Le choix de nos amis, savoir parfaire nos relations Par Faty Eriollah
En observant les relations que nous entretenons les uns avec les autres, je me suis rendue compte que la plupart d’entre nous, avions du mal à définir avec exactitude la portée réelle de la notion d’amitié. Nous appelons amis, ceux avec qui nous avions joué étant enfants, les camarades de classe que nous avions eus, et ceux que nous avions invités pour la boum de nos 18 ans. Plus tard, nous nous sommes faits des amis grâce à d’autres amis, en fréquentant des clubs de sport, des théâtres, des cinémas, des tees-partys ou des associations caritatives. En donnant notre vie à Christ, le champ des possibilités s’est élargi avec les rencontres inter-églises, les conférences et les séminaires, et autres ; autant d’occasions de rencontres et de partages où nous avons été poussés, selon les affinités, à choisir ceux qui pourraient devenir nos amis. Seulement voilà ; nous nous sommes vite aperçus que l’habit ne faisait pas le moine, pas plus que les églises, ne faisaient des chrétiens ! Nous avons été déçus, plutôt deux fois qu’une, par les trahisons éhontées de ceux à qui nous nous étions confiés et devant qui nous avions baissé la garde, en croyant, à tort, qu’ils étaient des amis. Et nous nous sommes jurés comme dans la fable du corbeau et du renard, que l’on ne nous y reprendra plus !
Alors peut-être que par le biais de cet article, je pourrai aider les âmes simples à redéfinir le sens de l’amitié et à se prémunir de certains retours désagréables. Je n’ai pas la naïveté de prétendre éliminer définitivement les traîtres qui ne manqueront pas de se révéler comme tel dans nos relations, mais il nous appartient d’endosser notre part de responsabilités dans tout ce qui nous arrive et de savoir tirer des leçons de nos échecs. Tout échec est une leçon et toute leçon doit nous amener à progresser. Si nous ne progressons pas, nous irons de désillusions en désillusions, sans comprendre ce que Dieu attend de nous. Commençons par le commencement, à savoir, donner une définition juste du terme « ami ». Ce mot vient du latin amicus, dérivé de amare qui veut dire : « aimer ».
1-Un véritable ami est quelqu’un que l’on aime et qui nous aime
Je classerai les personnes qui nous fréquentent et que nous fréquentons en 3 classes distinctes : Il y a les connaissances (ceux que l’on rencontre de visu), les proches (mari, femme, enfants, famille proche ou lointaine) et les amis (ceux que l’on a appris à connaître de façon intime).
Je dirai d’une façon générale, que ceux que nous nommons « amis » sont en fait des connaissances, c’est –à-dire que nous avons l’habitude de les voir, de les fréquenter ou même de les recevoir dans nos maisons ; de ce fait, nous les classons à tort parmi nos « amis ». L’expérience m’a appris que l’on ne pouvait avoir pas plus de deux amis en tout et pour tout dans une vie ! Et que dire des « amis » virtuels des réseaux sociaux ! Gare à ceux qui les prennent pour vrais, ils disparaissent en un clic, en éteignant l’ordinateur !
Nous devons toujours définir avec exactitude la nature et le caractère d’une relation qui nous lie à quelqu’un.
Est-ce une relation de confiance, d’affaire, de travail, une relation amicale, (qui pourrait déboucher sur une relation d’amitié, mais ne l’est pas encore), une relation affective, ou au contraire une relation de profit, abusive, imposée, ou à peine tolérée ? Chercher à clarifier nos relations ne veut pas forcément dire que nous « casons » les personnes, et que la relation ne peut pas évoluer, mais que nous sommes en charge de ce qui se passe et que rien ne se fait par contrainte ou sans que nous en ayons exprimé le désir. Certaines personnes sont envahissantes et peu scrupuleuses. Elles s’installent dans notre vie sans crier gare et il devient difficile de leur dire non. Nous ne devrions pas tolérer des relations abusives, où notre liberté serait muselée face à de fortes personnalités. La Bible recommande « Que l’amour soit sans hypocrisie » Rom 12 : 9 et encore « Tout ce qui n’est pas le fruit d’une conviction est péché » Rom 14 :23. Savoir dire « non » à certaines relations et pouvoir y mettre fin en toute sagesse est salutaire, à la fois pour nous et la personne ; c’est éviter des problèmes et des blessures inutiles qui ne manqueront pas de survenir. J’ai personnellement eu affaire à des personnes qui m’ont proposé leur amitié, mais j’ai dû avec beaucoup de finesse refuser certaines offres car elles ne me semblaient pas basées sur des motifs valables. Toute véritable amitié faite pour durer doit être tissée par la corde à trois fils c’est-à-dire, Dieu, moi et l’autre. Oui, je suis convaincue que même en amitié, Dieu doit guider nos choix car nous lisons en proverbes 17 :17 « L’ami aime en tout temps et dans le malheur, il se montre un frère ». Nous voyons donc que ce qui cause problème dans beaucoup de relations aujourd’hui, qu’elles soient amicales ou mêmes conjugales, est ce que nous mettons dans le mot « aimer ». De quelle façon aimons-nous ? De quelle façon devrions-nous aimer ? Il semblerait que l’amour soit devenu une étroite couverture que chacun tire de son côté ! Nous exigeons d’être aimés, sans mesurer ce que cela coûte, et quelquefois le prix est élevé, comme ce fut le cas pour Jésus !
Ce n’est pas lorsque tout va bien que l’on juge du nombre de ses amis, c’est dans le malheur, lorsque l’adversité nous frappe, lorsque tout le monde nous tourne le dos, que les cœurs se révèlent. Job a expérimenté une telle situation. Dans des cas pareils, on demande à l’ami d’être plus qu’un ami, il doit être un frère. Lorsque la parole nous parle de « frère », elle fait référence à quelque chose de beaucoup plus fort, d’une relation étroite, intime, d’une relation de sang. C’est cette amitié qui liait David à Jonathan, et ce lien, seul Dieu peut le créer. Toute relation, même amicale, où Dieu serait absent, n’est pas faite pour durer et finit hélas par des heurts et des déchirures irrémédiables. Comme si les personnes avaient besoin de se haïr avec la même force qu’elles s’étaient aimées ! Or lorsque je décide d’aimer l’autre, c’est d’abord Dieu en elle que je dois voir, et je ne dois rien faire pour la blesser, car je blesserai Dieu. Voilà pourquoi il est primordial de s’assurer que nous sommes liés tous les deux par un amour réciproque et cet amour doit venir de Dieu; c’est celui qui est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Rom 5 : 5. C’est essentiel dans toute véritable amitié et comme nous croissons dans la connaissance de Dieu, l’amitié véritable grandit aussi au fur et à mesure que j’apprends à connaître l’autre et à apprécier ce que Dieu a mis en lui.
2 La confiance et la fidélité, base de toute amitié
Nous avons défini et classé en divers groupes, les personnes qui gravitent autour de nous. Un véritable ami ne peut être qualifié de tel, que s’il a passé le test de la confiance et de la fidélité. La reine de Saba est venue à Jérusalem éprouver Salomon pour savoir s’il était bien ce que l’on disait de lui. La Bible nous incite à la prudence car l’adversaire fait bien plus que nous éprouver, il veut nous détruire et il le fait au travers des loups qui sévissent au milieu de nous et qui épient notre liberté en Christ. Pour atteindre son objectif, le diable ne viendra jamais en rouge avec griffes et queue. Il infiltrera même nos relations afin de s’assurer que la blessure sera profonde voire mortelle. Beaucoup d’entre nous avions été victimes de « faux frères », qui sont allés plus loin dans l’abus, la trahison, l’escroquerie, et autres méfaits, que les païens qui ne connaissent pas Dieu. Si donc, beaucoup de nos malheurs ont eu pour cause le choix de nos relations, combien devrions-nous être prudents comme le Seigneur nous le recommande.
N’ouvrons pas nos bras, nos maisons, nos portes - feuilles à tout va ! Fléchissons nos genoux dans la prière au préalable, car certaines personnes sont prêtes à attendre des années s’il le faut, pour voir l’appât prendre à l’hameçon ! Demandez à Dieu de connaître les gens, non selon la chair, mais selon l’Esprit qui sonde tout. Je reviens encore aux qualités spirituelles, car quelqu’un qui connaît Dieu, et marche dans ses voies, saura se montrer fidèle. Cela ne veut pas dire qu’il ne pourra jamais se tromper, mais lorsque cela lui arrive, il permet à l’Esprit de Dieu de le reprendre et sait demander pardon et réparer le tort qu’il a involontairement causé.
3 Le signe d’une véritable amitié est la vérité
La Bible dit que l’amour parfait bannit la crainte 1 Jean 4 :18. Dans une véritable amitié, on est égaux et libres de se dire toute la vérité avec amour, et ce pour édifier l’autre et l’aider à grandir. Une relation fausse, basée sur l’apparence et non sur la vérité est diabolique. Nous devons accepter de nous regarder dans le miroir de l’autre afin de nous corriger et nous améliorer. Un véritable ami, ne peut chercher à me nuire, mais ses remarques ont pour but de me corriger et m’élever spirituellement. Toute relation qui ne tend pas à cela, ne devrait pas être acceptable. Je connais des gens et même des ministères qui prétendent être amis, mais sont hypocrites l’un envers l’autre, parlent mal l’un de l’autre et lorsqu’ils se retrouvent, ils se sourient comme si de rien n’était. Aucune amitié spirituelle ne peut lier de telles personnes, mais ce qu’ils ont en commun, ce sont des intérêts matériels. Ce genre de compromis est inacceptable aux yeux de Dieu. Pourquoi continuer de travailler avec quelqu’un avec qui je suis en désaccord, ou dont je n’approuve plus les voies ? Notre Dieu est un Dieu d’ordre et de paix. Nous devons être vrais envers nous-mêmes et envers les autres, quels que soient les avantages ou les intérêts en jeu, car Dieu ne laissera pas passer ce genre d’attitude. La vérité est une ceinture dont nous ne devons jamais nous défaire, quel que soit le prix à payer. Si la crainte ou quel qu'autre motif m’empêche de dire la vérité à mon ami, c’est que notre relation n’est pas basée sur la vérité.
4 Un véritable ami est prêt à donner sa vie !
Jésus nous a appris ce qu’est le véritable amour : donner et se donner jusqu’à la mort, sans rien retenir. Un véritable ami porte les armes et livre bataille en ma faveur. Celui qui prétend être un ami et ne se tient pas à la brèche en ma faveur, est un mercenaire rien de plus, il ne recherche que son intérêt. Eloignez-vous de toute personne qui se dit être votre ami, mais jamais ne vous amène dans le royaume, par la prière, ou la parole de Dieu. Qu’est-ce qui nous lie, n’est-ce pas le Seigneur ? Pourquoi donc serait-il absent de cette relation ? Un ami véritable n’est pas là juste pour faire du shopping ou boire un café. Il n’est pas là non plus pour des soirées foots, rugby, ou simplement pour répondre à des besoins matériels, bien que quelquefois, il peut le faire. Quelqu’un qui n’est là que pour vous soutirer de l’argent n’est pas un ami, mais un profiteur. Un ami donne plus que de l’argent, il donnerait sa vie, s’il le fallait. Quelquefois, nos besoins, ne sont pas seulement matériels, ils sont et je le crois, souvent d’ordre spirituel.
Quelquefois, nous apprécions juste qu’il, ou elle soit là, à côté de vous, et vous accorde du temps. Quelquefois, nous avons besoin d’une épaule sur laquelle jeter une larme et cet (te) ami(e) est là, sans jamais se lasser, sans jamais montrer que vous l’importunez. Seul lui importe votre bonheur, votre succès, votre réussite. Si vous riez, l’ami fait de même, si vous pleurez aussi. Vos fardeaux sont les siens, et les siens sont les vôtres. Et parce que Christ est en vous, vous comprenez que c’est le royaume qu’il investit en vous et vous en lui. Un tel degré d’amitié, vous en conviendrez avec moi, ne peut être vécu, que si l’on s’est dépouillé de notre moi égoïste, et si l’esprit de sacrifice agit en nous, comme il agissait en Jésus. Jonathan était prêt à mourir pour David et David pour Jonathan. Le véritable ami ne fuit pas devant l’adversité, mais va jusqu’à donner sa vie pour l’autre.
Au vu de tout ce que nous avons exposé, de la valeur de la véritable amitié selon la parole de Dieu, et de ce à quoi elle engage, n’hésitez pas à demander à ceux que vous appelez amis : « S’il le fallait, serais-tu prêt (e) à donner ta vie pour moi, comme Jésus l’a fait ? Alors en fonction de la réponse, vous aviserez….
Le Journal
Pensée
La pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, elles résorbent les eaux du ciel en un filtre évitant de flétrir. Le temps alors de chanter la gloire du Seigneur est arrivé; un chant empreint d’une grâce opiniâtre et comme le figuier embaume ses fruits, et les vignes en fleur exhalent leur parfum, je fais entendre ma voix du haut des cieux; et d'un cœur plein de joie, je t’apporte tout ce que je suis sur le rocher de notre amour.
