Accusée de Blackface, l’émission Sept à huit sur TF1 crée le scandale

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Société

Dieu créateur de toutes choses, créa un univers riche en diversité. Que dire de l’Homme, crée à son image et à sa ressemblance, sa plus parfaite création, riche de diverses cultures et origines ? Pourtant le père du mensonge et de la destruction réussit à introduire en l’Homme le dédain pour son prochain issu d’une origine, d’une culture, d’une ethnie différente. Si bien que de nombreux conflits entre les Hommes ont pour origine le racisme, qui nuit sévèrement à l’unité et fait naître des dérives culturelles telles que le BlackFace.

Connaissez-vous le BlackFace ? Le BlackFace est lorsqu’une personne de type caucasien ou de teint clair à pâle, se maquille la peau pour la rendre plus foncée. Afin d’incarner ou de porter une identité physique de type africaine, pour divertir.
« Lorsqu'une personne se maquille la peau pour la foncer, voulant ressembler à une personne existante ou fictionnelle (personnage de film, dessin animé, série, livre, etc), caricaturer une origine ethnique, ou même, soi-disant, lui "rendre hommage" », détaille le magazine Marie-Claire.
En effet, le BlackFace garde une très mauvaise connotation de par son origine car il fait partie de l’histoire douloureuse des afro-américains. Très populaire et ancré dans la culture américaine du 19ème siècle, le Blackface est l’expression théâtrale et caricaturale du mépris des blancs envers les noirs. Le but de ces comédiens blancs, « stigmatiser et tourner en ridicule la population noire afin d’amuser les blancs ». L’interdiction du BlackFace a enfin été officielle après les durs et sanglants combats de la communauté noire pour l’obtention de ses droits civiques. Hélas, encore à ce jour, ces déguisements et maquillages grossiers sont encore pratiqués dans certains évènements festifs et divertissants.

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De même, des médias nous ont rapporté la grande tendance de nombreuses instagrameuses, se fonçant la peau pour soit se donner une allure plus exotique et glamour, soit ressembler aux célébrités symboles de beauté qu’elles adulent telles que Beyoncé, Rihanna, Nicky Minaj et Kim Kardashian par exemple. Il s’agit là d’une autre pratique appelée « appropriation culturelle », dénoncée car elle vise à adopter un teint plus ébène ou métissé pour se l’approprier. De nombreuses personnalités ont fait les frais de cette technique d’appropriation culturelle, comme l’américaine Kim Kardashian, connue pour arborer des coupes de cheveux nattées et un teint très halé. En France, c’est le footballeur Antoine Grizmann, qui en 2017, s’est fait lyncher après s’être déguisé en un basketteur en portant une coupe afro et une peau peinte en noire lors d’une soirée déguisée. Même les politiques n’y ont pas échappé. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait déjà fait polémique suite à une photo datant de 2001, où ce dernier maquilla sa peau en noire pour se déguiser en Aladin, lors d’une soirée à thème. Il présenta ses excuses.

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Du Blanc au Noir

Ne jugez pas selon l’apparence [Jean 7 v.24] nous enseigne la Bible. À en croire la polémique, c’est bien l’apparence qui est à l’origine du scandale crée par l’émission Sept à huit, présenté par Harry Roselmack, le dimanche 16 février dernier. En effet, l’invité du portrait de cette édition était une jeune adolescente à la peau caramel et cheveux afro, nommée Nina. À l’écran, elle témoigna comment sa vie bascula dans la prostitution entre ses 15 et 16 ans, suite à un viol qu’elle aurait subi lors d’une sortie en boîte de nuit, rapportent les médias. Mais très vite, les spectateurs déchantent, non pas à cause de son témoignage poignant mais à son teint « bizarre ». En effet, la jeune femme est en réalité blanche, mais a été transformée en femme noire pour des raisons d’anonymat. Sur la toile, les internautes crient au BlackFace ou à l’appropriation culturelle.

«Donc être noir c'est un déguisement maintenant ? De mieux en mieux », publie une internaute. « J’en reviens même à dire que c’est de la provocation. Pourquoi grimé un témoin en femme noire quand le sujet c’est la prostitution? », appuie un autre.
« Donc pour masquer son identité, elle doit devenir noir !!!???? Il pourrait juste flouer son visage. C'est quoi leurs but faire ça !?  », s’est interrogé un autre.

Le présentateur Harry Roselmack et la société de production de l’émission, Eléphant & Cie, se sont défendus, justifiant leur choix auprès de l’Agence France Presse. « La priorité de la production a été de préserver et protéger l’anonymat du témoin. 7 à 8 ne floute jamais la partie portrait de l’émission. Personne ne peut dire aujourd’hui quelle est l’origine de cette personne et c’est ce qui importait à la production », s’est exprimé la production.
« Nous ne sommes pas dans une démarche d'agrément, de divertissement, de moquerie, de stigmatisation. C'est un maquillage destiné à préserver au mieux l'anonymat d'une personne mineure qui témoigne d'un vécu qui pourrait lui porter préjudice. (…) Nous ne sommes donc pas dans une démarche constitutive d'un blackface », a déclaré Harry Roselmack. Le présentateur aurait également soutenu que le maquillage d’une personne noire en plus claire de peau a déjà été réalisé pour une autre émission. Par ailleurs, si le présentateur trouve important de dénoncer toute pratique visant à dénigrer la communauté noire dont il fait partie, il s’attriste que la polémique sur le maquillage prime sur le vrai débat de fond de ce témoignage. Hélas, au vu des réactions en chaîne, leurs explications n’ont guère convaincu.

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« Sept à huit ils ont déjà fait des interviews où les personnes étaient de dos, leurs voix étaient modifiées ou bien placé dans l’ombre pour qu’on ne puisse pas les reconnaître je crois même avoir vu une fois quelqu’un avec un masque ou une cagoule. Mais la çà va trop loin. »
« Non non non non! La meuf est blanche? Et ils l’ont noirci ? Non pas possible! Genre ça sera plus crédible si elle était une prostituée noire?? »
« Pour signaler au CSA l'ignominie nauséabonde diffusée hier soir de Sept à Huit à 19h29 sur TF1, voici le lien : https://csa.fr/content/collectedinfo/87892 »

Il semble difficile de croire que ce maquillage ait été appliqué en toute innocence. D’autant plus que l’identité d’une personne est très importante, et se définit par des caractéristiques qui lui sont propres. Une histoire culturelle ou sociale. Ainsi donc, être de type africain, européen ou asiatique est vecteur de messages sur ce que nous sommes, ou représentons aux yeux du monde. Fort est de constater qu’il est plus avantageux d’être une personne blanche dans nos sociétés. A contrario, l’Homme noir souffre d’une image méprisée dans les médias, de par son histoire coloniale et le retard économique de nombreuses nations Africaines.
Ainsi, il est plus facile de voir dans des documentaires et reportages des familles noires fuyant les conflits, arrivant clandestinement en Europe, vivant dans la précarité. Inévitablement, les reportages montrant des réseaux de femmes Africaines réduites à la prostitution sont courants.

De ce fait, cette grande chaîne nationale ne pouvait ignorer qu’une telle transformation pouvait susciter l’indignation. Car le but de l’émission était bien évidemment de rendre Nina méconnaissable. Pour préserver sa vie et lui permettre de témoigner à visage découvert, les spectateurs devaient donc croire à cette fausse identité. Quelle était la réelle volonté ? Créer le buzz au risque d’une mauvaise réputation ? Assumer une idéologie peu élogieuse de la femme noire ? Ces faits ne peuvent être pris à la légère, car ils relèvent un problème plus profond. Soit, une stigmatisation de la femme noire, ancrée dans la conscience collective d’un grand nombre.

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Wissa KOLOLO

Artistes Press

Journaliste, 🎶 Chantre, Auteur, Maquilleuse, Styliste/Modéliste & Couturière, Conseillère en Image👗📸 ~ Entrepreneuse

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