Oublier: un système existentiel pour le bon fonctionnement de notre cerveau

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Il est aujourd’hui question de parler des vertus de l’oubli. L’oubli, une force de vie, la clé pour entrevoir le bonheur. Perçu comme une faiblesse humaine, l’oubli fut considéré comme une défaillance du système de mémoire. Une croyance défendue par le monde scientifique et psychologique pendant bien des décennies.
Cependant une autre vérité est à ce jour soulevée et davantage promue. La théorie de la réminiscence de Platon. Elle soutient que l’oubli est très positif pour l’Homme, s’avérant être la solution absolue pour connaître le bonheur.

L’oubli n’est point synonyme de refoulement des souvenirs traumatisants

L’importance de l’oubli, une nécessité humaine pour permettre à l’Homme de se recréer. Garder en mémoire l’essentiel de son existence. Et être en capacité de supprimer le superflu encombrant, pour son meilleur fonctionnement. C’est ce qu’enseigne le neuropsychologue Francis Eustache dans son livre Mémoire et oubli. Il ne s’agit pas de l’oubli d’une action qui devrait être faite dans l’instant, ou dans le cadre d’une maladie telle que l’Alzheimer par exemple, mais bien d’un oubli dit positif. Celui-ci « rend notre mémoire performante, nous permet de forger des concepts et d’adapter nos comportements aux situations nouvelles. Bref, il nous rend plus intelligents ».

Il va sans dire que les raisons d’un oubli se distinguent par deux facteurs, provenant de l’émotion éprouvée lors d’une situation; explique Simon-Daniel Kipman. Si cette émotion s’avère faible et inexistante, ou a contrario trop forte, l’oubli s’établit. En effet, le manque d’émotion ne nous rattache au fait, tandis que la force de l’émotion est telle qu’elle nous plonge dans un état de sidération. Et nous entraine dans sa séparation avec la raison qui la fit naître.
L’oubli est donc défini par une perte de connaissance au sens propre et figuré du terme. Nous effaçons certains souvenirs de notre cerveau. Toutefois, l’extérieur se charge de nous les raviver. Là encore, une nouvelle porte s’ouvre et affirme le risque accru de vivre un traumatisme en ressuscitant un souvenir, qu’en le refoulant simplement. Pour un deuil par exemple, il n’est nullement question de l’oubli du défunt pour se sentir mieux, mais bien de la violence de la mort. Et éviter tout traumatisme lors du retour soudain des souvenirs.

L’oubli est non une honte mais une nécessité

« Tout est frais. Nous passons notre vie à enchaîner quotidiennement les mêmes gestes : nous nous brossons les dents après notre petit déjeuner, nous allumons notre ordinateur en arrivant au travail... L’oubli nous sort du train-train. Si nous ne fonctionnions qu’avec des souvenirs, nous passerions notre temps à nous répéter. Plus on répète, moins l’on pense. À l’inverse, plus nous oublions, plus nous inventons. Oublier nous libère, nous rend ouverts à la surprise, disponibles. »
Est-il possible de se construire grâce à l’oubli? Cela est même un processus indispensable, soutiennent dorénavant les psychologues. Le procédé est purement itinérant à l’Homme. Ce dernier se construit personnellement par des souvenirs d’évènements. Des souvenirs qui s’inscrivent dans son histoire. Et crée sa propre légende. Pour ce faire, notre âme ne captive que les éléments élogieux ou désastreux pour nous définir.

Ainsi, est-il bon de se demander les raisons d’une telle recherche, qui bien que combattue semble être exacte? En effet, l’oubli n’est qu’un des fonctionnements humains qui définit les limites de l’Homme. Il est incontestable qu’une âme portant de nombreux souvenirs, aussi agréables que blessants, se condamne à vivre dans la souffrance, la rancœur, le trouble et la répétition. Contemplons et reconnaissons là, la bonté de Dieu manifestée. Pour éviter un triste sort à l’humanité, Dieu créa l’oubli, pour les Hommes, la régénération ou la restauration pour ses enfants.
Oui, oublier les sentiments douloureux, ou les futilités quotidiennes, est bénéfique. Cependant, être restauré, régénéré, chaque matin est une immense grâce. Elle permet à l’Homme d’entrevoir l’avenir sous un nouveau jour, avec la force et le mental accordé par le Saint-Esprit, évitant par-là les pièges d’emprisonnement ou d’enfermement psychique, et spirituel dont sont victimes de nombreuses personnes. Cette régénération quotidienne de notre foi est semblable à un tremplin pour recommencer et viser toujours plus haut, entrevoir le succès, malgré les échecs.

N’y retrouvons-nous pas l’un des principes de l’évangile ? Aller de l’avant, sans reculer ni se retourner pour regarder en arrière ni encore cultiver les souvenirs. N’est-ce pas l’idéal, s’abandonner à Dieu, que sa main arrache nos ressentis les plus douloureux, sans pour autant tous les effacer, afin que demeure son emprunte réelle et vraie dans notre histoire. Sa Majesté, son omniscience et son omnipotence sur notre existence est enfin reconnue, par cette grâce accordée à l’Homme, l’autorité de décider, s’opposer, d’entrevoir, de créer, rejeter ou retenir, etc. Encore mieux lorsque nous décidons de nous remettre à l’Eternel afin qu’Il demeure le seul moteur excellent de notre vie et notre épanouissement ; Pour un accomplissement parfait de nos œuvres.

Dieu dans son infinie bonté, renouvelée à chaque aurore, rafraichit notre intelligence pour que nous soyons, en tout temps, les auteurs d’œuvres excellentes. Ainsi, nous avons le pouvoir de laisser derrière nous des faits encombrants, bloquant notre élan vers l’avenir. « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. », dit le Seigneur [Matthieu 6 v.34]

Que l’Eternel daigne régir notre cerveau, notre âme pour notre propre salut! Partagez !

Wissa KOLOLO

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