Une exhortation écrite par Yannick NILA

A la recherche du bonheur, pour une vie meilleure, ils sont des milliers à déserter leurs terres natales et s’engager dans un périple. Sans doute, savent-ils que celui-ci sera loin d’être facile ni de tout repos, mais ne s’imaginent certainement pas le pire qui les attend. Ils sont tous noirs africains, originaires du Niger, du Soudan, du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de l’Ethiopie, etc. Tous rêvant d’une Europe dorée, comme dans les films. Et même si l’or n’est que d’apparence, le plus important est de quitter cette pauvreté amère, où famines et guerres ravagent.

Pour la majorité, le voyage se fait par la mer, à bord d’embarcations de fortune, inadaptées et dangereuses. Des milliers y perdirent la vie, et pourtant les migrants continuent d’affluer. A la maison, la mort peut aussi frapper, se disent-ils ; alors tentons ! Mais les destins sont bien propres à chacun. Tandis que des milliers sont emportés par la Méditerranée, et certains parviennent tant bien que mal à gagner l’Europe, d’autres malheureux sont pris au piège. C’est le triste cas de tous ces migrants vendus, violés, maltraités, torturés, notamment en Libye, pays transitoire de ce périple à haut risque.

Depuis plusieurs années, des images circulent concernant la situation insoutenable de ces pauvres migrants. Des images qui prirent enfin un brin de sens dans l’actualité internationale, lorsque CNN révéla un reportage réalisé au cœur d’un camp retenant des migrants en Libye et dévoilant une scène de vente aux enchères humaine. Le monde découvre alors avec stupeur des migrants noirs africains vendus comme esclaves à 300 voire 400€ en moyenne selon leur corpulence, et également des témoignages de rescapés, mais qui après ces épreuves seront finalement rapatriés chez eux. Une réalité qui souleva la colère de la communauté noire africaine. Nous sommes en 2017 et l’esclavage est bel et bien encore pratiqué et répandu.

« Si un étranger vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'opprimerez point. » [Lévitique 19 v.33]

Samedi 18 novembre dernier, la communauté africaine de Paris s’est passé le mot pour une manifestation pacifique devant l’ambassade de la Libye puis une marche dans les rues de Paris, au son de la révolte et de l’indignation. A l’unisson, les noirs de France réclament la libération de leurs frères.
Ce matin, une réponse s’est fait entendre. Pascal Brice, directeur général de l’Ofpra (Office Français de protection de réfugiés et apatrides) a annoncé que la France accueillera sur son sol les premiers réfugiés évacués de la Libye par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. « Il y a une volonté très ferme de la France et de l’Europe de faire cesser ces traversées terribles de la Libye et de la Méditerranée ».

Le danger présent en Libye pour ces réfugiés n’est plus à prouver ni à nier. Et la France se place en première position pour intervenir. Son plan d’action serait d’évacuer les réfugiés dans un pays de transit afin de les soustraire aux violences tout en permettant aux potentiels pays hôtes d’effectuer leurs formalités dans de bonnes conditions.

Ce premier groupe de réfugiés, évacué de la Libye par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies, est arrivé à Niamey, au Niger, le 11 novembre. Il se compose de 25 personnes dont 15 femmes, 6 hommes et 4 enfants, victimes de viols, tortures et détentions arbitraires.
A eux, s’ajoutent 47 réfugiés vulnérables présents au Niger. Après validation de leurs dossiers d’asile puis évaluation sécuritaire, tous ces migrants pourront fouler le sol Français d’ici Janvier 2018. Ils seront dans un premier temps accueillis dans des centres de transit puis répartis dans des logements sur tout le territoire.
Cette opération s’inscrit dans le plan annoncé par Emmanuel Macron début octobre, visant à la réinstallation de 3 000 réfugiés depuis le Tchad et le Niger.

« Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de ton semblable. » [Esaïe 58 v.7]

C’est une action, certes tardive, mais tout de même à saluer de la part de la nation Française. Qui malheureusement devant l’Eglise, semble plus présente sur le sujet, or il convient de rappeler qu’à plusieurs reprises, le Seigneur nous appelle à venir en aide à l’indigent et l’opprimé, à traiter son prochain avec miséricorde et compassion.
Ne voyons-nous pas dans le monde, les épouses de roi, de présidents, portant un coeur enclin à l’humanitaire ? A combien plus forte raison, nous, Eglise de Dieu, épouse du Roi des rois, ne devons-nous pas manifester un amour inconditionnel pour les démunis et appliquer l’hospitalité pour les nécessiteux ?! Cette parole suscitée du Prophète Esaïe nous en dit long. Ne soyons guère hypocrites comme de simples religieux, mais au contraire manifestons-nous sur appui de la parole de Dieu, face à de tels traitements inhumains et apportons notre soutien dans la prière et du mieux que nous le pouvons aux plus faibles.

Audrey Wolber

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