Une exhortation écrite par Yannick NILA

Nous avons maintes fois été avertis des méfaits de l’alcool, la prise de produits stupéfiants, la vitesse ou encore le téléphone, etc. Des facteurs responsables d’un bon nombre d’accrochages sur la chaussée. Mais sommes-nous conscients que notre comportement au volant y est pour beaucoup? En effet, il nous incombe la responsabilité de respecter ou non la législation en matière de conduite. Faisons-nous donc preuve d’exemple en la matière?

De nos jours, les plateformes sociales nous offrent la possibilité de partager tous nos moments avec nos proches, sous peu que nous possédions un smartphone. Depuis quelques années déjà, une déferlante de vidéos où les acteurs principaux se filment en conduisant ont fait leur apparition et se sont banalisées. Le plus interrogeant c’est lorsque des dirigeants spirituels (apôtres, pasteurs…) et autres serviteurs de Dieu utilisent le même procédé pour évangéliser ou transmettre un simple message.
En France l’usage du téléphone au volant est interdit. Le 1er juillet 2015, la loi vient renforcer ce dispositif en élargissant cette prescription au kit mains libres ainsi que tout accessoire auditif. Le non-respect de ces règles est passible d’une amende de 135 euros, puis d’un retrait de 3 points. En effet cet arrêté fut décrété pour limiter le risque d’accidents mortels, qui s’avère être multiplié par 3 lors de l’utilisation d’un téléphone. Et 1 accident corporel sur 10 lui est imputé.

Grande source de distraction, le cellulaire plonge le conducteur dans un regard fixe, qui engendre une baisse de vigilance, son cerveau étant distrait à autre chose. Son appréciation des situations est donc altérée, s’ensuit alors une augmentation du rythme cardiaque traduisant une difficulté à réaliser deux tâches simultanément. Ces faits sont avérés et validés par la sécurité routière qui ne cesse de lutter contre ce fléau. Compte-tenu des risques encourus, “l’évangélisation autoroutière” est donc à bannir. A ce juste titre, nos dirigeants spirituels doivent montrer l’exemple et ainsi se positionner du côté de la législation, dans ce contexte précis, puisque l’enjeu est vital. Et lorsque vous vous filmez en conduisant, qui regarde la route à votre place ?!

Il est évident que nul n’est parfait, cependant nous recherchons à acquérir cette stature parfaite de Christ. Celle-ci ne s’acquiert pas en récitant des versets bibliques et les appliquant selon nos intérêts. Mais vient prendre sens dans toutes les petites tâches quotidiennes. Loin de blâmer notre prochain, nous voulons éveiller les consciences et prévenir des nombreux risques que comportent ce type de comportements frôlant l’inconscience. En effet, Dieu dit à Ezéchiel : “Fils de l'homme, je t'établis comme sentinelle sur la maison d'Israël. Tu écouteras la parole qui sortira de ma bouche, et tu les avertiras de ma part” [Ézéchiel 3 v.17]. C’est donc par amour et en tant que sentinelle de nos frères, que nous exhortons chacun à veiller sur son attitude tout en respectant l’autorité de notre créateur. Car quand bien-même l’esprit de Dieu nous inspirerait un message édifiant pour son peuple, devrions-nous l’apporter en mettant en péril notre propre vie indignement et celle des autres ? De surcroît, contrairement à la prévention et la sécurité des co-citoyens, sujets même du combat de bon nombre d’associations ? Exhorter demande de la concentration, idem lorsque nous voulons transmettre un message ou inviter des personnes à un évènement. Nous ne pouvons « courir plusieurs lièvres à la fois ». Au risque de n’aboutir à rien! Ou à la mort.

Ayons de la discipline et le discernement afin de savoir quand et de quelle façon transmettre une pensée, partager une louange au moment opportun, pour édifier tout un peuple et ramener une âme perdue. N’attendons pas qu’une loi anti-selfie ou anti-vidéo au volant soit votée pour arrêter cette pratique. Car, si Dieu nous a dit de sauver des âmes, il ne nous demande pas d’en tuer d’autres sur la route. L’existence de ces lois a un but. Ne pensons pas que conduits par le Saint-Esprit, nous devons les ignorer et faire ce qu’il nous plaît sous prétexte de propager l’Evangile. À l’instant où nous désobéissons, Dieu est en retrait !

De plus, par de tels agissements, quels témoignages véhiculons-nous? Notre crédibilité est ainsi mise à rude épreuve. Arrêtons de nous fourvoyer en pensant qu’adopter pleinement les codes des païens nous permettra de les toucher ou les « impacter »! Ils ne sont que plus sceptiques, voyant en nous des illuminés dépendant d’une force invisible, qui, à leurs yeux, semble distante et dépourvue de sens. Optons pour la sagesse, l’obéissance, mais surtout la différence, pour nous distinguer du monde, être des témoins crédibles afin de les gagner à Christ. Si en tant que serviteurs nous devons montrer l’exemple, la charge qui pèse sur nos leaders est encore plus élevée. La Bible dit : “Cette parole est certaine: Si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une oeuvre excellente. Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement” [1 Timothée 3 v.1-2].

En guise de conclusion, à l’instar de David sondons-nous, nous mêmes, et jugeons si tout ce que nous faisons glorifie le Seigneur. Rendons-lui toute la gloire, car chaque jour, l’Eternel nous redresse, nous délivrant de notre ignorance. Que son instruction soit reçue avec joie et dans une bonne terre; un coeur fertile pour produire des fruits excellents.

La Rédaction

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