Narendra Modi, et 25 millions de chrétiens dans une fâcheuse situation

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Dans ce monde où nous sommes tel des passagers en mission d'impacter, en propageant avec ferveur l’Évangile de notre Sauveur de l'humanité, cette quête à laquelle nous nous donnons corps et âme est bien loin d'être facile. Dans ce monde où dictatures et multiples partis politiques règnent, il peut s’avérer difficile de pouvoir brandir sa foi en toute ataraxie.

C'est le cas en Inde avec à la venue au pouvoir de Narendra Modi, nationaliste hindou. Né à Vadnagar en Inde le 17 septembre 1950. Membre d'un parti nationaliste hindou, il puise ses inspirations de l'Hindutva : un schéma politique présenté par l'action de différentes formations politiques et culturelles d'Inde. Narendra Modi fût ministre en chef du Gujarat, de 2001 à 2014, puis devient Premier ministre le 26 mai 2014.
Considéré tel un leader du fameux mouvement nationaliste hindou, il est affectionné particulièrement concernant sa politique économique qui a accrédité au Gujarat de palper l’existence d'un important taux de croissance durant ces dernières années.
Il fut marié à 18 ans selon sa tradition, à Jashodaben Chimanlal, alors que son cœur n'y était point. Son désir étant de vivre une vie de célibataire.
Dès l'âge de 13 ans il se porta volontaire afin de venir en aide aux soldats durant la seconde Guerre indo-pakistanaise qui a eu lieu en 1965.
Il est l'un des rares hommes politiques à avoir été l’affiche de la Une de l'édition Asie du magazine Time. Qui d'ailleurs l'a classé dans son palmarès 2014 des 100 personnes les plus influentes du monde.

Son arrivée au pouvoir, quels impacts sur le pays ?

Notons tout d'abord que l'Inde compte plus de 25 millions de chrétiens. John Dayal ancien journaliste de New Delhi, mais aussi visionnaire du Conseil des chrétiens en Inde, était de passage en France où il nous inocula l'atmosphère actuelle concernant les chrétiens de son pays. En effet depuis l'arrivée du Premier ministre, adhérent au parti de la droite du nationalisme hindou, un vent glacial souffle sur le sol indien. Au quotidien, les prêtres et pasteurs sont persécutés. « Si une église est attaquée, la police assiste en demeurant totalement passive », nous explique-t-il. « C'est une persécution surprenante, exercée par une religion qui bénéficie d'une image de paix, et elle a lieu dans une démocratie », poursuit-il.

Remâchons l'origine du nationalisme hindou

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L'Inde totalisant à peu près 970 millions d'habitants est en mire à une tribulation non contrôlée, avec les émeutes opposant les hindous, musulmans et les chrétiens. Le pays se décompose entre 80% d'hindous, 15% de musulmans et 2.5% de chrétiens.
Les différents partis politiques ne sont guère enchantés d'une telle diversité de croyance au sein de leur pays. Il est bon de savoir que l’hindouisme est un terme découlant de la nomenclature musulmane, désignant le courant religieux majoritaire en Inde. C'est l'une des plus anciennes religions dans ce monde encore exécutable de nos jours. L'hindouisme compte près d'un milliard de fidèles dans le monde soit dans 84 pays, mais vit le jour au sous-continent indien, son principal foyer. Cette religion se définit par un ensemble de concepts philosophiques issus d'une tradition remontant à la protohistoire indienne : « une science regroupant l'ensemble des connaissances concernant les peuples, sans écriture contemporaine des premières civilisations historiques ».

En 1966 la Cour suprême de l'Inde établit un cadre de la foi hindoue comportant de multiples critères, à savoir l'acceptation respectueuse des Vedas (un ensemble de textes qui selon la tradition, ont été révélés aux sages indiens nommés Rishi) en tant que plus Haute Autorité sur les sujets religieux et philosophiques ; l'acceptation respectueuse des Vedas par les penseurs et philosophes hindous comme base unique de la philosophie hindoue ; l'esprit de tolérance et de bonne volonté pour comprendre et apprécier le point de vue de l'adversaire, basé sur la révélation que la vérité comporte plusieurs apparences ; l'acceptation des six systèmes de philosophie hindoue et d'un rythme du monde qui connaît des périodes de création, de conservation et de destruction, périodes, ou yuga, se succédant sans fin ; l'acceptation de la croyance dans la renaissance et la préexistence des êtres ; la reconnaissance du fait que les moyens ou les manières d’accéder au salut sont multiples ; le fait que malgré le nombre des divinités à adorer, on peut être hindou et ne pas croire qu'il faille adorer les idoles et encore à la différence d'autres religions ou croyances, la religion hindoue n'est pas liée à un ensemble défini de concepts philosophiques.

Le désarroi créé par la montée en puissance du nationalisme

Maintenant que le cadre de la foi hindoue a été détaillé, focalisons-nous sur « l'esprit de tolérance et de bonne volonté pour comprendre et apprécier le point de vue de l'adversaire... ».
Les chrétiens d'Inde vivent dans la peur et l'insécurité, et redoutent au quotidien le renforcement de la législation. En effet quelques alliés de Narendra Modi ont affirmé en toute transparence soutenir un fameux projet de loi anti-conversion. D'après notre cher John Dayal, « cela impliquerait un changement de la Constitution. Pour le moment, les nationalistes hindous ne disposent pas d'une majorité suffisante au Parlement pour y parvenir ». Pour ces nationalistes hindous, le christianisme serait une idéologie importée sur leurs terres, les induisant en erreur. Et pire encore d'après les dires de Claire Lacroix, responsable de l'association Portes Ouvertes, se battant pour les droits des minorités chrétiennes, un marché influençant les chrétiens à revenir à l'hindouisme contre 2 700 euros serait mis en place. Nous voyons bien que l'esprit de tolérance et de bonne volonté cité dans le cadre de la foi hindoue est remis en cause à travers ces actes inacceptables.
Chaque année l'association « Portes Ouvertes », présente un index mondial concernant les persécutions faites aux chrétiens, et en 2015 l'Inde fît son entrée dans les 20 premiers.

Cela fait maintenant dix ans, depuis l'arrivée en puissance du nationalisme que les chrétiens vivent dans la crainte. Quelques groupes extrémistes ont prôné leur désir d'exterminer le christianisme au sein du pays. Une menace planant sur la tête de nos frères et sœurs en Christ qui ne peut nous laisser, chers lecteurs, insensibles. En 2008, près de quarante églises furent brûlées, et pas moins d'une centaine de foyers ont été détruits à Odisha, sur la côte Est de l'Inde.
Ces atrocités sont subies quotidiennement par les chrétiens majoritairement, et le moment le plus délicat reste la période de Noël. « C'est un moment de réunion pour les chrétiens et donc de visibilité. En 2015, à certains endroits, les célébrations n'ont pas pu avoir lieu », nous rapporte John Dayal.

Le reporter nous offre une hypothèse concernant les violences faites principalement aux chrétiens. En effet, « les chrétiens vivent dans de petites communautés disséminées à travers toute l'Inde, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables que les musulmans ». Officiellement, comme nous vous le disions, l'Inde compte 25 millions de chrétiens, mais ce chiffre reste toutefois faussé car il est sous-entendu qu'une dizaine de millions de chrétiens ne se montrent point à la vue de tous, ceux-ci sont appelés les « Dalits » signifiant intouchables.
« S'ils s'affichent chrétiens, ils risquent de perdre leur emploi », nous précise John Dayal. Il est intolérable qu'il n’y ait point de liberté quant à l'exposition de sa foi.

La Rédaction

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