Snoop Dog, ambassadeur du Christ le temps d’un album Gospel ?

Qui l’eût cru ? Le légendaire rappeur Gangsta, aux vidéos clips les plus sulfureux et provocateurs, ne cachant pas ses désirs pour le corps féminin, le sexe et la marijuana, vient d’annoncer la sortie d’un double opus Gospel intitulé « Bible of Love ». Cinq de ses morceaux sont déjà disponibles à l’écoute sur son compte Youtube, dont un avec un clip vidéo.

Je ne m'y étais jamais aventuré parce que j'ai toujours été dans un truc un peu gangster, ou en train de faire ci ou ça. Mais là j'ai senti que ça me pesait depuis trop longtemps. J'ai ressenti le besoin de m'y mettre.

Le monde de la presse, quoique peu attrait sur les informations chrétiennes, ne pouvait passer à côté d’un tel évènement. « Snoop Dogg n'est décidément jamais là où on l’attend » débute l’article de BFMTV. En effet, aussi surprenant que cela puisse être, le rappeur et producteur annonça préparer un opus de 32 titres, où seront présentés des morceaux de ses propres compositions, des featuring, et également des titres et reprises de différentes personnalités de la musique chrétienne. En vedette phare et collaboratrice du projet, nous trouvons l’ancienne star du R&B & Soul des années 80 à l’an 2000, ayant délaissé l’industrie du disque profane pour se ranger dans l’Église semble-t-il, Faith Evans, l’épouse du défunt rappeur Notorius BIG, assassiné par balles. Une amie de l’artiste, par ailleurs à l’origine de ce projet musical.
« Avec Faith Evans, nous en avons beaucoup parlé. Elle ressent qu’elle veut me suivre. Toutes les personnes que je connais, de Charlie Wilson à Jeffrey Osborne, quiconque avec qui je vais m’associer. Je vais tout faire de manière juste. Ce sera bien. »

Défilent dans les cinq premiers morceaux de l’album en préparation, des pointures du milieu, tous produits par Snoop Dog. Tye Tribett avec son titre « You » déjà disponible à l’écoute ; Rance Allen et son morceau « Blessing Me Again », ainsi que les légendaires « The Clark Sister » proposant la reprise de Blessed & Highly Favored. Et l’association de Faith Evans & 3rd Génération (Bereal Family) dans le titre « Saved ». Sans oublier sa collaboration avec l’artiste Gospel B-Slade dans le titre « Words are few », accompagné de son clip vidéo.
Snoop Dog décrit son disque comme étant l’album célébrant l’amour. « L'album entier parle d'amour, du début à la fin. C'est comme ça qu'on change le monde, en ajoutant des touches d’amour ». Mais de quel amour parle-t-on ? L’amour fanfaron des Hommes, chanté et proclamé assidument par les stars et peoples ? Un amour hypocrite dirons-nous. Ou bien, sommes-nous en train d’assister à la métamorphose d’un artiste dont le goût pour la vulgarité, l’occultisme et la perversité, était sa marque de fabrique ?

Snoop Dog, un enfant de l’église qui renoue avec ses racines ou un véritable loup businessman ?

Il est impossible de passer à côté de son revirement soudain vers l’Evangile. Il faut dire que le grand public n’était guère au courant de la confession de foi du rappeur. Entre rastafaris, bouddhisme et autres pratiques religieuses, l’on ne savait ou mettre la tête le concernant. Mais voilà, ce dernier manifeste publiquement sa foi en Christ, et de manière la plus aisée possible ; avec l’appui d’éminents membres de l’Eglise. Sommes-nous témoins de la manifestation d’un amour par profit ou d’une réelle conversion ? Car avouons-le, Snoop Dog n’est plus le rappeur gangster le plus populaire du moment. Gagner le vaste public évangélique et très sceptique à l’égard des effluves de la musique dite mondaine, n’est que prospère pour les affaires; n’est-ce pas vrai ?! Devons-nous donc parler de supercherie ? D’un loup déguisé en agneau ? Car il y a des faits qui ne trompent pas, le monde évangélique est un monde dans un monde, avec ses codes. De ce fait, témoigner du Christ sans pour autant avoir fait part de son engagement sincère et publiquement, par le baptême par exemple ; ou une réelle confession de foi, remet en question les véritables motivations du rappeur.

Un point important est également à soulever. Si les chrétiens sont tout ouïe lorsque le nom de Jésus est écrit et prononcé, très peu se demandent de quel Jésus il s’agit. Nous ne pouvons nier ce vent de corruption, de mensonge et d’illusion qui souffle dans nos assemblées à travers le monde. De telle sorte que la vérité même du Christ se retrouve banalisée, pour être mieux intégrée aux codes de ce monde. Mais encore, détournée par des doctrines « de démons » pour que cette vérité inscrite dans la parole de Dieu et révélée par l’Esprit de Dieu, ne transforme tous les Hommes pour leur transcendance vers la grandeur de Dieu. Chacun propose un Christ et une définition de l’amour qui émane de son propre être, parfois éprouvé ou pas. Néanmoins chers lecteurs, rappelons-nous de ce verset, « Il sait néanmoins quelle voie j'ai suivie; Et, s'il m'éprouvait, je sortirais pur comme l’or. Mon pied s'est attaché à ses pas; J'ai gardé sa voie, et je ne m'en suis point détourné. Je n'ai pas abandonné les commandements de ses lèvres; J'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. » [Job 23 v.10-12 – La Bible]. Serait-ce le cas de notre évangéliste prématuré ?

Quelle est la responsabilité des chrétiens dans cette affaire ?

Loin de nous l’idée de condamner le mode de vie et les valeurs de l’artiste ; Cependant, avaler cette nouvelle image du rappeur en toge de choriste et faisant mine d’être porté par un vent de spiritualité, n’est pas si évident. Car sont nombreux les dégâts physiques et spirituels qu’entrainent des personnes non-affranchies par la parole de Vie, et qui pourtant se disent bergers. En effet, nous ne savons rien de sa conversion, du message qui émane de sa conversion, de sa conviction réelle à l’égard de la personne de Jésus-Christ. Pire encore, Snoop Dog n’est pas le seul artiste profane à se lancer dans le Gospel. Tout comme le chanteur R-Kelly, le gangster est également un enfant de l’Eglise, qui plus est, était choriste selon de nombreux documentaires. En rappel, R-Kelly sortit son album Gospel « You saved me » en 2009. Hélas peu commercialisé, son disque s’avérait pourtant être la manifestation de sa reconnaissance à Dieu. Mais voilà, nul n’échappe aux informations concernant sa triste situation artistique et juridique. Bien entendu, nous ne souhaitons le même sort à Snoop Dog.

Pour conclure chers lecteurs, engagés dans la quête de la personne du Christ ou non; il est évident qu’un débutant dans la marche vers son salut, s’expose à de grands dangers, s’il n’est au préalable suffisamment affermi pour monter sur scène et parler du Dieu Puissant et restaurateur qui impacte les vies. Non le Dieu des traditionnels repas de famille, ou jour de célébration dominicale. Saura-t-il garder la foi lorsque viendra des idées et convictions différentes et extrémistes risquant d’éteindre sa ferveur ? Ou lorsque celui-ci n’est encore délivré de ses travers et autres addictions néfastes pour le bien-être de l’âme. Que transmettra-t-il de bon et de nourrissant si ce n’est une vérité erronée ?
Dans ce contexte, n’est-ce pas de la responsabilité de l’Église de prévenir nos auditeurs convertis à Christ, concernant les risques préalables, la réalité spirituelle d’une telle œuvre ? Devrions-nous accepter qu’un ex bon-vivant devienne ambassadeur du Christ, par simple émotion ou conseil d'un ami ? Et que dire des élus en action approuvant cette œuvre, sont-ils également en quête de profit pour relancer leur carrière ? Ou participent-il à un projet qui impactera véritablement les cœurs ?
« Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore. » [Philipiens 1 v.18 – la Bible]. Ainsi, nous prions que ce disque, dont la sortie est prévue le 16 mars prochain, dispose davantage les cœurs fermés et rebelles au message de la Bonne Nouvelle, afin de les amener à une pleine conversion.

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