Rokia Traoré libérée de prison ; et victime d’injustice et de racisme ?

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Justice

Il y a encore quelques jours nous vous faisons part de l’affaire judiciaire de l’artiste franco-malienne mondialement connue, Rokia Traoré. La chanteuse et guitariste s’était en effet fait arrêter lors de son escale à Paris, à sa descente d’avion, ce 10 mars 2020. Alors qu’elle se rendait librement en Belgique, répondre à une convocation en appel dans le cadre de cette affaire. Pour cause, l’artiste à la double nationalité française et malienne a été sous le coup d’un mandat d’arrêt international d’enlèvement et séquestration d’un de ses enfants. Sa petite fille de 5 ans qu’elle refuserait de rendre à son père belge alors que ce dernier aurait obtenu sa garde exclusive en Belgique.

Incarcérée à Fleury Mérogis, elle entama une grève de la fin pour faire valoir ses droits et que soit mis en place un procès équitable en Belgique. Suite à l’audience ayant eu lieu ce 18 mars 2020 à Paris pour discuter d’une éventuelle procédure d’extradition, la justice Française accepta sa libération en vue de l’extrader vers la Belgique où elle risquerait cinq ans d’emprisonnement. La chanteuse musicienne apparemment très affaiblie quitta donc la prison de haute sécurité de Fleury Mérogis, mais restera à Paris sous contrôle judiciaire en attendant la fin de la pandémie, puis elle devra être extradée. Son avocat, Me Kenneth Feliho annonça déjà faire appel en cassation de cette demande d’extradition.

Rokia Traoré victime de racisme de la part de la justice Belge et Française ?

« Dans une lettre ouverte rendue publique par son avocat, l’artiste explique résider au Mali avec ses deux enfants depuis 2015, y être depuis enregistrée au consulat de France à Bamako « en tant que Malienne de nationalité française », et assure que son fils de 14 ans fréquente « sans interruption depuis septembre 2016 » le Lycée français de Bamako. Selon elle, « la France ne peut nier » qu’il est impossible qu’elle ait eu « un domicile à Bruxelles duquel [elle aurait] enlevé [sa] fille de 4 ans subitement en 2019 », écrit-elle : « Il est évident que je ne peux avoir vécu sur deux continents en même temps. Il n’y a aucune trace de scolarisation de mes enfants en Belgique entre 2015 et 2019. », relaye le Monde.

En effet, alors que la Belgique accorda la garde exclusive au père Belge, la chanteuse avait, elle, reçut la garde exclusive de sa fille de 5 ans au Mali. La Belgique n’a donc eu que faire de cette décision de justice établie par un pays souverain et la France s’empressa de l’arrêter telle une criminelle. Mais elle peut compter sur le soutien infaillible de la justice et du gouvernement malien qui suivent cette affaire de très près. Un confrère de l’avocat de l’artiste, maître Kominé Bocoum, représentant l’État malien dans cette affaire, dénonce une « violation de plusieurs conventions internationales et traités qui prévoient qu’en matière de garde d’enfant, ce sont les juridictions du lieu de résidence de l’enfant qui sont compétentes pour statuer sur sa garde et sur toutes les mesures prises dans son intérêt supérieur ».

L’injustice de cette affaire résiderait donc dans la sévérité de la justice Belge à son égard, transformant une non-présentation d’enfant à un mandat d’arrêt international pour séquestration, prise d’otage et enlèvement. Alors que l’artiste guitariste avait dès le départ contesté la garde exclusive de sa fille par son père en faisant interjeter l’appel du jugement de première instance, rapporte le Monde. Et la cause de ce refus est d’autant plus grave. Rokia Traoré veut protéger sa fille de son ex-conjoint qui aurait déjà deux plaintes pour attouchement sexuel sur leur fille, en France et au Mali. « Ce n’est pas tout : l’artiste a été arrêtée alors qu’elle était munie d’un passeport diplomatique malien. ‘Le juge qui a ordonné ma mise en détention à la prison de Fleury-Mérogis m’a affirmé qu’une immunité diplomatique malienne ne serait pas valable en Europe […] Le policier à l’aéroport de Roissy m’avait indiqué que l’avocat général lui avait dit n’avoir “rien à faire de mon immunité diplomatique”’, explique dans sa lettre Rokia Traoré, qui voit dans cette affaire une forme de racisme. », rapporte le Monde.

Ce traitement dit injuste n’aurait pas eu lieu s’il s’agissait d’une personnalité d’une nationalité occidentale, avait par ailleurs dénoncé la blogueuse Awa parlant de « racisme qui ne dit pas son nom - Nous ne sommes pas égaux en droit international - Les droits d’un ressortissant d’un pays en développement pèsent moins sur la balance devant ceux d’un ‘développé’ ». Ainsi donc, de nombreuses personnalités ont manifesté leur indignation contre cette arrestation, telle que l’ancienne Garde des sceaux Christiane Taubira. Une pétition lancée par l’association belge des mères monoparentales pour exiger la libération de l’artiste avait par ailleurs recueilli plus de 30 000 signatures. « La pétition dénonce, entre autres, ‘les dysfonctionnements de notre justice belge à l’égard des mères monoparentales, (…) sans cesse tenues pour responsables du désintérêt et du désinvestissement des pères à l’égard des enfants’. Le texte estime que ‘l’histoire de madame Traoré, démontre qu’un père absent, et qui ne contribue pas financièrement aux besoins de l’enfant, garde son droit parental’ ».

Tu ne porteras atteinte à aucun droit, tu n'auras point égard à l'apparence des personnes, et tu ne recevras point de présent, car les présents aveuglent les yeux des sages et corrompent les paroles des justes. [Deutéronome 16 v.19 Bible]

Il va sans dire que la justice Belge et Française manquerait grandement d’humanité. Certaines décisions semblent être prises par coup de tête, au vu de nombreux témoignages de détenus dont les faits qui leur sont reprochés se sont subitement aggravés et multipliés par des accusations à charge en vue de les maintenir en prison. Quelle est donc la motivation de cette justice ? Nous ne pouvons croire que son seul but serait de simplement nuire. Aurait-elle des quotas d’hommes et de femmes à mettre en prison pour obtenir certains bénéfices ? Hélas, faire le mal de façon injustifiée ne s’apparente guère à de la justice, mais à la manifestation de l’esprit du mal dans nos plus grandes instances de justice. Dieu lui-même exhorte à ne point avoir égard à l’apparence des personnes. Mais les Hommes ne cessent de transgresser les valeurs de l’évangile, ce qui hélas renforce l’état dégradé de nos sociétés régies par l’injustice, l’abus de pouvoir, l’insécurité même au sein de la justice. Vers qui devrions-nous nous tourner si les Hommes de lois contournent leur propre justice pour la bafouer comme bon leur semble ? Vers l’Éternel Dieu, le juste juge qui rend à chacun selon ses actes et rend justice à l’opprimé.

Alors que la vie d’une petite fille est sur la balance, la nation belge ne semble vouloir rendre une justice équitable selon les dires de l’artiste mais aurait préféré un bras de fer et une démonstration de pouvoir contre la nation malienne, pour faire valoir son statut de supériorité. Un statut que vint soutenir la France en participant à une arrestation et une procédure judiciaire vraisemblablement disproportionnées. Car il semble manifestement avoir une disproportion entre les actes de l’artiste, les faits qui lui sont reprochés, et les procédures judiciaires qui lui ont été infligées. En effet, les propos de l’avocat général qui « n’avait que faire de son passeport diplomatique », paraissent alors regrettables, du fait qu’il ne s’agissait pas d’une délinquante en fuite mais d’une femme qui se rendait justement en Belgique suite à sa convocation dans le cadre de son affaire. Qui plus est, fut nommée ambassadrice de bonne volonté, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour ses engagements en faveur des réfugiés. Et qui par ailleurs était invitée par le Monde, en connaissance de cette affaire, pour « participer à un événement sur les femmes africaines pionnières, au Quai Branly ».

Sommes-nous face à un abus de pouvoir, que les signataires ont largement dénoncé en exigeant la libération de l’artiste ? Dès lors, remettons le sort de Rokia Traoré et de sa petite fille entre les mains de Dieu afin que seule sa juste justice soit établie pour le bien-être de l’enfant et de cette famille hélas brisée.

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Wissa KOLOLO

Artistes Press

Journaliste, 🎶 Chantre, Auteur, Maquilleuse, Styliste/Modéliste & Couturière, Conseillère en Image👗📸 ~ Entrepreneuse

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