Une exhortation écrite par Yannick NILA

Facebook Live, nous vous en parlions il n’y a pas si longtemps. Ce nouvel outil à la portée de tous, permettant de publier des vidéos en direct. Au coeur d’une nouvelle polémique, le célèbre outil Internet fait parler de lui, et rien de bien réjouissant. Disons qu’il subit le revers de la médaille, par la publication de vidéos choquantes. Entre accidents mortels, suicides, séquestrations, meurtres et bien d’autres scènes violentes, les internautes s’indignent. Mais, à notre surprise, cela ne vient en rien ternir le succès de l’application.

Le 3 janvier dernier, en direct de Chicago, un jeune homme handicapé mental, blanc subissait des violences par quatre agresseurs, après avoir été kidnappé et séquestré, et tout ceci en direct. Ligoté et bâillonné, il fut victime d’une atroce maltraitance. Ses agresseurs, des adolescents noirs américains, proférait des injures contre le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump et contre les blancs. Ils déchirèrent les vêtements de la victime, lui coupèrent les cheveux jusqu’au cuir chevelu et passons. Plus de 16 000 vues sur Facebook, avant la suppression de la vidéo. Mais qui eut le temps d’être copiée sur Youtube et autres sites. Nous sommes d’accord qu’un acte d’une telle cruauté n’aurait jamais dû être publié en direct. Une victime sans défense, retrouvée en état de choc. Bien heureusement ses jours ne sont pas en danger, mais traumatisé, c’est après avoir quitté l’hôpital que le jeune homme témoigna des faits.

Nous poursuivons avec le cas de cette jeune mère, Keiana Herndon, 25 ans, décédée en direct alors qu’elle communiquait avec ses amis. Atteinte d’un cancer de la thyroïde, la jeune femme se filmait aux côtés d’un de ses enfants, âgé d’un an et demi, elle chantait lorsqu’elle fut prise brusquement d’un malaise et s’évanouit. Le drame se produisit en direct de l’Arkansas aux Etats-Unis. Le téléphone à terre, l’enfant en pleurs, le nombre de followers augmentait, mais nul n’appela les secours immédiatement. Ce ne sera qu’au bout de trente minutes qu’un ami vint au secours de la jeune femme, malheureusement déjà partie. C’était trop tard. Une tragédie devant des milliers de personnes inactives. Qui laissent des enfants à présent orphelins.

Les scènes tragiques se suivent. L’on pense aux jeunes garçons de 18 et 19 ans, fauchés par un camion alors que l’un d’eux, le passager du véhicule diffusait en direct en Pennsylvanie. Ou encore, une jeune fille de 12 ans qui aurait filmé, depuis la Floride, sa pendaison. Et en France, l’on se souvient du terroriste Larossi Abballa qui revendiqua en direct le meurtre du couple de policiers à Magnanville (78).

Chacun pour soi, Dieu pour tous

Ces tragédies se sont déroulées sous les yeux de millions de personnes, qui n’ont pu ou simplement pas voulu réagir. Mais où va-t-on? Comment rester si indifférent? Hélas, nous vivons dans un monde individualiste où certains priorisent leurs intérêts personnels; d’où l’expression ‘chacun pour soi, Dieu pour tous’. Dénonçant une indifférence totale et un manque d’amour et d’égard de l’autre.
Facebook n’a aujourd’hui plus de limite. Les vidéos de toutes sortes, se propagent dans le monde entier. Rien n’est stoppé, ni aucune sensibilisation faite. Et ces violences, nous les subissons également, nous, spectateurs. Le choc est alors partagé. Mais nous sommes adultes, que dire des enfants, qui assistent, eux aussi, à tant de violence et de tuerie?
Aucun médiateur ne s’y interpose. Malgré les lois prohibant de filmer toutes agressions; le mal est quand même fait. Le gouvernement compte-t-il renforcer ces lois ? C’est devenu notre quotidien. Chacun est livré à son propre sort, aucune solution n’est prise. Allons-nous continuer sur cette voie?
Penser au prochain est devenu caduque, voire passé aux oubliettes. Or où se limite notre liberté si ce n’est à ne pas empiéter sur celle de l’autre ?
Là où le gouvernement est impuissant, la relève doit être assurée par les foyers. La protection des enfants des dangers du Web, par les parents. Car la technologie ne va pas cesser de se perfectionner, donnant accès à la population à de plus en plus de moyens et innovations.

L’église une famille aimante ?

Quel est le rôle de l’Eglise dans tout cela? Prend-elle ce sujet à coeur? Accomplit-elle son devoir de paix?
L’Eglise est porteuse de vérité et l’annonce au monde, mais en sus, doit veiller au bien-être de chacun, porter et manifester l’amour. Avertir et prévenir des dangers. Ainsi devrait-elle au mieux, prendre cette situation à son avantage. Scruter à son tour le web, et venir en aide aux personnes présentant des troubles, victimes comme agresseurs. Comme celles qui manifestent un accès au suicide, par exemple ou encore celles qui agressent autrui. L’Eglise devrait alors, aller vers elles, les chercher, les aider, prier pour elles. Car Christ est venu pour les malades, les souffrants, les pécheurs, leur apporter la vie, la guérison.
L’Observatoire National du Suicide dénonce un chiffre alarmant, 27 décès par jour en France. Ces personnes, abattues, noyées dans la tristesse, pensant que le suicide est la solution nécessitent assistance, tout comme les divers malades. Par Facebook, plusieurs alertent, demandent de l’aide. C’est à ce moment précis que l’Eglise doit entrer en jeu. Les épauler, les édifier au moyen de la Parole de Dieu.

C’est pourquoi chers lecteurs, ne soyons pas de ceux qui disent aimer Dieu, mais ne prennent point égard à leur prochain. Au contraire, agissons avec amour et bienveillance. S’il y a violence, que nous la dénoncions. Soyons de ceux qui chérissent la justice, qui apportent la paix et l’amour. La passivité est alors proscrite pour ceux qui sont en Christ, agissons comme ce bon samaritain.

“Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu'il le vit. Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, [à son départ,] il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et dit: 'Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.’” [Luc 10 : 33 v 35]

La Rédaction

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