Le monde du Gospel congolais est en deuil. Notre sœur Marie Misamu, Artiste chantre de l’Eternel, originaire de la République Démocratique du Congo s’en est allée. Un deuil international, le monde chrétien comme séculier se rassemble et organise des veillées et des concerts en l’honneur de la célèbre artiste. En France, ont lieu des regroupements dans les quatre coins du pays. Les églises à forte communauté Congolaise se mobilisent. Notre équipe se rendit à un des évènements funestes, organisé par la Mission Mondiale d’Evangélisation par les Rachetés de Christ (MMERAC), en région parisienne à Romainville (93).
Dans la nuit du samedi 23 janvier au petit matin, se croisèrent de nombreux artistes et représentants d’églises de l’univers évangélique Congolais, pour pleurer la défunte. En hommage à Marie Misamu, défila sur scène, un grand nombre d’artistes, interprétant, chacun leur tour, un morceau du grand répertoire de l’artiste. Présente, notre équipe eut la possibilité de recueillir les impressions, les ressentis, de certains, côtoyant de près ou de loin la défunte. C’est à coeur ouvert, qu’ils nous confièrent le profond regret d’une telle perte, mais aussi les souvenirs qu’ils gardent de « l’icône des jeunes » comme ils l’a surnomment. A nos micros et répondant à nos questions, nous débutions par l’artiste réputé et reconnu de la musique congolaise chrétienne, René Lokua.
AP: Ce soir, quel est votre ressenti par rapport à la nouvelle ?
René Lokua: Quand j'ai eu cette nouvelle, j'ai vraiment eu mal au cœur. Nous avons beaucoup travaillé ensemble. En fait, on m'a annoncé la nouvelle à minuit, mais je n’y ai pas cru, « cela doit être un rêve ». Je me suis dit que j'allais attendre que le jour se lève. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que cette nouvelle était vraie. Le matin même j'ai appelé deux ou trois personnes pour vérifier cette info et elles m'ont bien confirmé son décès. J'ai aussi regardé les réseaux sociaux, la vidéo où les gens pleuraient à la morgue. Il n'y a pas le choix. C'est Dieu qui donne et qui reprend, nous ne pouvons que le glorifier.
AP: La connaissiez-vous personnellement ?
René Lokua: Oui je la connaissais personnellement. Cela faisait près d'un an que nous étions ensemble au Gabon, avant qu'elle puisse mourir. On était parti jouer ensemble quelque part, et on était logé dans le même hôtel. On a eu le temps de parler, discuter, partager, mais on n’a pas le choix. C'est Dieu qui donne et qui reprend.
AP: Vous a-t-elle inspiré durant votre carrière ?
René Lokua: Bien sûr, par ses chansons. Je suis moi-même musicien, donc au travers de ses chansons, elle m'a beaucoup inspiré.
AP: Quelle influence avait-elle sur la communauté chrétienne en général ?
René Lokua: Maman Marie était quelqu'un qui aimait vraiment la musique, elle a eu beaucoup d’influence sur les jeunes hommes et femmes. C'est aussi une personne qui bossait énormément. Vous savez dans le milieu chrétien, beaucoup ne travaillent pas et se cachent derrière la parole de Dieu ou les Alléluia. Mais Dieu est un bosseur. Bref c'est une parenthèse. Marie Misamu était vraiment une bosseuse, elle a influencé un grand nombre de gens. Elle n'était pas seulement une artiste mais aussi une créatrice. Elle montait des pièces de théâtre, créait des chorégraphies… On a vraiment perdu quelqu'un d'important.
AP: Que pouvez-vous dire à propos de sa carrière ? De sa personnalité et sa façon d'être ?
René Lokua: Pour ma part je peux dire que Mamam Marie a eu une très grande carrière. Je ne peux pas dire que sa carrière a été interrompue, mais je dirais que son temps est venu. Même si on peut avoir beaucoup de projets, c’est Dieu qui permet que les projets se réalisent. Si Dieu dit « cela ne se fera pas », rien ne se fera. C'est quelqu'un qui va nous manquer, dans beaucoup de domaines artistiques.
Bien entendu, cet entretien n’est que l’ouverture d’un grand nombre à venir sur notre journal. Un moyen pour nous de vous faire vivre toute les émotions au coeur de l’information, mais aussi, de rendre hommage à une artiste qui marqua notre temps, à notre manière. A suivre.
La Rédaction
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