Quand tout s’arrêtera, que restera-t-il au chrétien ?
Nous n’y étions pas préparés. Être confinés, chez nous, voir nos habitudes bouleversées. Pour certains, dans un petit appartement sans balcon, sans extérieur, sans la possibilité de voir nos proches, nos amis, nos frères et soeurs. Ce temps se révèle d’un côté propice à plusieurs réflexions.
La menace actuelle du Covid-19 a fait trembler les gouvernements qui ont appelé au confinement de la population mondiale, à la fermeture provisoire des églises, des mosquées, des temples, à l’interdiction de tout rassemblement collectif en plein air et en intérieur. Beaucoup d’églises ont dû s’accommoder aux cultes en direct sur Internet, afin de poursuivre les célébrations communes, maintenir la chaleur des croyants dans l’adoration et la louange, nourrir les âmes par la Parole de Dieu. Et gloire à Dieu que nous ayons Internet !
Mais imaginez un monde confiné, privé d’Internet et de toute communication ; comment feriez-vous pour joindre votre pasteur ou les anciens de l’Eglise ? Comment feriez-vous pour suivre les cultes en direct sur Facebook ou Youtube ?
Certes, nous n’y sommes pas mais disons vrai, de nombreux chrétiens se retrouvent aujourd’hui très honnêtement lésés. Certains ont crié à l’injustice, mais en y regardant de plus près, ne serait-ce pas là une occasion en or pour retrouver, intensifier ou même créer une intimité avec Dieu ? Ce même Dieu que beaucoup se précipitent à aller adorer et prier tous les dimanches… Et pourtant…
Et pourtant, la réalité parlerait d’elle-même, beaucoup de chrétiens se retrouvent démunis en étant privés d’aller à l’église. A tel point que manquer un seul culte serait un péché dans les esprits les plus cartésiens. Mais auraient-il oublié que Dieu ne réside pas dans les bâtisses d’Hommes mais dans nos coeurs ? Auraient-ils oublié qu’ils sont eux-mêmes Eglise ?! Cette Eglise que le Christ viendra chercher, son épouse sans tâche ni ride. Hélas, beaucoup de cultes dominicaux ont embrassé les traditions religieuses et ont habitué les croyants à peupler les bancs sans nouer une véritable relation avec le Seigneur. Et quand tous ces artifices disparaissent, que deviennent-ils ? Chers lecteurs, la sainteté et la sanctification ne doivent être appliquées uniquement dans une salle de culte mais doivent régir la vie quotidienne de tout croyant.
Rappelons-nous que le salut est individuel, personnel, « car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » [Romains 10 v.13], nous dit la Bible. L’invoquer premièrement dans son coeur, dans sa chambre, dans le secret, loin des regards. Il est vrai que se réunir avec ses frères et soeurs dans la communion fraternelle est doux et agréable et recommandé par la Parole de Dieu, mais cela ne forge pas la vie ni la croissance spirituelles du croyant. Car dans ces mêmes rassemblements il est très facile de se perdre dans la masse et ne progresser d’un iota. N’est-ce pas la foule qui suivait le Christ partout où il allait, mais aux pieds de la croix, dans l’épreuve, il ne resta plus qu’une simple poignée de fidèles ? Sachons, frères et soeurs, que c’est dans l’intimité que le Seigneur se laisse trouver, qu’il se révèle à celui qui le cherche avec assiduité et de tout son coeur [Cf. Jérémie 29 v.13]. Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur. La question se pose alors : les chrétiens actuels sont-ils formés à prier seuls, lire et méditer leur Bible seuls, être autonomes et développer leur foi en Christ ?
Il ne peut être de salut sans autonomie spirituelle
Un célèbre proverbe africain dit : « Si tu donnes un poisson à un homme il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ». Ce proverbe souligne l’importance de l’autonomie, d’apprendre à se nourrir plutôt que de simplement donner à manger. Tel est le but d’un maître qui a la charge d’enseigner ses élèves à l’indépendance, à la force dans le combat, la discipline dans l’épreuve, pour vaincre quelle que soit la situation. De même qu’un bon père enseigne à son enfant à devenir adulte, en capacité d’affronter les circonstances de la vie, de même un évêque doit conduire les croyants à quitter l’état d’enfant pour développer leur intimité avec Dieu, grandir et être en mesure de surmonter en ne comptant que sur Jésus-Christ, revêtir ses armes spirituelles, toutes les épreuves de la vie chrétienne. Et non de dépendre de leurs pasteurs et des anciens de l’église. C’est de cette nourriture solide que doivent se nourrir les croyants [Cf. 1 Corinthiens 3 v.1-3]1Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. 2Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, 3parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme? [Cf. Hébreux 5 v.12-13].Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide.
Je répète, le salut de notre âme est individuel, et pour l’obtenir, le croyant doit quitter l’état d’enfant pour devenir autonome et indépendant, il doit obéir aux commandements de Dieu et appliquer sa Parole dans sa vie quotidienne personnelle et familiale, et non uniquement quand il est à l’église. Le Seigneur est clair à ce propos : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » [Jean 15 v.5]. Demeurer en Jésus-Christ relève d’une relation intime où nous devons le chercher en profondeur dans sa Parole, la méditer et la partager. Il nous dit : « Cherchez-moi, et vous vivrez ! » [Amos 5 v.4]. Nous ne devons, frères et soeurs, oublier que nous sommes l’Eglise, l’épouse du Christ et que c’est par la sagesse que Dieu donne que nous devons nous bâtir, nous construire. Nous devons quitter l’hypocrisie générale car toute bâtisse sera renversée, et les croyants dispersés, mais la foi doit demeurer dans nos coeurs et être manifeste dans notre quotidien. Rappelons-nous que la vie chrétienne n’est pas une alternative du dimanche mais le quotidien de tout croyant.
En ces temps où nous sommes tous chez nous, nous devrions profiter pour appliquer notre coeur et notre âme à chercher l’Eternel, notre Dieu [Cf. 1 Chroniques 22 v.19].Appliquez maintenant votre coeur et votre âme à chercher l'Eternel, votre Dieu; levez-vous, et bâtissez le sanctuaire de l'Eternel Dieu, afin d'amener l'arche de l'alliance de l'Eternel et les ustensiles consacrés à Dieu dans la maison qui sera bâtie au nom de l'Eternel. Car face aux tribulations, tout peut s’arrêter du jour au lendemain, tout peut basculer et que nous resterait-il si ce n’est notre foi ? Revenons donc aux fondamentaux, favorisons les cultes familiaux, les prières entre amis, l’exhortation avec nos proches et connaissances tant que nous avons encore des moyens de communication, car même à distance, la puissance de Dieu est intense ! Et même chez nous, dans nos maisons, la main puissante de Dieu nous touche.
N’hésitez pas à partager avec vos amis proches et connaissances !
Ecrit par Audrey Wolber
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