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Interview Timothée Paton
Quittez la plage, prenez vos filets et jetez-vous à l’eau

C'est une formidable occasion pour nous et nos lecteurs d'en apprendre un peu plus sur vous. Si vous deviez vous présenter en quelques mots que diriez-vous ?

Me présenter ? (pause) Justement j’en parlais dernièrement avec un couple du Canada. Me demandant si j’étais missionnaire, je leur rétorquai que non, ce terme ne figurant point dans la Bible. Simplement, je suis au Cambodge pour apporter un petit peu d’espoir à un peuple qui a perdu tout espoir.
Je me considère comme quelqu'un ayant découvert une espérance et désirant la partager à d’autres. Mes racines sont diverses, je suis né d’un père écossais et d’une mère anglaise, qui depuis 50 ans servent Dieu en France.
A l’âge de 4 ans, j’ai fait la plus belle expérience de ma vie en 1977, pour moi le début d’une grande aventure.
Si je devais le refaire je le referai. Je suis célibataire et heureux à la fois, Dieu m’ayant bénit avec une grande famille partout dans le monde.

J’aimerais revenir sur ce fait marquant de votre témoignage, à savoir votre rencontre avec Jésus-Christ à l’âge de 4 ans, pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

Cette histoire remonte assez loin et je n’ai malheureusement pas tous les détails en tête. Mais voilà ce qui s’est passé.
Tous les soirs en famille, mon frère, mes parents et moi avions l’habitude de prier et un soir ce fut différent. Après la prière, quand mes parents quittèrent la chambre, je les ai aussitôt rappelé près de mon lit car j’ai vu qu’avec mon frère ils adressèrent une autre prière, avec d’autres mots. Ce n’était pas la même prière répétitive de tous les soirs. Je n’étais pas jaloux mais je me suis dis pourquoi lui, pouvait donner sa vie à Jésus et pas moi ? Alors j’ai insisté auprès de mes parents pour donner ma vie à Jésus. Ils m’ont laissé prier, une prière toute simple dans laquelle je consacrai ma vie à Jésus.

Alléluia. Donc, à 13 ans vous commencez l’évangélisation. Etait-ce une initiative personnelle ou aviez-vous répondu à cette époque, à un appel particulier ?

En fait, c’est à 12 ans que j’ai commencé à prêcher. Je réalisais que c’était en moi. L’année suivante, j’ai commencé à écrire des histoires pour enfants dans des revues chrétiennes. Moi qui étais un enfant j’en écrivais pour d’autres. Je sentais vraiment que pour les années à venir je n’allais servir que Dieu.
Au fil des ans, je découvris comme le petit garçon dans l’évangile de Jean avec ses pains et ses poissons qu’il y avait également du pain et du poisson dans mon panier : la prédication, raconter et écrire des histoires. On avait dans notre église à Clermont Ferrand, un stock d’affiches bibliques laissées à l’abandon. C’est ainsi que je proposai à mon frère d’aller les coller sur les panneaux d’expression libre dans les rues, gratuits et libres d’accès. Avec surprise, cela a commencé à prendre de l’ampleur, nous nous sommes rendus compte qu’on pouvait mobiliser d’autres jeunes. Nous avons développé nos propres affiches d’évangélisation et imprimé des milliers d’exemplaires ici en France et en Afrique pour partager la parole de Dieu.

Je vois que vous avez pris très tôt la responsabilité de votre appel et de votre ministère. Finalement, vous avez dirigé vos activités vers le Cambodge, Quel était votre but, votre objectif en choisissant cette région ?

Le Cambodge, je n’y pensais pas à vrai dire. Ne connaissant que sa géolocalisation, et quelques histoires des Khmers rouges, communistes etc. J’étais alors un jeune pasteur lorsque Dieu a commencé à travailler mon cœur sur ce petit pays d’Asie du Sud Est. Je ne voyais pas le lien avec la Picardie, je ne comprenais pas pourquoi. Plus le temps passait, plus je n’étais plus concentré sur l’église d’Amiens. Ma tête était à 14000 km au Cambodge, j’étais en particulier extrêmement préoccupé par le sort des enfants de la rue de la capitale Phnom Penh. Ce fardeau était là. Il ne partait pas, alors j’ai compris que ce n’était pas normal. Pourquoi je m’intéressais à un pays que je n’avais jamais vu, où je n’avais jamais mis les pieds et où je ne connaissais personne. Puis, je me suis rappelé du jeune Samuel aux cotés d’Eli. Le prophète lui enseigna à écouter attentivement la voix du Seigneur et d’y répondre. Puisque cela me revenait constamment, je me suis dit que Dieu m’y attendait sûrement. Je suis parti en septembre 1999 avec deux valises et un billet aller simple. 15 ans après le fardeau ne m’a jamais quitté.

Quelle Foi !

Oui, quelle foi ! J’aurais été malheureux si j'étais resté en Picardie. On est toujours malheureux si on est à côté de ce que Dieu veut pour nous. Mais le jour où l’on se dit que Dieu sait mieux que nous, on s’épargne des souffrances inutiles.
Certaines personnes nécessitent des années pour le comprendre mais plus vite on le comprend mieux c’est.
J’ai dû apprendre une nouvelle langue, très différente : le khmer. Je ne connaissais personne mais j’avais la passion et la compassion pour partir servir Dieu et tenir sur le terrain. Un gros défi.

Au Cambodge, vous avez commencé votre mission et vous avez monté un spectacle appelé « You've got a talent » en français « Vous avez un talent », que souhaitiez-vous véhiculer au travers de cette initiative artistique ?

Au début, je n’étais pas venu au Cambodge pour cela. J’ai monté deux projets pour venir au secours des milliers d’enfants de la rue, « Le Pont de l’Espoir » et « l’Association Bong Paoun ». Ces deux programmes d’aide sont toujours d’actualité. Près de 13 ans après, j’ai vu un autre gros poisson, que je n’avais pas encore remarqué (rires). En voyageant dans le pays, j’ai commencé à constamment observer dans les églises, les ONG, les orphelinats, beaucoup de talents tels que le chant, la danse, le mime, l’art, des instrumentistes traditionnels. Dieu mit alors dans mon cœur le devoir de les écouter, favoriser...

La première personne à qui j’ai parlé du projet « You've got a talent » est un courageux pasteur Nigérian, qui a ouvert une église en Phnom Penh vers lequel Dieu m’a conduit. J’ai donc invité la chorale gospel de l’église et c’était parti.
A la fin de la session, un message de l’évangile est prêché. C’est vraiment un outil accordé aux chrétiens pour inviter des non chrétiens, un moyen de véhiculer la vie en Dieu.

Aussi vous concernant, vous venez de mettre à l’achat un nouveau livre : « Quittez la plage ». Pourquoi le choix de cette appellation ? Que doit-on en retenir ?

Il y a beaucoup trop de chrétiens sur la plage et qui gaspillent leur vie à ne rien faire. La seule vie que Dieu leur a donnée est en train de filer. Quand on a 18 ans on y pense pas mais à 50 ans on se dit mince. « La plage » est une image qui peut représenter le confort, la paresse, la crainte, la déception, etc.
Jésus dit à Pierre qui rangeait ses filets de retourner pêcher comme pour lui dire : « je sais que tu n’as rien pris hier mais cette fois-ci c’est moi qui suis dans la barque avec toi donc ça va changer. Jette ton filet en eau profonde ».
J’encourage les chrétiens à mettre les pieds dans la barque et à prendre leurs filets, à savoir les dons, les talents. Imaginez des filets de pêche oubliés sur la plage, à quoi d’autre peuvent-ils servir ? Juste à attraper un poisson mort ou des coquillages mais on ne peut attraper grand-chose en restant sous les cocotiers.
Le livre est en français et en anglais, ce sont neuf prédications que j’ai données. On le finit en moins de 45 min et je dis souvent aux gens qu’il peut changer les 45 prochaines années de vos vies. De part et d’autre je reçois des courriers de témoignage.
Que fais-je? Il y a une maison de retraite à 2 min, des personnes âgées qui meurent, pourquoi ne pas aller les voir ? Une prison, pourquoi ne pas rejoindre un aumônier ? Un quartier difficile, pourquoi ne pas rejoindre une association ? Vous n’avez pas forcément besoin d’aller à 14000 km, vous pouvez aller à 14 km, l’essentiel c’est de quitter la plage.

L’appel est lancé, je pense que beaucoup de personnes l’ont reçu. Nous sommes maintenant en fin d’interview. Pasteur Timothée, vous avez sans doute rencontré de nombreuses populations. Aujourd'hui quelle est votre préoccupation pour le corps du Christ ?

Je suis sidéré, on vit comme si on avait plusieurs vies alors qu’on n’en a qu’une seule. Cette vie n’est pas un brouillon ou un essai.
Je vois des chrétiens qui passent des heures entières, scotchés à leurs appareils, à regarder la TV, des émissions, des vidéos sur Youtube et autres distractions. Moi je pense que j’ai gagné des années sur ma vie à ne pas être passionné par ces choses.
Je ne dis pas qu’il faut jeter tout ou ne pas regarder la télévision, ma préoccupation est de voir des chrétiens bouger pour l’œuvre de Dieu, s’inspirer de ce qu’ils voient pour agir et ne pas rester spectateur. « Quittez la plage » et partez dans les eaux profondes, il y a tellement de belles choses, ce serait terrible d’arriver à la fin de sa vie et se rendre compte que l’on a passé la moitié à dormir.
Allez-y, prenez vos filets et jetez-vous à l’eau.

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Pensée

La pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, elles résorbent les eaux du ciel en un filtre évitant de flétrir. Le temps alors de chanter la gloire du Seigneur est arrivé; un chant empreint d’une grâce opiniâtre et comme le figuier embaume ses fruits, et les vignes en fleur exhalent leur parfum, je fais entendre ma voix du haut des cieux; et d'un cœur plein de joie, je t’apporte tout ce que je suis sur le rocher de notre amour.



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