Meurtre de George Floyd : Révoltée et lassée, la communauté noire dénonce les bavures policières, les injustices et les meurtres au quotidien

N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? Pourquoi donc sommes-nous infidèles l'un envers l'autre, En profanant l'alliance de nos pères? [Malachie 2 v.10 - Bible]. Chers lecteurs, depuis près d’une semaine, des voix assoiffées de la justice s’écrient dans les rues et sur les réseaux sociaux. Elles scandent aux cœurs aigris et durs comme la pierre, que le racisme ne doit plus avoir le champ libre de maltraiter et tuer. Elles scandent contre une vie dans la peur et la crainte, et rappellent qu’aux yeux de Dieu, nous avons tous une valeur inestimable, et ensemble en mêlant nos cultures, nos apparences, nos goûts, nos couleurs, nos origines, nous partageons une richesse abondante qui surplombe la terre. Elles scandent l’égalité pour tous.

Ces voix sont celles de milliers de personnes issues de la communauté noire à travers les Etats-Unis et dans plusieurs autres pays du monde, révoltées par le meurtre écœurant de George Floyd, survenu le 25 mai dernier. Ce mardi 2 juin 2020, le médecin légiste, Michael Baden l’a confirmé ; George Floyd a été victime d’un homicide par asphyxie, en raison d’une « pression forte et prolongée » sur son cou par l’agent de police, Derek Chauvin. Une telle pression qui a empêché la circulation du sang et la montée d’oxygène dans son cerveau.
Comme une traînée de poudre, les vidéos de son meurtre dans les rues de Minneapolis, filmées par plusieurs témoins ont circulé sur les réseaux sociaux et scandalisé le monde entier.

SIPA - Jerry Holt/AP/SIPA

C’est une mort de trop qui fait déborder le vase des violences policières à l’encontre de la communauté noire. George Floyd réclamait un souffle, mais face contre terre, menotté sans défense, écrasé par le poids de trois policiers à genoux sur lui, il en a été privé jusqu’à expirer.
Pendant 8 minutes et 46 secondes, l’agent Derek Chauvin, 44 ans, a plaqué son genou sur le cou de G. Floyd qui n’arrêtait pas de clamer I can’t breathe (Je n’arrive pas à respirer). Mais qu’à cela ne tienne, le policier blanc ne bougea d’un iota jusqu’à ce que sous les yeux de tous, G. Floyd perdit connaissance et rendit son dernier souffle. Et quand bien même il ne montrait plus aucun signe de vie, sous les cris des témoins, l’agent a maintenu son genou sur son cou jusqu’à l’arrivée des secours qui l’ont transporté sur le brancard sans avoir pratiqué la réanimation cardio-respiratoire.
Si les quatre agents de police présents ont depuis été limogés, seul Derek Chauvin a été tardivement arrêté et inculpé pour homicide involontaire. Des charges bien minces selon l’opinion publique.

La souffrance de la communauté noire est bien sûr loin d’être un fait nouveau. Sur ses propres terres, elle a été dépouillée et continue d’être maltraitée où qu’elle soit, car il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que les noirs sont victimes de violences policières et de racisme. Souvenez-vous d’Adama Traoré qui avait perdu la vie dans des circonstances semblables à la gendarmerie de Persan (Val d’Oise) en juillet 2016, et pour qui, une foule a manifesté hier soir devant le tribunal de Paris pour réclamer justice.
Aujourd’hui encore, l’on manifeste et crie sa douleur, l’on dénonce et signe des pétitions, mais avant tout portons cette épée puissante et redoutable qu’est la prière. Car le racisme, chers lecteurs, n’est ni plus ni moins que l’œuvre du diable qui se délecte du traitement inhumain infligé à l’autre, de l’esclavage au meurtre. C’est pourquoi, si les peuples unis se tournent vers leur Dieu, il saura éradiquer ce fléau qui résiste dans les cœurs les plus durs. C’est pourquoi son Eglise ne doit cesser de répandre le message de l’amour, du pardon et de la lumière de Dieu dans ce monde plongé dans l’obscurité de l’injustice.

Photo : Bryan R. SMITH/AFP

La communauté noire saigne, des manifestations se multiplient jusque devant la Maison Blanche où des heurts se sont produits. Soutenue par une communauté blanche, les noirs se révoltent encore pour leurs droits. Sur la toile et dans les rues, on ne décolère pas. Personnalités publiques, politiques, industries musicales, labels indépendants, marques, noirs et blancs se lèvent contre ce fléau qui tue depuis des siècles.
Il semblerait que le meurtre en direct de G. Flyod ait quelque peu réveillé des consciences. Plusieurs personnes blanches l’ont avoué, elles ne réalisaient pas ce qu’enduraient réellement la communauté noire, jusqu’à assister à ces 8 minutes et 46 secondes d’agonie d’un être humain comme nous.
C’est pourquoi en solidarité, ce mardi 2 juin 2020 avait été baptisé « Blackout Tuesday » (le mardi débranché). Sur les réseaux sociaux, les internautes ont publié un carré noir accompagné du hashtag #Blackouttuesday ou #blacklivesmatter (les vies des noirs comptent). Chacun était appelé à arrêter toute activité, à s’asseoir, méditer sur une bonne manière d’aider la communauté et agir.

Une nouvelle révolution semble engagée, et nous savons du reste que Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! [Matthieu 5 v.6].
Si plusieurs policiers aux Etats-Unis ont fléchi un genou à terre en solidarité aux manifestants et au mouvement, dénonçant les bavures internes et individuelles de policiers blancs qui entachent la vision collective de la police, le peuple semble aujourd’hui en attendre davantage de la classe politique afin que des mesures concrètes soient appliquées, basées sur la justice, l’égalité et le respect pour tous.
En soutien et d’un même sentiment, nous apportons nos prières en faveur de toutes les familles de toutes ces victimes de violences et bavures policières, car chaque vie est précieuse aux yeux de notre Dieu. Que ce monde puisse réellement être affranchi par son amour, son pardon et sa justice.