Jérusalem : le tombeau du Christ en restauration

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Au moment où nous échangeons, le « prétendu » caveau du Seigneur à Jérusalem subit une importante rénovation. Cela fait suite à une requête des autorités israéliennes en vue de fermer le site dans le but de sécuriser l'accès aux touristes et pèlerins.
Des échafaudages servant à soutenir le chantier durant les travaux, ont été installés pour toute la durée de la restauration des lieux, estimée entre huit et douze mois.

Retour dans l'histoire

 

« Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. » {Jean 19 : 16}
Deux millénaires se sont écoulés depuis et l'emplacement supposé de la crucifixion attire toujours la piété des pèlerins. Aujourd'hui même, la recherche de sa localisation exacte relève de l'enquête archéologique.
Toutefois, son tombeau, quant à lui, se trouvait, à l'époque de sa résurrection, en dehors de l'enceinte fortifiée de la ville. Mais agrandis vers l'an 44, les remparts de la cité accueillirent alors le caveau.
« Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. » {Marc 15 : 46}
Aussi saint fut-il, l'emplacement de la véritable tombe du Christ disparut des radars, lors de la révolte juive, probablement ensevelie vers l'an 135, lorsque l'empereur Hadrien fit élever un temple païen dans le jardin de la résurrection.
C'est finalement après l'an 335, que l'Empereur Constantin, lui-même converti au christianisme, s'intéressa au lieu Saint à Jérusalem. Il dégagea entièrement le caveau de la masse rocheuse qui l'entourait et fit construire au-dessus une vaste coupole. Le sépulcre devint un volumineux bloc de roche isolé ; ce fut le premier édicule. On raconte que c'est à la mère de Constantin, Hélène, que l'on doit l'emplacement actuel de la basilique. Cette dernière ayant vraisemblablement reçu la révélation dans un songe.

 

L'histoire se poursuit en 1009, lorsque le calife arabe Al-Hakim, fit littéralement exploser le caveau, entraînant la démolition de ce monument construit 650 ans plus tôt.
Profondément heurtés, les chrétiens d'Occident partiront, quelques temps après, en Croisades meurtrières. En 1099, les chevaliers français s'emparent de Jérusalem après 5 semaines de siège et rebâtissent la basilique sur un plan plus modeste. Les péripéties sont pourtant loin d'être terminées...

Sérieusement endommagé, le tombeau s'apprête à renaître

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Selon les dires de la scientifique grecque et responsable des travaux de rénovation, Antonia Moropoulou, certains défauts structurels dateraient depuis la construction de l'édifice. C'est en 1810, à la suite d'un incendie qui avait endommagé toute la basilique et causé l'effondrement d'une partie de cette dernière sur le sépulcre, qu'a été reconstruit dans un style Baroque Ottoman le monument tel que nous le connaissons aujourd’hui. Un édicule de plusieurs mètres de haut et de large, soutenu depuis quelques dizaines d'années par une structure métallique. Faible par de nombreuses années d'exposition, le site se retrouve fragilisé par des milliers de touristes et pèlerins dont le souffle augmente l'humidité entraînant la distorsion des blocs de marbre entre eux et altérant les mortiers. Les cierges brûlant à quelques centimètres de l’édicule provoqueraient de fortes contraintes thermiques sur le marbre, ainsi que d’épais dépôts noirs et huileux, tout cela sur un sol instable, propice à de nombreux tremblements de terre.

Ce sont toutes ces raisons qui ont eu don de motiver l'année dernière les autorités israéliennes à demander la fermeture du site pour les touristes et les pèlerins car les règles de sécurité n'étaient pas respectées. Le lieu restera, néanmoins, accessible pendant la durée de travaux.

Place à un chantier titanesque

 

Les travaux estimés à un peu plus de trois millions d'euros seront majoritairement financés par les trois principales confessions chrétiennes du Saint-Sépulcre : les Grecs-orthodoxes, les Franciscains et les Arméniens. A leur participation s'ajouteront des financements publics du gouvernement Grec et des bienfaiteurs privés. Le Fonds Mondial pour les monuments (World Monument Fund) s'est dit également intéressé pour participer. Ainsi, la restauration, confiée à une équipe grecque, devra durer au minimum huit mois pour s'achever dans le début de l'année 2017. 
Les églises ont alors décidé de procéder à une restauration conservatrice ; autrement dit, l'édifice sera démonté puis reconstruit à l'identique et consolidé. Toutes les plaques de marbre qui peuvent être conservées seront nettoyées, seules les pièces les plus fragiles seront remplacées. 

Entre pèlerinage et tourisme

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Bien que le site, renfermant le tombeau sacré, ne cesse d'attirer les plus pieux ainsi que les curieux, passionnés de Dieu ou simplement de l'histoire, n'oublions pas, chers lecteurs, que notre Seigneur, le Christ est ressuscité et bien vivant. 
« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » {Luc 24 : 5}

La frontière entre pèlerinage sur les traces du Christ et profit financier, se trouve être bien mince. En effet, le tombeau du Seigneur ne peine à rassembler les touristes du monde entier, qui n'hésitent pas à repartir avec quelques souvenirs en poche. Faisant de ce lieu un carrefour également commerçant.  Un fait qui nous rappelle jadis les paroles du Seigneur lorsqu'il chassait au fouet les vendeurs et acheteurs du temple de son Père.
« Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons. » {Matthieu 21: 12}
Ainsi, entremêler sacré et commerce, se révèlerait à la limite du blasphème. Nous sommes donc exhortés à ne pas réitérer l'action. 

De même, se rendre par curiosité d'âme, là où foula les pieds du Christ ne relève rien de mal en soi. Tant que la porte de l'idolâtrie reste close. Il est bon de rappeler que notre Christ, notre Dieu est vivant.  La Parole nous dit dans Colossiens 1 :15 que « Jésus-Christ est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. »
Nous n'avons pas un Dieu en image taillée, en statut, ou en idole à adorer, mais un Dieu en Esprit. Alors il est bon de se rattacher à l'Esprit de Dieu, à sa Parole et non point aux lieux, monuments ou biens terrestres.

La Rédaction

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