Paris XVème : des élèves défavorisés privés de cantine

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

La vie n’est pas rose pour les enfants défavorisés du XVème arrondissement de Paris. Déjà, logés dans un centre d’hébergement d’urgence avec leurs familles, c’est maintenant à l’école, semblant de refuge, que les épreuves se poursuivent. Et pourtant l’intégration de ces familles, de nationalités Française, Africaine subsaharienne ou Rom, s’est déroulée sans encombre dans le voisinage.
Gérée par Emmaüs Solidarité, le centre d’hébergement du Colonel Avia, ouvert il y a un an et dont les portes fermeront en mars prochain, accueille 167 personnes vivant en famille, toutes orientées par le Samu Social.
Mais qu’importe pour l’élu, Philippe Goujon (Les Républicains), à la tête de la mairie de l’arrondissement.

Ce dernier refuse clairement que ces enfants, au nombre d’une vingtaine, scolarisés à l’école polyvalente des Frères Voisins, déjeunent à la cantine avec leurs camarades. Son motif : ces élèves bénéficient déjà d’un repas de midi dans leur centre d’hébergement d’urgence, également situé dans le XVème arrondissement.
Ainsi, ils se trouvent obligés, chaque midi, de faire l’aller-retour entre l’école et le centre. Une situation pénalisante pour les familles et regrettable pour ces enfants victimes de la galère.

Appuyant la décision de son compère, l’élu du XVe délégué à l’Education et à la caisse des écoles, Jean-Baptiste Menguy a publié un texte dénonçant alors un “doublon injustifié”. Quoi ? Cela ruinerait-il la caisse des écoles de nourrir en plus une vingtaine d’enfants ?
Pour Delphine Camps, présidente de l’association de parents d’élèves (FCPE) du groupe scolaire aux frères Voisins, c’est révoltant !
“Pour ces enfants, déjeuner à la cantine est un moyen de s’intégrer. Ils sont demandeurs, comme le corps enseignant et l’équipe périscolaire”.

Que nenni ! M. Menguy assume pleinement sa décision. “La convention liant Emmaüs à la ville de Paris prévoit qu’un repas soit servi le midi aux personnes hébergées dans le centre, dont les enfants. Nous souhaitons éviter les doublons. Il ne peut y avoir de repas à la carte”, a-t-il déclaré.
Toutefois, face à la polémique enflant, il concède un point, se disant prêt à leur ouvrir la porte de la cantine, si les familles s’engagent à payer le tarif social soit 13 centimes le repas.
Entre la municipalité et les démunis, les relations ne semblent être au beau fixe. Déjà en juin dernier, M. Goujon s’était tristement illustré aux yeux de tous en barrant l’accès d’un gymnase de l’arrondissement empêchant ainsi l’hébergement temporaire des migrants évacués de leur campement parisien.

“Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair” [Ezéchiel 36 v.26]

L’on demande alors la compassion ! Une nature qui fait cruellement défaut en nos jours. L’Homme s’engouffre dans son coeur rocailleux. Il pose des frontières à la bienveillance, l’amour de son prochain. Une position qui ne récolte aucun mérite. Davantage lorsqu’on s’en prend à des victimes innocentes des déboires de la vie.
Mais comment réellement manifester le véritable amour si nous ne demeurons en lui, autrement dit en Christ-Jésus ? Qui vint, Amour lui-même, nous y conduire, nous prescrivant un premier commandement : l’Amour de l’autre.

Cette situation nous révolte, certes, mais il s’agit pourtant de la routine de la vie ici-bas. Controns-la et empruntons le chemin contraire à la méchanceté; le Chemin, la Vie et la Vérité [Jean 14 v.6], qui nous enseigne qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir [Actes 20 v.35].

La Rédaction

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