R.D. Congo : une Saint Sylvestre à feu et à sang ; à quand le départ de Kabila ?

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Politique

Le pays le plus riche de l’Afrique Subsaharienne Francophone fut une nouvelle fois le théâtre d’exactions et drames sans précédent. En pleines fêtes de fin d’année, la R.D. Congo vit des heures sombres. « Répression en RDC », « Violences en RDC » ou encore « Marche des chrétiens en RDC », voici ce qu’annoncent les Unes des médias, en ce début d’année 2018.
À l’origine de ce tollé médiatique international : des images et vidéos, pour certaines filmées en temps réel, montrant des scènes de violences insoutenables orchestrées par des brigades policières. Un an après le supposé départ du président Joseph Kabila, qui engendra des scènes de barbarie et des mouvements citoyens, « Kabila dégage », le pays replonge dans un chaos politique. Une énième fois, les citoyens Congolais trinquent leur ras-le-bol contre le règne dit de « la Kabilie » dans la terreur.
Mais ces drames et sacrifices perpétrés ne font toutefois, perdre de vue la bonté de Dieu et sa grâce pour son peuple. Car nous l’affirmons, seul Dieu, au contrôle des cœurs, peut intervenir [Daniel 2 v.21 - La Bible].

Un peuple en souffrance, pour combien de temps encore ?

Au rang de douzième pays le plus riche du continent Africain, la R.D. Congo possède à elle seule 80 millions d’hectares de terre cultivable ; 2,3 millions de km2 de ressources naturelles, et près de 1.100 métaux précieux et minéraux dénombrés. De quoi faire envier les plus grandes multinationales qui accourent pour leurs intérêts économiques.
De ce fait, les génocides internes entre ethnies ou villes voisines sont monnaie courante depuis des décennies. Ces oppresseurs de la nation se battent pour arracher ou garder des territoires riches, et afin de prendre le contrôle de la terre convoitée, ils n’hésitent pas à s’en prendre aux civils, hommes, femmes et enfants. D’ailleurs, la R.D. Congo se positionne en tête des pays où se multiplient des atrocités à l’encontre des femmes.

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Sans surprise, le pays enregistre le taux de violence le plus élevé. Un triste constat qui n’aurait existé si la situation politique était maitrisée et mature. Malheureusement, en auteurs de ces crimes l’on retrouverait les hommes de main du président, des milices, l’armée qui, sous sa coupe et ses ordres, auraient pour mission de déstabiliser toute zone opposée au régime. Et pour ne rien arranger, certains leaders sanguinaires et leurs coalitions se mettent également à attaquer certaines régions en vue de menacer le règne de Kabila. Par exemple, la CNPSC, Coalition Nationale du peuple Pour la Souveraineté du Congo, aurait tenté d’attaquer la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, en septembre 2017. Son leader, William Amuri Yakutumba, tenant en laisse environ 10 000 hommes éparpillés dans plusieurs groupes actifs, aurait pour mission de ravir le pouvoir des mains de Kabila, par la force, précise RFI Afrique.

L’Eglise Catholique foulée au pied par la politique Kabila

Dans le pays, la tension est à son maximum, les nerfs tendus à vif ; le bluff du président en fin d’année 2016 n’est toujours pas digéré. Pourtant très vite rattrapé par les efforts de l’Eglise catholique, particulièrement offensive depuis l’an dernier. Le corps ecclésiastique est à l’origine d’un plan de transition plutôt avantageux pour le président. Il se définit par un compromis entre Kabila et son opposition prête à prendre la relève. Le leader politique devait choisir un ministre au sein du parti de l’opposition avant son ultime départ le 19 décembre 2017. Et en contrepartie, il restait à la tête de la nation durant ce processus, lui permettant d’entamer une forme de troisième mandat, bien entendu non reconnu par la constitution du pays. Sur le qui-vive, l’Église catholique n’est pas prête à accepter un faux bon du président, pour détourner le contrat de transition signé le 31 décembre 2016, également intitulé l’accord Saint-Sylvestre. Mais rebelote, le scénario se répète ; Kabila toujours au pouvoir n’a encore annoncé son départ à ce jour – bien qu’il assura à ses sujets, ne pas briguer un quatrième mandat – au grand désarroi des responsables religieux et de la population. Un sentiment justifié au regard des images horrifiantes, illustrant la barbarie orchestrée par la police nationale, durant le réveillon.

Un réveillon congolais sous la terreur et l’anarchie

L’Église catholique du Comité Laïc se lança dans l’organisation d’une marche pacifique pour manifester son désaccord à l’égard du non-respect de l’accord Saint-Sylvestre.Malheureusement, ce qui devait être une marche singulière tourna au drame et à l’anarchie. Pointée du doigt, la police Congolaise. Vols, rackets, meurtres à balles réelles et armes blanches, agressions des civils, attaques à bombe lacrymogène durant des offices, empêchement des croyants d’entrer dans les lieux de culte, arrestations de civils et d’enfants ne cessent d’alimenter le web et créer l’indignation… Tant de violences injustifiées de la part de policiers censés protéger la population.

À la direction de cette police malfaisante, le général Sylvano Kassongo. Ce dernier assure qu’une enquête sera menée au sein de son service. Mieux encore, il atteste que la police sous son autorité aurait écarté le pire durant cette tragique journée du 31 décembre 2017; et salue la vigilance de ses sous-fifres, à l’œuvre contre les milices infiltrées et responsables du chaos. Cette réalité énoncée par le chef de la police congolaise au magazine Jeune Afrique semble aux antipodes de celle vécue par la population.
Scandalisée par ces faits, la diaspora se mobilise et la communauté internationale demande des enquêtes et le rétablissement de l’ordre. Il faut mentionner que cela relance également le débat sur les réelles motivations du dictateur sanguinaire. Car cela confirmerait hélas ses intentions de créer le trouble pour préparer ce que craint la nation, un quatrième mandat. Le Cardinal Laurent Monssengwo, personnalité connue pour ses prises de positions politiques hostiles à la gouvernance du président Kabila, n’a pu manquer de s’exprimer.

L’homme d’église dénonce une « instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes comme par exemple l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles. »

Comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice, l’amour du peuple ? Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple, liberté religieuse qui est le fondement de toutes les libertés ? Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo.

Dans ce chaos politique, que fait donc la communauté évangélique congolaise, ses responsables et représentants en Afrique et dans le monde ? Une communauté loin d’être minoritaire. Il est vrai qu’un de ses leaders exhorta la population congolaise à ne point manifester ce 31 décembre dernier. Mais il reste tout de même regrettable, d’assister à ce désintérêt manifeste. Est-ce là, la peur des représailles du président et ses agents, ou la sempiternelle nonchalance de la communauté évangélique ?
En rappel, les croyants et témoins du Christ, portent une responsabilité certaine quant à l’avenir et le bien-être d’une nation [1 Timothée 2 v.1-2 - La Bible].

« Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays. Mes yeux seront ouverts désormais, et mes oreilles seront attentives à la prière faite en ce lieu. » [2 Chronique 7 v.14-15 - La Bible].
Dénoncer, combattre l’injustice, et éduquer le peuple sur le règne souverain de Dieu, peut très efficacement changer la donne de cette politique égoïste et totalitaire.

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Wissa KOLOLO

Artistes Press

Journaliste, 🎶 Chantre, Auteur, Maquilleuse, Styliste/Modéliste & Couturière, Conseillère en Image👗📸 ~ Entrepreneuse

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