L’Evangélisation, nouvelle activité fun des jeunes chrétiens ?

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

La jeunesse évangélique aurait-elle décidé de prendre les rênes de l’évangélisation? S’ennuierait-elle au sein des assemblées? Où certains pasteurs n’exhorteraient plus leurs fidèles à inviter deux ou trois proches à l’église. Fort est de constater combien les assemblées évangéliques peinent sévèrement par négligence, paresse ou faute de moyens financiers, à établir un plan de communication efficace. Il est aussi déploré le côté sectaire de ces assemblées. Tant de raisons qui expliqueraient le handicap du corps de Christ.
Pour l’évangélisation, pourtant importante pour notre société, le peuple de Dieu est nettement moins interpellé. Manque de formation, de suivi. Et l’on assiste aux effets néfastes, tels que la montée de jeunes radicalisés à l’Islam.

Ce contexte vient réveiller une jeune génération chrétienne, émoustillée. Prête à faire valoir son Christ, quitte à en faire un peu trop. Elle déambule dans les lieux publics, rues, gares, métros, et autres. La déferlante de vidéos de jeunes chrétiens, en groupe, ou en petit comité, chantant des cantiques de louange; dansant, tapant des mains, ne vous a certainement pas échappé. Les plus affermis dans la foi, s’exercent dans l’évangélisation, exhortent des passants ou voyageurs, faisant mine malgré les hauts-parleurs et voix hautes, d’un certain désintérêt. Ce mouvement évangélique, bien que réputé prit toutefois une ampleur considérable, par un des fervents évangélistes, maniant les réseaux sociaux pour créer un nouvel engouement autour de l’évangile. C-Maïas vous est-il inconnu? Il s’illustre comme l’actuel motivateur de foi d’une jeunesse en Christ, en quête de mentor.

Le phénomène C-Maias popularise l’évangélisation grâce aux réseaux sociaux

Nombreux sont les croyants à avoir assisté à la ferveur du jeune évangéliste, récemment consacré pasteur, connu sous le nom de C-Maias. Du haut de ses 26 ans, cet ex-voleur dans les métros, et dealer de drogue, est âgé de 7 ans dans la foi. En effet, c’est à 19 ans qu’il donne sa vie à Jésus-Christ, révèle-il lors d’une visite à l’église d’un pasteur nommé Timothy. Là, il s’attarda sur son témoignage de conversion et les motivations qui l’ont conduit à parler de Christ, dans les métros.

On me prend pour un fou parce que je prêche dans les métros. Mais je vais lire un passage et je vais dire pourquoi je fais ça dans les métros et pourquoi je fais ça. Parce que avant de faire ce que je fais, comme tout le monde, on a réfléchi. […] Je prêche dans les métros, avant j’étais un voleur. Je volais dans les métros. J’arrachais des portables dans les métros. Je vendais de la drogue. […] Je consommais de la cocaïne. Je faisais des cambriolages, je volais avec violence. J’ai déjà poignardé une personne.

Là où le péché abonde, la grâce surabonde, [Romains 5 v.20]. À juste titre, l’évangéliste semble doté d’une mission, celle de rattraper le coup de ses erreurs. Certainement, cherche-t-il à faire oublier le nombre de ses péchés, en sensibilisant les coeurs des âmes non converties. Son ministère prit de ce fait, une ampleur considérable. Devenant ainsi, si l’on puit dire, l’un des pionniers de notre génération, à promouvoir l’évangélisation de masse via les réseaux sociaux. En leader et rassembleur, il popularisa ce phénomène en créant notamment une synergie autour de ses activités évangéliques.

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Entouré d’un collectif toujours plus grand, cet évangéliste défend également oeuvrer dans les métros pour investir à long terme. Dans la survie de l’âme et non des biens terrestres. Bien que reconnaissant leur nécessité. Et ce, par une intelligence renouvelée en Jésus-Christ, faisant de tous croyants des fous pour Jésus [1 Corinthien v.18]. Car toute chose périt, seule notre âme subsiste.

Moi à mes 19 ans, je me suis posé. J’ai regardé la Bible, la Torah, le Coran, la philosophie, Socrate, Aristote, Darwin, Einstein, Newton, et j’ai compris quelque chose. Ils ont été des grands hommes, mais la mort les a vaincus. Mais j’en connais un qui a vaincu la mort, il s’appelle Jésus-Christ. À mes 19 ans, j’ai compris qu’il était très important d’investir dans l’immobilier, ça rapporte. Mais j’ai compris que l’immobilier a une fin. La Bible dit ‘Ciel et terre passeront, mais la parole de Dieu ne passera jamais’. J’ai compris quelque chose, le meilleur investissement, à long terme, c’est ton âme. Ton âme est éternelle.

Il va sans dire que ce dernier sut faire parler de lui et de son ministère via ses vidéos d’enseignements sur sa chaîne Youtube. Et par ses appels lancés à l’évangélisation via Facebook notamment, à chaque déplacement. Et dans plusieurs villes de France, principalement, en choisissant des points de rendez-vous pour chacune d’entre-elles.

Evangélisation ou tapage ? La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres

Dans cette vague de jeunes serviteurs et suiveurs, voulant défendre leur identité en Christ, il faut avouer que ces évangélisations, si elles n’amusent les riverains ou voyageurs, les dérangent. À tel point que certains auditeurs malgré eux, désabusés, ne se gêneraient guère pour le faire savoir. En effet, quand ces mécontents demandent à ces évangélistes de respecter leur droit à la laïcité, en d’autres termes, ne point venir dans leurs zones, imposer par leurs discours persuasifs ou presque, un Jésus dont ils n’ont que faire, d’autres donnent des coups, les chassent, appellent la police. Certaines vidéos démontrant la violence que subissent certains évangélistes, non en territoire islamique mais en France et par des Français, nous laisse sans voix. Pourtant la mentalité chrétienne répandue veut que nous accusions le coup. Les prêcheurs de rue n’hésitent pas à qualifier ces refus d’entendre les appels à la repentance, d’une forme d’ignorance volontaire ou d’un fruit d’une possession démoniaque. Vrai ou pas, les enfants de Dieu doivent toutefois reconnaître que les citoyens sont bel et bien dans leur droit d’écouter ou non les prêcheurs. Surtout lorsque ces derniers exercent en lieux publics.

La loi stipule : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, […] »

Oui il est bon de propager l’Evangile haut et fort, mais il est tout aussi important de respecter les décrets en vigueur. Eviter l’étiquette des marginaux. De peur d’être en porte à feu, en transgressant la loi des Hommes, mais également de la Bible, qui nous enseigne de respecter les décrets établis par les Hommes et les autorités en place [Romains 13 v.1]. Ne nous leurrons point. Certes, animés d’une volonté de plaire au Seigneur, crier Jésus dans les lieux publics ne garantit pas d’être un réel disciple, ni d’obtenir la vie éternelle.
« Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » [Matthieu 7 v.21]

A en croire certaines vidéos, ces évangélisations ou concerts improvisés ressemblent davantage à de l’amusement entre jeunes d’églises. Un mouvement de foule qui contamine de multiples communautés. Mais qu’en est-il véritablement? Devons-nous considérer ces actions comme étant la manifestation d’une foi sincère? Ou un nouveau trip entre jeunes d’églises en manque d’activités?

Des Jean-Baptiste inconscients et de plus en plus jeunes

L’appel de Jean-Baptiste, celui de préparer la venue du Messie, appeler le peuple à la repentance, lui a coûté sa tête, sa vie. Ces jeunes évangélistes font-ils preuve d’une grande inconscience pour mettre leur vie en danger pour une cause dont ils ne semblent mesurer les réels enjeux? Car se joignent à ces groupes de plus en plus de jeunes âmes dans la foi; s’exposant prématurément. Ou plutôt se mettant en spectacle. Des adolescents aux discours peu convaincants ou préfabriqués. Des fraichement convertis parlant d’un Jésus-Christ qu’ils semblent peu connaître. Des propos manquant de fermeté, de conviction, adressés à de solides réfractaires et indécis. Triste de voir alors, les nombreux messages de soutien que ces derniers reçoivent, au détriment d’avertissements face à leur ignorance. Les internautes n’y voient que des pépinières de futurs serviteurs de Dieu. Mais n’y décèlent pas le réel danger pour ces jeunes âmes dans la foi.

Des âmes exposées sans être suffisamment armées, mentalement dans un premier temps, pour faire front aux comportements austères voire violents de certains individus; puis spirituellement, contre les flèches du diable. Car l’évangélisation engage de sérieuses retombées spirituelles. Voici l’erreur d’un grand nombre de croyants, sous-estimer les paroles de l’évangile et leur impact lorsqu’elles sont déclarées. Elles agitent les forces obscures, invisibles ou non, mécontentes, prêtes à en découdre. Et hélas, sans préparation, entrainent des séquelles indélébiles, qui peut même refroidir la ferveur du croyant, jusqu’à éteindre sa foi.
Dans ce cas, autant que l’évangile s’avère primordial, elle doit être menée par des disciples formés et préparés à la bataille, des soldats prêts à recevoir les coups ou les morsures, mais dont la foi est ferme en Christ. Loin d’être un jeu, l’évangélisation doit être exercée proprement et stratégiquement, afin que les témoins du Seigneur restent crédibles aux yeux du monde, solidement aveuglé par le mal. Par conséquent, aux églises évangéliques de réagir face à ces mouvements de rue, qui manquent de sérieux pour la majorité. Car il est question de la crédibilité de l’Eglise et de son message. Aux leaders de sensibiliser cette jeunesse et de l’encadrer face aux enjeux de ces temps derniers.

Sensibilisez avec nous !

La Rédaction

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