La femme est l’avenir du monde arabe, alors quelle est sa place dans l’avenir du monde évangélique ?

Voilà une information qui apportera du peps aux femmes arabes en quête de liberté, et aux femmes du monde. En effet nous assistons à une révolte grandissante, souvent passée sous silence, des femmes arabes, militant contre le dicta religieux des sociétés arabes.
Quand les hommes du monde Arabe sont de plus en plus nombreux à rallié les combats de l’Etat Islamique, les femmes réagissent à contrario des hommes, réclamant fermement leur autonomie.

Eut lieu vendredi 26 septembre 2015, une conférence dont le sujet principal fut la situation des femmes dans le monde Arabe. Furent traités des sujets tels que le Corps de la Femme, l’Avenir des Révolutions Arabes, le Port du voile, le Lien entre dictature et Islamisme.
Parmi les principaux orateurs de ce dialogue l’on retrouva Mona Eltahawy, américaino-égyptienne, journaliste de profession, écrivaine et farouche militante s’attaquant à la misogynie et à l’obsession du contrôle du corps et de la sexualité des femmes dans les sociétés arabes comme le relate le journal Le Monde. La combattante des droits des femmes fut d’ailleurs agressée par des militaires durant la révolution égyptienne de la place Tahrir le 25 janvier 2011. Provocatrice dans l’âme, son premier livre « Foulards et hymens », fut un appel à la révolte.
« Soyez impudiques. Soyez rebelles, désobéissez et sachez que vous méritez d’être libres. », propos du livre caractéristique de son combat.

Kamel Daoud ayant réussi à s’affranchir de cette culture machiste de l’homme Arabe, déclare s’en être sorti grâce aux livres. Aujourd’hui celui-ci est chroniqueur au Quotidien d’Oran. Ecrivain et auteur de Meursault, contre-enquête, une oeuvre qui lui permit de recevoir le prix Goncourt du premier roman 2015. Sa tête serait mise à prix par une fatwa de mort lancée par un mouvement salafiste algérien.
Déplorant ce qu’est devenu le corps des femmes dans la religion, celui-ci déclare qu’il y a un profond problème philosophique. En effet selon le chroniqueur, le corps de la femme serai extrêmement gênant pour l’homme de la société arabe car il évoquerai à lui seul la sexualité.

« On veut la réduire, la tuer car la femme est la preuve que le corps existe. Une femme n’est pas coupable de son corps. C’est à l’homme, celui qui lui fait face, de changer », précise l’écrivain qui rajoute ironiquement que le porno-islamisme, cette fixation sur le corps des femmes, ça arrive chez vous et vous êtes l’Occident.

Un occident qui combat aujourd’hui le port du voile et se voit être la cible des organisations terroristes islamiques. Les deux journalistes déplorent unanimement la manière dont sont traités les débats concernant l’identité des femmes arabes. Ils mettent en avant l’amalgame qui se fait jusque dans les hautes sphères du pouvoir entre la dictature et l’islamisme. Prenons le cas de la France où l’interdiction du port du voile fut un sujet fâcheux entrainant la colère de la communauté musulmane de France. Une interdiction imposée sans laisser la parole aux femmes concernées. Un débat concernant leur sort monopolisé par les discours les plus radicaux conduit par les membres de l’extrême droite et de la droite. Nous connaissons comment l’ancien parti de l’UMP se rallia indirectement au FN pour défendre leurs idées communes et faire des femmes musulmanes un outils de peur et de propagande pour s’attirer les faveurs d’une France en perte d’identité, et ayant abandonné sa culture religieuse au profit de l’athéisme et de l’agnostique.

Mona Eltahawy prit l’exemple de sa famille pour rappeler les raisons du port du voile des femmes de la société arabe. Premièrement, sa mère le fait par respect de l’autre si l’on comprend ses propos relatés par le journal Le Monde, mais les raisons sont très certainement par respect des traditions. Sa soeur vivant à New York le porte en signe de rébellion contre les islamophobes. Mona l’aurait elle même porté à l’âge de quinze lors d’un voyage en Arabie Saoudite. Toutefois, selon la militante, la vraie question est ailleurs car elle n’explique en rien pourquoi le corps des femmes devrait-il être la toile sur laquelle on écrit la politique et l’idéologie ?. Une question qui a le mérite d’être étudiée mais qui n’aurait pas de réponse précise et claire de la part d’hommes et de dirigeants soumis à la loi de la religion, conduisant les codes de la société.

Tous deux sont d’accord sur ce point : L’avenir du monde Arabe est la femme.
« Quand les gens bougent, c’est une émeute, lorsque les femmes les rejoignent, cela devient une révolution », déclare le journaliste faisant un lien avec le Printemps Arabe ayant mobilisé des hommes et des femmes ce qui donna une tournure révolutionnaire et non un simple regroupement d’hommes agités.
Sans égalité politique pour les femmes, nos révolutions échoueront », ajoute la militante, convaincue d’un réveil prometteur des femmes au sein du monde Arabe.

Quel est le rôle et l’image de la femme dans le monde évangélique ?

A l’heure où les femmes musulmanes se lèvent pour reprendre leur droit, cette question mérite une profonde réflexion.
A croire que l’univers évangélique contiendrait, lui aussi, son taux de machistes, certains représentants de la foi en Christ restent convaincus de l’interdiction du droit es femmes à prêcher l’évangile, suite aux propos du serviteur Paul.
Même s’il est prouvé aujourd’hui que les dires de l’homme de Dieu ont bien été donnés dans un contexte précis, en réponse à l’expansion des femmes leaders spirituelles, dérangeant fortement la communauté masculine de l’époque, et non dans une généralité, beaucoup de représentants du Christ de nos jours n’en démordent pas.
Convaincus de l’irresponsabilité de la femme, considérant son corps comme un outil puissant de séduction et de destruction pour la stabilité de l’église, certains dirigeants de communautés chrétiennes imposeraient le port du voile couvrant la tête, d’autres vont encore plus loin en proscrivant le maquillage au lieu de culte et dans la vie sociale. Ne nous rapprochons-nous donc pas des idéologies des hommes de la société Arabe ?

Sont reconnus dans le milieu évangélique les femmes possédant le don de prophétie. De même, les Saintes écritures nous révèlent le rôle très proéminent des femmes, dont certaines eurent des rôles très décisifs pour la survie et la liberté de tout un peuple.

Il y a eu dans la Bible de grandes actrices de foi féministes aux âmes de combattantes telles que Phoébé, la première diaconesse. Mais encore Déborah, une prophétesse et juge en Israël, la Reine Esther, ayant sauvé le peuple d’Israël d’un grave conflit. Nous pouvons inclure Ruth, connue pour sa fidélité infaillible envers sa belle mère, arrière grand-mère du Roi David. Marie, mère du Christ Jésus, Marie de Magdala, mère de Jean Batiste. La liste des femmes ayant joué des rôles déterminants dans leur temps est longue. Ces femmes sont à l’origine de l’expansion du message évangélique dans le monde et leur histoire servent de témoignage à l’égard du Dieu Vivant.

Alors, dans ce 21ème siècle, quel est l’avenir de la femme ? Que disent les grands leaders spirituels du monde évangéliques concernant l’avenir des femmes dans le christianisme ?
Il y a très peu de débat à ce sujet. De plus l’univers évangélique n’a pas autant de portée et de poids que l’islam ou le bouddhisme par exemple et même est encore méprisé au sein des communautés catholiques ou orthodoxes. Serai-ce peut être le temps d’inclure davantage les femmes dans la vie du corps du Christ, de faire vivre leurs dons et talents, reconnaître leur appel dans le Seigneur. N’oublions pas que le message de la bonne nouvelle fut répandu grâce aux femmes étant les premières à avoir vu le tombeau vide de Jesus, attestant de sa résurrection.

Par Wissa Kololo

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