Une exhortation écrite par Yannick NILA

Contre la guerre des religions, il se battait, mais c’est pourtant bien cette cause qui l’a tué. Il avait 40 ans, et se prénommait Asad Shah. Commerçant pakistanais, Asad Shah avait immigré en Ecosse dans les années 90 et considérait Glasgow comme son fief bien-aimé. Lui qui était apprécié de tous, chaleureux et aimable, il laisse son quartier de Shawlands, au sud de la métropole écossaise, une ville et une nation dans une vive émotion. Si profonde aux révélations des causes de sa mort, alors qu’il recevait trente coups de couteau en pleine rue, le jeudi 24 mars 2016.
Suite à l’arrestation du suspect, Tanveer Ahmed, 32 ans, qui comparaîtra le 5 avril prochain devant un tribunal, les premiers rapports de l’enquête révèlent que les faits seraient liés à des « préjugés religieux ». En effet, précisons que quelques heures avant son tragique décès, Asad publiait joyeusement sur son compte Facebook : « Bon vendredi [saint] et très joyeuses Pâques à mon pays chrétien bien-aimé ! ». Un post qui n’aurait guère enchanté son agresseur, musulman, tout comme la victime. Mais Asad Shah n’était pas, disons, un musulman comme tout autre, car il appartenait à la communauté ahmadie. Minoritaire au sein des musulmans, les ahmadis professent la tolérance religieuse, la réforme de l’Islam et vont même à adorer Jésus-Christ.

Des convictions décalées qui provoquent la colère des musulmans les plus prudes. « Asad Shah, faux prophète », était-il traité par ces farouches opposants. A leur tête, le groupe Khatme Nubuwhat Academy qui qualifie les ahmadis d’infidèles et d’apostats, alla même jusqu’à appeler au meurtre de ces derniers. Sur leur page Facebook, ils n’ont pas hésité à se réjouir du meurtre de ce commerçant innocent, qui n’a commis comme seul crime de promouvoir la paix entre tous et de s’incliner devant Christ-Jésus.

Alors que la scène de crime est ornée de fleurs et de bougies en l’honneur de la victime, les responsables musulmans de Glasgow ont condamné fermement ce meurtre effroyable, voulant rétablir une certaine paix dans les esprits échauffés. « Ce type de comportement criminel est odieux et inacceptable ». Indignation au gouvernement également. Seul ministre écossais musulman de l’Europe de l’exécutif d’Edimbourg, Humza Yousaf, a déclaré qu’il n’y a pas de « si » ou de « mais », ne vivons pas dans le déni. Le cancer du sectarisme doit être éradiqué partout, y compris chez les musulmans. Et il n’est pas le seul. A l’une des veillées funèbres organisées conjointement par des chrétiens et musulmans, l’on pouvait voir la première ministre d’Ecosse, Nicola Sturgeon, aux côtés de plus de 400 anonymes présents.

A la rencontre de ces musulmans qui vénèrent Jésus-Christ

La communauté Ahmadie est un mouvement réformiste fondé à la fin de XIXème siècle par Mirza Ghulam Ahmad. Installé au Penjab, il se présenta comme un prophète envoyé par Allah pour restaurer l’Islam dans sa pureté et faire cesser toute guerre de religion. Nouveau prophète, nouvelles idéologies, font des ahmadis les nouvelles cibles des musulmans orthodoxes. Au Pakistan, en Inde et au Nigéria, ils sont persécutés et torturés. Interdits par la loi de se dénommer « musulmans », les Ahmadis sont expulsés du Pakistan en 1984 et installent leur siège à Londres. Rien qu’en Ecosse, la communauté recense environ 500 adeptes musulmans. Très actif, Asad Shah, priait pour l’humanité entière et postait le jour de sa mort :  « Suivons le vrai chemin du bien-aimé Jésus-Christ et parvenons au succès dans les deux mondes ».

Outre le danger de l’extrémisme révélé, il semblerait bien que nul n’échappe à la haine humaine dès lors que son coeur et sa personne sont tournés vers Jésus-Christ, le Sauveur. Proclamer et reconnaître le Nom de Jésus-Christ s’avèrent périlleux pour chacun dans ce bas monde. Quoique musulman ! Ainsi la Parole du Seigneur est bien certaine. Lui qui nous annonça : « Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » [Matthieu 10: 22].
Disons, qu’Asad Shah aura tenu ferme dans ses convictions pacifiques jusqu’à son dernier souffle. Et si le criminel sur la croix a bénéficié de la grâce du Seigneur, pourquoi pas cette énième victime de la haine à cause de son amour pour les enfants de Dieu et pour Christ lui-même. La compassion de Dieu est sans fin…

La Rédaction

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