Mauritanie sous les chaînes du passé

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Nous vivons dans un siècle où tout va tellement vite que l’on n’a guère le temps de nous arrêter et nous poser de vraies questions sur notre nature, notre monde, où va l’humanité ? Les lois fondamentales des droits de l’Homme, l’évolution collective dans la vision même qui constitue l’ensemble des règles et des normes qui statuent les constitutions des différents pays. Tout ce qui fit ou qui peut faire avancer le monde dans une réflexion plus humaine ! La technologie, laquelle nous fait faire un bond dans l’espace inconnu du futur, où chacun aujourd’hui est obligé d’avoir son ordinateur, sa tablette, son smartphone afin d’être connecté mais à quoi et à qui ? Sans parler de cette fameuse puce que chacun s’implantera obligatoirement dans un futur proche pour la sécurité soi-disant. Nous appelons cela “le progrès”! Nous débordons d’intelligence mais nous manquons de lumière, d’amour, de sagesse et d’empathie. Dans notre capacité à penser et à concevoir l’humanité. Tout ceci nous enferme dans une prison de pensées, nous sommes esclaves de ce monde figé et interactif qui nous empêche de voir les choses telles qu’elles doivent être.

Cette idée est incompréhensible ! Et c’est à la honte de l’Afrique, que nous dénonçons le mal qui s’est enraciné dans ce continent ; Qui, autrefois, victime de la traite, de l’esclavage et de beaucoup d’autres choses immondes de la main des étrangers, est aujourd’hui lui-même le bourreau de ses propres enfants. On parle de l’esclavage en Mauritanie en 2016 ! Notre questionnement est pertinent dans la mesure où nous n’arrivons pas à concevoir qu’avec tout ce que nous avons connus, tout ce qui a été fait dans les domaines des droits, des révolutions, dans l’évolution intellectuelle et culturelle, les résistances contre les colons, les indépendances obtenues par le sang et les larmes, nous soyons encore dans des concepts esclavagistes et contre nous-mêmes ! Aucun homme de pouvoir politique en Afrique n’a pu ou n’a su parler de cette histoire en Mauritanie. Dans un silence criminel l’homme noir est en train de perdre sa dignité en même temps que son humanité.

La question nous est plutôt destinée, nous qui sommes libres car “Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être”, disait Johann Wolfgang von Goethe. En espérant que quelqu’un écoute et entende ce cri de détresse, cela doit nous révolter étant enfants de Dieu! Cela doit nous amener à repenser à toutes choses car c’est de notre liberté à tous dont il est question. Jean 8: 32 : “vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.”

Aux origines de l’Esclavage

Par sa compréhension l’esclavage est tout simplement le sort ou la condition d’une personne à qui l’on a privé la liberté, et qui est devenue une propriété sur laquelle nous pouvons négocier, laquelle nous pouvons exploiter comme un bien matériel d’une personne; Définie comme un “outil animé » par Aristote (Ethique à Nicomaque, VI, chap. VIII-XIII).
Nous précisons que les traites négrières transatlantiques et orientales sont les plus importantes dans l’histoire, sur le point de vue pratiques esclavagistes, et de par leur durée qui s’est étendue sur plusieurs siècles. Plusieurs dizaines de millions d’esclaves en tout, et la charge de l’empreinte émotionnelle et historique. (Une marque gravée dans le fer que l’on retrouve aux Etats-Unis, en Amérique Latine et également en Afrique).

Clairement interdite et condamnée depuis l’Ancien temps (par des autorités morales et souvent politiques). Plus important encore, parmi ce qui de nos jours est interdit par différentes déclarations des droits de l’Homme, l’esclavage, a, lui, tout de même trainé pendant longtemps avant son abolition. L’esclavage humain est aujourd’hui interdit grâce au Pacte international relatif aux droits civils et politiques! Mais il faut préciser qu’aujourd’hui, il est toujours présent sous d’autres formes tels que le travail forcé, la traite des êtres humains, la servitude pour dettes, l’exploitation sexuelle commerciale et le mariage forcé. Et en Mauritanie, l’esclavage est pratiquement une loi pour la population; une loi impunie !

Un peu d’histoire Mauritanienne

En illustration, la Mauritanie reflète mieux ce pays où l’on trouve encore jusqu’en 2016 l’esclavage; à croire que le temps s’est arrêté depuis l’époque de la traite jusqu’à aujourd’hui, on ne parvient pas à comprendre comment cela peut-il être possible ?!

La Mauritanie, ou plutôt la République islamique de Mauritanie, est située au nord-ouest de l’Afrique, entre 15 et 27 degrés de latitude nord et 5 et 17 degrés de longitude ouest. Elle fait partie de l’Union Africaine, de la Ligue arabe, de l’OMVS, et de l’Union du Maghreb arabe, au-delà d’être membre de la Francophonie.
Le Pays possède une côte de 6OO km sur l’océan Atlantique s’étirant de Ndiago au sud jusqu’à Noudhibou au nord. Et précisément au Nord, elle est limitrophe de l’Algérie et également du Sahara occidental par le Maroc et la République Arabe sahraouie démocratique, du Mali à l’est, et du Sénégal au sud.

La Mauritanie est un pays pluri-ethnique, car elle constitue un point de passage entre l’Afrique du nord et l’Afrique subsaharienne ; elle est essentiellement peuplée de négro-Africains, premiers habitants, les Peuls, Soninkés, Wolofs et Bambaras, qui représentent 30% de la population. Le pays est aussi clairement divisé avec d’une part la population de Maures Arabo-Berbères souvent appelée les « Maures blanc » (30%) et d’autre part les Haratins, d’origine négro-africaine, anciens esclaves des Arabo-berbères, qu’on appelle les « Maures Noirs » (40%), selon les estimations du comité international.
Pour l’histoire, la Mauritanie porte son nom de la Mauritanie romaine, désignant le territoire des « Maures », peuple berbère, dans l’antiquité. L’actuelle capitale de Mauritanie est Nouakchott.
On peut penser que l’esclavage qui a traversé des siècles jusqu’à nos jours est tout simplement une forme d’héritage perpétrée par des enfants d’esclaves et des descendants des maîtres.

En lutte contre l’esclavage avec Biram Dah ABEID

Mauritanien, Biram Dah Abeid est un militant des droits de l’Homme, une figure remarquable et emblématique illustrant la lutte contre l’esclavage. N’hésitant pas à taper sur la tradition et les institutions du pays pour la cause des esclaves.
Il prendra la résolution en 2008 de fonder l’Initiative visant la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA). Maintes fois emprisonné, il a reçu des Nations Unies en 2013 le prix des Droits de l’Homme. Lors du 1er tour de l’élection présidentielle mauritanienne de 2014, Biram Dah Abeid avait par ailleurs obtenu 8,67 % des suffrages. Il est parmi les rares hommes qui combattent l’esclavage en Mauritanie et partout où le droit est bafoué. Comme dans chaque moment de persécution, Dieu suscite toujours un homme pour libérer son peuple.

“J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, j'ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t'enverrai en Égypte.” [Actes 7 v.34]

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Pour Israël, il y a eu Moïse, pour Ninive il y a eu Jonas, pour l’humanité il y a eu Christ, ceci nous montre clairement que pour Dieu tous les Hommes sont libres et égaux. Nous savons que Biram Dah Abeid n’est pas chrétien et la Mauritanie est un pays profondément islamique mais n’empêche! Dieu utilise des Hommes même dans des extrémités lointaines où son nom n’est pas connu justement pour faire éclater sa gloire. Peut-être que nous l’ignorons mais il y a certainement en Mauritanie des justes, des saints, des chrétiens qui comme à l’époque d’Eli, n’ont point fléchi les genoux devant Baal; et c’est très exactement pour cela que le Seigneur tendra sa main dans ce pays pour une délivrance certaine.

“Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.” [Galates 3 : 28]

Descendant des Maures noirs esclaves, Biram Dah Abeid fait partie de la caste des Haratins. Son père fut libéré par le maître de sa grand-mère, ce qui vaut à Biram une liberté de naissance. Il est dans sa famille le premier enfant à être scolarisé. Il ira loin dans ses études jusqu’à l’université, où il étudie le droit et l’histoire. Les armes fondamentales pour devenir un défenseur des droits dans son pays. Il défend sa thèse consacrée à l’esclavage, qui est bien entendu une pratique interdite mais qui apparemment, comme suscité, est impunie dans le pays. Il sera actif pour militer au sein de l’ONG anti-esclavagiste SOS Esclaves, après ses études.

IRA-Mauritanie sera définie par Biram comme étant “une organisation pour la lutte populaire”, qu’il présidera en personne. Il a été, de ce fait, condamné à une peine de prison et libéré par le président Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en février 2011. Lors d’une manifestation au beau milieu de la capitale Nouakchott, il n’hésitera pas à mettre feu aux textes de droit de l’école malikite, une école qui défend le droit musulman mais qui selon Biram Dah Abeid, encourage la pratique interdite de l’esclavage. Pour cet acte, il est emprisonné avec d’autres militants de son organisation. L’IRA sera accusée évidemment de porter atteinte à la sureté de l’Etat. Comme par miracle les victimes deviennent des bourreaux et les bourreaux appellent au secours. Après ce moment inattendu et très choquant par rapport à la presse du pays, l’IRA présente ses excuses. Plusieurs mois de détention préventive puis l’annulation pour vice de forme par la cour criminelle de Nouakchott, feront que Biram et ses amis seront libérés en septembre 2012.

Le silence honteux

Le silence entretenu par les gouvernements Africains comme internationaux est honteux. Il déshonore la mémoire de tous ces leaders noirs qui ont combattu pour la cause noire dans le monde et affaiblit la lutte que nos ancêtres ont menée depuis des siècles. Car depuis des lustres, là où les Hommes naissent avec l’idée de liberté ancrée dans leur esprit, c’est véritablement en Afrique où avec des frontières inexistantes, l’homme noir était en harmonie avec son environnement et connaissait son langage mais la traite, l’esclavage et la colonisation l’ont rendu aujourd’hui prisonnier dans son propre continent, jusqu’à empêcher ses propres frères de pouvoir s’en sortir. Qu’est-ce que l’histoire ne nous a pas enseigné pour que l’on tombe si bas? Même les actions meurtrières des nos ennemis nous ont montré qu’ils étaient unis ayant comme principe de base : “les loups ne se mangent pas entre eux” et contre nous ils utilisent comme arme “diviser pour mieux régner”. Or pendant ce temps, au lieu de s’unir pour regrouper nos forces, élever notre peuple, nous pensons à maltraiter nos frères et soeurs en voulant entretenir cette maladie chronique, le syndrome du crabe, qui enfermé dans une marmite ne laisse jamais son frère s’en sortir quand il peut.

Libres en Jésus-Christ

“Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.” [Matthieu 23:13]
Dans tous les cas nous sommes sûrs d’une chose, derrière ce silence pesant face aux meurtres et actions obscurs, se terrent des esprits mauvais et malsains. Il n’est plus à démontrer que la quasi-totalité des chefs d’Etat Africains appartiennent à des loges occultes et sombres maisons occidentales dont l’objectif est de maintenir tous les peuples du monde dans l’esclavage physique, mental et spirituel.
C’est pour cela que nous assistons à autant de sacrifices humains à travers des guerres, des famines et des misères, qui ne dérangent aucun d’entre eux. Tous ces leaders Africains qui portaient le souci de pouvoir aider le peuple d’Afrique ont malheureusement tous été, sans exception éliminés.

C’est pourquoi, il faut pour cette situation non seulement des lois et des résistances pour combattre ces forces obscures mais aussi et surtout le nom de Jésus-Christ pour combattre les esprits et les principautés.
Nous sommes remplis d’assurance car nous savons une chose, nous ne combattons pas pour la victoire mais nous combattons dans la victoire et si Christ nous a libérés de nos chaînes spirituelles, à combien plus forte raison ne nous libérera-t-il pas de nos chaines physiques car Il a une parole certaine pour nous: le monde peut nous combattre mais jamais ne nous vaincra, car par elle, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. [Jérémie 15 v.20]; [Psaume 27 v.1]

Nous sommes dans un tournant où notre éveil est plus important qu’autre chose car c’est en ce moment-ci que l’ennemi sait qu’il n’a pas beaucoup de temps et opère tout pour endormir et aveugler les enfants de Dieu. Un éveil prophétique et évangélique doit arriver pour soulever la foi des élus et susciter le réveil de la fin. Nos frères Mauritaniens doivent le savoir; ils sont plus libres qu’ils ne le croient car la liberté est d’abord un point de vue, une pensée, Christ est la liberté car il vaut mieux être esclave de Christ qu’esclave du pêché et en ceci les esclaves dans les chaines physiques sont même plus libres en esprit que les maîtres et dominants qui sont apparement libres physiquement mais qui sont complément enchainés spirituellement.

“Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.” [Romains 6 v.22-23]

On est libre de penser, d’avoir la foi et c’est elle qui nous libère de nos liens. Abdeslam CHAREF (Casablanca) disait dans “Maître et esclave sans liberté” : “L’esclave est libre de réfléchir pour retrouver sa liberté, cependant il reste contraint d’agir dans les limites imposées par son maître. Alors que les libertés de réflexion et d’action du maître se trouvent réduites puisque qu’elles se focalisent sur l’exploitation et la domination de son l’esclave. Libérer un esclave est avant tout, une libération de son maître !” (03 juillet 2008)

Cela nous montre clairement même dans les discours des philosophes et penseurs que les esclaves ne sont pas si différents que les maîtres et qu’en réalité ils sont tous d’une manière ou d’une autre esclaves; ainsi nous prêchons la liberté qui est Christ en tout et pour tout. L’esprit de Dieu comme liberté nous rend libre dans sa puissance et dans une profonde sagesse incompréhensible car ce qui est libre aux yeux des hommes ne l’est pas aux yeux de Dieu.
“Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Eternel” [Ésaïe 55 v.8]. C’est pourquoi la liberté qui est Christ est venue naitre dans ce monde avec le lien de l’agneau qui avant la fondation du monde était déjà immolé pour nos péchés, pour notre liberté et visiblement apparaître comme un condamné, esclave à la souffrance sur terre! Pourtant c’était la main puissante de l’Eternel, la parole efficace et indubitable du Créateur, l’image visible d’un Dieu invisible. Il nous a rachetés pour la liberté et pour sa gloire; à lui seul l’Honneur pour des siècles. Amen !

La Rédaction

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