec son chiffre d’affaire d’un million de Francs CFA, soit environ 1 520 000 euros, véritable pactole sur le continent, l’entrepreneur emploie également une dizaine de salariés. Mais avant d’atteindre la réussite, ce jeune traversa sa vallée de la mort.

« J’ai été déversé dans le désert, comme un vulgaire paquet. »

Après trois ans de bons et loyaux services en tant que taximan à Yaoundé, c’est en 2007 alors âgé de 25 ans que le jeune homme décide de tenter sa chance vers l’Europe. Pour ce faire, il récupère toutes ses économies à hauteur de 500 000 franc CFA, soit 760 euros, et s’en va vers la route migratoire, en voiture bondée de pleins d’autres ambitieux. Il traverse le Tchad, le Niger, l’Algérie et arrive au Maroc dans l’enclave espagnole. Mais sa route s’achèvera dans cette enclave, arrêté avec d’autres compagnons de route. Ils sont abandonnés dans le désert ; « J’ai été déversé dans le désert, comme un vulgaire paquet. ». Ses économies dilapidées, son rêve d’un meilleur avenir envolé, c’est donc ruiné que Rahamane fait la route du retour vers son pays.

S’amorce là encore un autre périple qui durera un an. Entre plongeur dans les restos de Lomé au Togo, et porteur de marchandises à Cotonou au Bénin, ces boulots certes mal payés financeront son retour laborieux au Cameroun. Mais cette dure épreuve ne lui ôtera pas son rêve de franchir les frontières de l’Europe. Bien que sa mère ait été d’un fort soutien financier durant ses périples, dit-il, il lui devait tout de même la somme de 700 000 franc CFA soit 1 064 euros. Tenant à le lui rembourser, il comptait sur son entrée en Europe pour y arriver. De nouveau, cette fois au départ de Douala, capitale économique du Cameroun, Rahamane décide de retenter le défi. Son plan est bien préparé. Pour financer ce voyage clandestin, il travaille comme marin pécheur sur un port, et charge des barques. Réussit à économiser 150 000 franc CFA, 228 euros, puis négocie avec un passeur une place à bord d’un bateau pour l’Italie. Cette fameuse place se trouve être la cale du bateau.

Après quelques jours en mer, un contrôle vient mettre fin à leur voyage. Ils sont alors rapatriés au Cameroun, font une semaine de garde vue, en vue d’être mis en prison. Mais une rencontre fortuite avec un camarade de classe de sa mère, également commissaire, leur accorde un débouché moins tragique. Ce dernier les « sauve » d’une prison certaine. Honteux, fauché, il retourne déprimé au Cameroun et envisage alors le suicide. Mais les conseils de sa mère viendront en renfort. Elle lui conseille de retourner dans son village natal à Foumbot, pour recommencer à Zéro.

Que le faible dise : je suis fort. Que le pauvre dise : je suis riche !

Un nouveau départ s’engage alors pour Rahamane Bidima en 2011. « Pendant trois ans, il charge des tonnes de sacs de vivres dans des camions en partance pour le Gabon, voit du pays, traverse des villages. C’est à force de discussions avec les agriculteurs qu’il rencontre au gré de ses voyages que germe l’idée de se lancer. » Deux ans plus tard, et suffisamment sûr de lui, l’agriculteur en herbe décide de louer 20 mètres carrés de terre, et il plante des haricots. Néanmoins, sa nouvelle aventure n’est pas de tout repos, c’est avec beaucoup d’échec, de persévérance, et du soutien d‘internet, que Rahamane, finit par voir le fruit de son travail et étendre son terrain de plantation.

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Mieux encore, pour plus d’efficacité dans son travail, l’agriculteur se découvre une passion pour le bricolage, ce talent qu’il découvrit dans le tas le conduit à construire « vélo agro qui remplace la houe et la machette ». Une création qui vint soulager également le travail de ses pairs. En effet, un an et demi plus tard il vendit son œuvre à trente autres agriculteurs, pour la somme de 60 000 Franc CFA.
Son entreprise prend de l’ampleur, il agrandit son terrain, mais ambitionne d’étendre toujours plus sa culture. Néanmoins, les arachides, pastèques, patates, choux, condiments verts, tomates et fruits rouges dont des fraises murissant sur ses 4 hectares, ont du succès. Ainsi à ce jour, sa modeste plantation lui génère un chiffre d’affaires dépassant le million de Franc CFA.

A travers mes travaux, beaucoup de jeunes qui étaient au chômage se sont lancés dans l’agriculture et ne pensent plus à prendre la route de l’aventure, se réjouit-il. Ils m’appellent ou m’écrivent pour solliciter mon expertise et mes conseils.

L’agriculture, une activité méprisée sur le continent Africain, qui pourtant serait l’un des secteurs les plus prometteurs pour l’économie d’un pays, pour son indépendance et son autosuffisance. Sur cette terre aussi riche et cultivable que l’Afrique, avec un climat tout aussi favorable à l’agriculture, il est aberrant que les politiques n’arrivent à rendre plus attrayant ce secteur d’activité, qui est pourtant d’une importance cruciale pour les populations et le bien-être des générations. Mais encore, en grand manque de main-d’œuvre et de développement, le secteur agricole s’avère être un véritable levier pour l’emploi dans de nombreux pays africains. Ce qui pourrait changer grandement la face du continent, d’après plusieurs analystes.

Mais pour arriver à ce constat, Dieu a-t-il choisi de mettre volontairement des bâtons dans les roues de certains Hommes afin de les conduire dans ses plans ? C’est bien ce que ce témoignage laisserait croire. Rahamane Bidima est l’exemple que les frontières ne sont nullement un frein à l’Homme pour atteindre ses rêves. Frileux des fraises, un fruit communément connu pour être consommé de l’autre côté de l’équateur, il se lança dans la culture de ce fruit il y a deux ans. La fraise pour qui il voue une certaine admiration, et le fait qu’il les cultive est une réelle fierté pour cet agriculteur, ayant pourtant fait des pieds et des mains pour rejoindre l’Occident. « Généralement, on ne voit les images de ce fruit qu’à la télé ou dans les grands supermarchés du Cameroun. Là, nous sommes en Afrique ! »

Bon nombre se résolvent à chercher des perspectives d’avenir, des opportunités, hors de leurs pays d’origine. Mais par la grâce et la bonté de Dieu, certains font exception; et ce malgré eux. Manifestement, Dieu s’est choisi des Hommes afin de témoigner sa grandeur et démontrer au monde qu’il reste au contrôle de toute chose, confondre notre pauvre sagesse. Pour conclure en beauté ce sujet, et répondre au plus spirituels d’entre nous, nous retiendrons que nos malheurs ne sont pas expressément le fruit d’une malédiction ni d’un mauvais sort. Ces étapes difficiles à traverser attestent que chacun d’entre nous, avons une destinée glorieuse. Toutefois, nos routes empruntées ne sont pas souvent les bonnes et nous éloignent des projets de Dieu.

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Wissa KOLOLO

Artistes Press

Journaliste, 🎶 Chantre, Auteur, Maquilleuse, Styliste/Modéliste & Couturière, Conseillère en Image👗📸 ~ Entrepreneuse

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