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Jetés à la mer parce qu’ils étaient chrétiens

L’information bouleverse tant les politiques que la justice européenne. En effet, nous assistons, depuis le début de l’année à une série noire de naufrages de bateaux transportant des centaines de migrants.

Principalement originaires de la Lybie, la Somalie, la Syrie ou encore le Mali, le Sénégal, le Ghana et le Nigéria, ces hommes, femmes et enfants s’aventurent au prix de leur vie dans les eaux de la Méditerranée pour espérer rejoindre les côtes européennes. Mais peu d’entre eux y parviennent. Embarcations inadaptées, trop nombreux, plusieurs raisons expliqueraient ces disparitions. Mais la prochaine demeure invraisemblable.

Jetés à la mer parce qu’ils étaient chrétiens

Parmi tous les naufrages recensés, ces douze personnes d’origine ghanéenne et nigériane n’auraient jamais pu imaginer perdre la vie en pleine mer, à cause de leur foi. Et pourtant, c’est ce qui arriva à bord d’une embarcation dans le détroit de Sicile.

Selon les témoignages d’une dizaine de rescapés nigérians et ghanéens, une rixe aurait éclaté à bord de l’embarcation et une quinzaine d’hommes musulmans s’en seraient pris à un autre groupe minoritaire de chrétiens, et en jetèrent douze d’entre eux à la mer. Effroyable ! Pourquoi ? Car ces malheureux ont eu l’audace d’affirmer leur foi chrétienne.

Une enquête a été ouverte par le Parquet de Palerme, afin de reconstituer les faits dans leur exactitude. Les accusés, d’origine malienne, sénégalaise et ivoirienne ont été arrêtés à leur arrivée à Palerme, en Sicile puis interrogés de longues heures. « Les survivants auraient survécu en s’opposant par la force à la tentative de noyade, formant dans certains cas une véritable chaîne humaine », rapporte la police.

« Ce drame jette un nouvel éclairage sur ces phénomènes. Jusqu’à présent, les migrants étaient les victimes des organisations de trafiquants, de contrebandiers sans scrupules qui les entassaient sur des embarcations inadaptées pour affronter la mer. L’affrontement religieux qui aurait fait ces victimes ouvre une brèche véritablement déroutante », a déclaré le procureur général de Palerme, Francesco Lo Voi.

« Ce n’est pas la première fois. On sait que quand il y a 400 personnes à bord d’un bateau surchargé en pleine mer, il peut y avoir des tensions terribles, tout peut arriver », ajoute Giovanni Abbate, conseiller juridique de l’Organisation internationale des migrations.

Un transport maritime à haut risque

Pour certains chefs de l’Etat, à l’instar de François Hollande, les bourreaux à pointer du doigt sont les passeurs qu’il qualifie de « terroristes ». Du fait que ces derniers entasseraient des centaines des migrants dans des bateaux inadaptés pour affronter la mer.

Récemment quatre migrants africains, survivants arrivés à Trappani en Sicile, racontèrent comment leur vieux canot pneumatique s’est rapidement dégonflé puis a coulé avec les 41 autres personnes à bord. Et le dernier drame soulève davantage d’indignation face à ce type de transport maritime.

Ce dimanche, ce sont près de 800 personnes qui ont péri dans la mer, lors du naufrage d’un chalutier au large de la Libye. Un drame de plus, qui alourdit le bilan de migrants emportés par les eaux, et qui pousse les autorités italiennes, plus précisément le Premier ministre, Matteo Renzi – l’Italie étant une des principales portes d’entrée dans l’UE pour les migrants – à lancer un appel au secours à l’ensemble des gouvernements européens. Un appel qui semble avoir été entendu, puisque l’Union européenne a décidé de tenir, ce jeudi, un sommet extraordinaire pour répondre en urgence au drame des migrants en Méditerranée.

L’Europe face à la vague d’immigration

« Nous ne pouvons pas continuer comme cela, nous ne pouvons pas accepter que des centaines de personnes meurent en essayant de traverser la mer pour venir en Europe », déclarait le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Néanmoins, il est fort de constater que les Etats européens demeurent très rigides au sujet de l’immigration. Un phénomène, d’ailleurs qui ne cesse d’augmenter. L’on recense déjà 35 000 migrants ayant foulé les terres sud-européennes depuis le début de l’année. Fuyant le chaos régnant dans leurs terres natales, notamment avec le règne sanguinaire de l’Etat islamique, ou encore les massacres de Boko Haram. Aussi terrible que cela puisse être, cette vague d’immigration, avouons-le, n’enchantent guère les gouvernements du vieux continent.

Mais gardant une once d’humanité et de solidarité, l’UE semble prête à réexaminer les règlementations concernant les demandeurs d’asile, et ce notamment en Italie, Grèce, Espagne, Malte et Chypre.
D’autant plus que les migrants africains, eux, ne se découragent pas et seraient quelques centaines par jour à tenter de gagner l’Europe en partance des côtes libyennes. Des arrivées massives sont donc à prévoir.

Pensée

La pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, elles résorbent les eaux du ciel en un filtre évitant de flétrir. Le temps alors de chanter la gloire du Seigneur est arrivé; un chant empreint d’une grâce opiniâtre et comme le figuier embaume ses fruits, et les vignes en fleur exhalent leur parfum, je fais entendre ma voix du haut des cieux; et d'un cœur plein de joie, je t’apporte tout ce que je suis sur le rocher de notre amour.



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