Une nation dont les fondations portent les couleurs de colonies de tous horizons, vient aujourd’hui tourner le dos à la génération étrangère. Aurait-elle la mémoire courte ? Car comme bon nombre d’entre nous le savent, les Etats-Unis, découverts en 1492 par Christophe Colomb ont été bâtis et fondés par les puissances européennes les peuplant de migrants britanniques et d’esclaves africains, en grande partie. Et les migrants n’ont cessé d’y affluer. En somme, l’étranger devrait y être roi !
« Tu n'opprimeras point l'étranger; vous savez ce qu'éprouve l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte. » [Exode 23 v.9]
Que nenni ! Alors que le rêve américain résonne toujours comme une douce mélodie pour de nombreuses populations étrangères, le président Américain, Donald Trump, tend à massacrer le rêve mélodieux par des notes grossières et désagréables. Certes, il n’a jamais caché ses intentions, se démarquant même de ses prédécesseurs par sa détermination à tenir ses promesses politiques. Mais ce sont bien les étrangers qui sont en première ligne de mire.
Et pour cela, Donald Trump ne cesse de s’attaquer à l’ancienne administration Obama. Après avoir lourdement perdu la bataille face à l’ObamaCare, le président revient au galop contre le programme DACA. Mis en place par Barack Obama, le programme DACA vise à protéger les jeunes sans-papiers leur permettant d’étudier et de travailler aux Etats-Unis sans craindre d’être expulsés. Soulignons que ce programme bienfaiteur concerne actuellement 800 000 jeunes arrivés aux Etats-Unis avant 16 ans. Mais ce mardi 5 septembre, grande désillusion et panique à bord !
Cette annonce ardue, le ministre de la justice Jeff Sessions, la communiqua sans le moindre sourcillement. Celui-ci n’a pas hésité à accuser le programme d’avoir « privé d’emplois des centaines de milliers d’Américains en permettant à ces illégaux de prendre leurs emplois ».br /> Seigneur ! N’y décelez-vous pas un brin du discours d’Adolf Hitler, accusant autrefois les Juifs de s’être accaparés des richesses appartenant aux Allemands ? Nous connaissons la triste suite des évènements. Surtout que comme presque bons citoyens, ces jeunes se tuent à la tâche pour un pays qu’ils ont adopté et aimé. Qu’ont-ils volé si ce n’est d’avoir eu une grâce qu’ils n’ont connu dans leurs pays d’origine ?
Dans un communiqué suivant, Donald Trump appuie les durs propos de son ministre, rappelant « que les jeunes Américains ont eux aussi des rêves et qu’il faut avoir de la compassion pour les Américains oubliés ».
Les réactions n’ont pas tardé. Colère, manifestations, indignations. Une routine qui semble s’être établie à chaque décision du président Américain.
Premier touché, Barack Obama, qui jugea cette décision de cruelle. « Il s’agit de jeunes gens qui ont grandi en Amérique, d’enfants qui étudient dans nos écoles, de jeunes adultes qui débutent leur vie professionnelle, de patriotes qui s’engagent à respecter notre drapeau. S’en prendre à ces jeunes est une mauvaise décision, car ils n’ont rien fait de mal. C’est contre-productif, parce qu’ils veulent créer des entreprises, travailler dans nos laboratoires, s’engager dans notre armée et plus largement s’impliquer dans ce pays que nous aimons. », a-t-il déclaré. Appuyé par Mark Zuckerberg, créateur de Facebook ou encore Tim Cook, PDG d’Apple qui déclara : « Je suis profondément consterné à l’idée que 800 000 Américains, y compris plus de 250 collègues d’Apple, puissent bientôt se retrouver rejetés du seul pays qu’ils aient jamais considéré comme le leur. »
Sur la toile, une vidéo montrant des jeunes concernés par cette décision, réagissant en larmes, accentue le sentiment d’émoi provoqué chez la population.
Toutefois, comme l’a relevé CNN, Donald Trump semble lui-même encore dubitatif quant à sa déclaration, sûrement touché par l’impact de son annonce. Aux micros des journalistes, il soutient avoir beaucoup d’affection pour ces gens dont on parle, beaucoup d’amour pour eux […] et espère que le Congrès va pouvoir les aider et faire les choses biens. En effet, plus tard, s’emparant de son compte Twitter, il déclara à nouveau que « le Congrès a maintenant six mois pour légaliser DACA (chose que l’administration Obama n’a jamais réussi à faire). S’ils n’y arrivent pas, je réexaminerai la question ! »
Pour tout vous dire, il semblerait en réalité que ledit programme n’ait jamais été approuvé par le Congrès Américain. Après 16 ans de bataille perdue pour faire passer cette loi. Le président donne alors un ultimatum au Congrès pour y remédier.
Nous ne savons alors quoi penser quant à ses réelles motivations, ceci étant ce sont quelques 800 000 personnes dont la vie et l’avenir se retrouvent à présent sur la sellette.
Mais une fois encore, en regardant les origines des Etats-Unis, dont Mr. Trump et son administration sont si fiers, l’hospitalité devrait y être maîtresse ! Et Mr. Trump, apparemment entouré de pasteurs et autres hommes de Dieu ne devrait être sans savoir le point d’honneur que la Bible, base même de la Constitution américaine, instruit quant à l’hospitalité ! « Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés. Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. » [1 Pierre 4 v.9]
Pratiquée avec amour et sans distinction, l’hospitalité balaye les divisions et les clivages, par ailleurs autre problème majeur des Etats-Unis !
Et vous, chers lecteurs, que pensez-vous de la décision de Donald Trump concernant le programme DACA ? Êtes-vous du même avis ? Laissez-nous vos commentaires !
Audrey Wolber
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