A 30 ans, ses parents parviennent à l’expulser du domicile familial

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Justice

Vous souvenez-vous du célèbre film Français des années 2000, Tanguy ? Vous savez, ce jeune homme de 28 ans qui vit encore chez ses parents, qui eux, n’en peuvent plus. Il semblerait que la fiction soit pour beaucoup de ménages une réalité. Pour le bonheur des uns et le désarroi des autres.

Nous sommes d’accord que la logique voudrait que l’enfant devenu jeune adulte acquière à un certain âge de sa vie, une indépendance qui lui permette de quitter le nid familial. Et si pour certains l’étape semble rude, elle est pourtant indispensable pour l’émancipation de toute descendance.
Les parents les plus avisés entreprennent de préparer ce moment depuis le bas âge, comme l’ouverture d’un compte épargne, qui permet à l’enfant, arrivé à la majorité ou dans la vingtaine, de démarrer correctement sa nouvelle vie. Pour d’autres, moins aisés, les conseils et les encouragements sont d’or pour pousser l’enfant à trouver un travail, un appartement, passer son permis de conduire, se lancer dans la vie active.
Et même si certains jeunes restent vivre un peu plus longtemps chez papa et maman, en raison de difficultés matérielles et financières, ou pour avoir plus de temps pour épargner par exemple, le mal serait de vouloir perdurer cette situation indéfiniment, sans perspective d’avenir. Un cas de figure qui peut venir des deux parties. Parents qui ne veulent couper le cordon, et enfants qui ne veulent quitter le cocon douillet.

Mais face à l’insistance de l’une des parties, la situation peut vite tourner au vinaigre. Comme ce fut le cas pour la famille Rotondo, résidant à Syracuse, dans l’Etat de New-York. Mark et Christina, les parents, ont saisi la justice pour expulser leur fils de 30 ans, Michael.
Ce dernier, ayant perdu son emploi, avait rejoint le bercail familial, à l’âge de 22 ans, sans plus manifester le désir de repartir. Pour ses parents, ces huit années ont été largement suffisantes pour que leur fils reprenne son envol.
Ils lui auraient donc à plusieurs reprises demandé de partir, via cinq missives, de se trouver un emploi, en lui donnant même un peu d’argent. « Voilà, 1100$ de notre part pour que tu te trouves un nouveau logement ». Que nenni, Michael crèche toujours dans la maison familiale, arguant qu’il gère une activité commerciale sur Internet, et avouant même avoir utilisé cet argent pour des dépenses personnelles.
La situation prit une telle ampleur qu’entre le couple et leur fils, les relations se sont sérieusement dégradées, au point qu’ils ne se parlent plus.

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Devant le juge, Michael, qui assurait seul sa défense a dit ne pas être un fardeau pour ses parents qu’il n’a pas hésité à surnommer « les pétitionnaires », qui ne font ni sa lessive ni ses repas et ne pas comprendre leur volonté, « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas attendre un peu avant que je parte ». Il aurait ainsi demandé un délai de six mois supplémentaires. Une demande scandaleuse pour Donal Greenwood, juge à la Cour suprême de l’Etat de New York, qui a donné gain de cause aux parents. « Je veux que vous quittiez ce foyer », a-t-il lancé au jeune trentenaire, sans toutefois lui imposer un délai précis.

Malgré cela, Michael a exprimé son intention de faire appel, dans le délai de 30 jours que lui donne la loi pour plier bagages. Pour lui, il s’agit de représailles de la part de ses parents qui ne pouvaient plus voir leur petit-fils dont il a perdu la garde en 2017.
Mais est-ce raisonnable de la part de ce jeune trentenaire de forcer ainsi sa place dans une cellule familiale fracturée ? Chez des parents qui se sentent envahis, qui ont perdu leur intimité et sont forcés à une longue cohabitation non désirée et un tant soit peu malsaine. C’est vrai, retourner vivre chez ses parents peut parfois être une solution en cas d’impasse, toutefois à condition qu’elle ne s’étale pas trop longtemps. Car entre adultes, l’intimité devient un luxe nécessaire, l’on se forge son propre caractère, l’on veut appliquer ses propres règles, être libre de suivre sa propre voie.

Est-ce un manque d’amour ? Du tout. N’est-ce pas le souhait des parents de voir leur enfant devenir un adulte qui réussisse ? Le contraire serait apparenté à des sentiments démoniaques opposés à l’émancipation et la croissance de leur enfant. Et vice-versa, car ce dernier ne doit lui aussi, omettre la nécessité pour ses parents de retrouver leur intimité. Il advient donc, au profit de chaque partie, que l’enfant devenu adulte s’envole du nid familial pour bâtir son propre foyer. Simple rappel de l’ordre des choses
Relisons pour finir ces mots de l’apôtre Paul dans la Bible : « Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. » [1 Corinthien 13 v.11]
Chers lecteurs, sur le chemin de la vie, passer du statut d’enfant à celui d’adulte est une étape inconditionnelle pour le bonheur, c’est même la mission de chaque parent. Un changement de statut tant physique que spirituel et psychique.

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Audrey Wolber

Artistes Press

Artiste ~ Chantre 🎼🎤Journaliste & Correctrice chez Artistes Press 📇🗞📰 ~ Entrepreneuse 👩🏽‍💻

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