LEGATUS

Amour & Dignité

Entretien avec le pasteur Tshibambe

Le 8 Avr.
2014 05:27

Elu par Jésus-Christ au rôle de berger de l’Eglise du Plein Evangile, le pasteur Tshibambe partage ses réflexions, ses préoccupations pour le peuple de Dieu, ainsi que pour sa nation, la RD Congo. Découvrez un entretien riche en conseils avisés et en révélations.

Comment voyez-vous l’avenir de l’église ?

Tout d’abord il faut savoir que l’église n’est pas l’œuvre d’un Homme mais elle n’appartient qu’à Christ. Il nous a donné, au travers des Saintes Ecritures, les instructions à suivre pour l’accomplissement de sa volonté sur terre. Ainsi l’avenir de l’église est déjà tout tracé par le Seigneur. A nous, enfants de Dieu, serviteurs et servantes de suivre le chemin, de suivre Jésus ; car ce n’est pas à nous de donner une nouvelle direction à l’église. Nous ne pouvons interférer celle de Jésus. Un chemin, certes, jalonné d’épines, de difficultés mais Christ est passé par là, nous allons nous aussi y passer.
L’église est donc réservée à un avenir glorieux car la Parole de Dieu déclare : « la gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la première, dit l’Eternel des armées »{Agée 2 :9}.
Autre aspect, Jésus revient très bientôt ; il ne vient point chercher une église fatiguée, malade, divisée mais une église puissante, glorieuse et fertile.

De quoi se plaignent souvent les fidèles qui viennent vous voir à l’église ?

Au travers de mes années de ministère et service dans l’église, j’ai pu définir que les plaintes de nombre de fidèles, quoique justifiées, sont en grande partie engendrées par un manque d’information et de connaissance. Pourquoi dis-je cela ?
L’information nous amène à la connaissance, qui nous amène elle-même à la sagesse ; une sagesse nous permettant de résoudre nos problèmes.
Les fidèles doivent savoir qu’il y a toujours un prix à payer, Jésus l’a payé, les disciples également et nous ne pouvons y échapper. Aucun pasteur n’a de solution tout faite. Certains viennent me voir car ils recherchent la bénédiction ou ont besoin de la prière. De ce fait, je prie moins avec eux mais leur apprends plutôt comment prier, car je ne serai pas toujours là pour prier pour eux et je ne souhaite pas qu’ils dépendent de moi.
Il faut savoir que lorsqu’on devient croyant, acceptant Jésus comme Seigneur et Sauveur, le Saint-Esprit vient habiter en nous. Il est comme une source, or Jésus déclare : « celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein… » {Jean 7 :38}. La source est un commencement mais elle est destinée à devenir un fleuve. Le grand problème de beaucoup d’enfants de Dieu est qu’ils sont, pour la plupart restés au point de la source. Il est donc question-là de manque de maturité.
Paul nous dit : « or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave… » {Galates 4 :1}.
Ainsi, étant encore des enfants, beaucoup n’atteignent pas l’héritage légué par Dieu. Je conseille alors aux fidèles de ne pas demeurer des enfants, un état qui d’ailleurs ne plaît à Dieu, désirant des serviteurs et collaborateurs contribuant à l’avancement de son œuvre. Donc la plupart des fidèles venant se plaindre sont ceux manquant de maturité. La maturité chrétienne se marque lorsque l’on porte les fruits de l’esprit. Si la maturité est atteinte, beaucoup comprendront alors que la résolution à leurs problèmes se trouve en eux-mêmes. C’est au travers de la parole de Dieu que nous découvrons des avenues, des voies nous conduisant à la solution.
Donc la tâche des conducteurs spirituels que nous sommes est d’aider les croyants à atteindre la maturité spirituelle.
Mais d’autres pour leur part, ayant compris ces choses, viennent me voir me questionnant, souvent, concernant des enseignements bibliques apportés.

Que pensez-vous des conflits qui surviennent entre les pasteurs dans les églises ?

Nous devons nous rappeler, tout d’abord, que les pasteurs sont des hommes et donc peuvent également commettre des erreurs. Etre pasteur est un don de Dieu, mais en tant que pasteur je dois me former au point de vue caractère. Un processus qui consiste à avaler son « moi ». Pour ceux qui n’y arrivent pas, évidemment il peut y avoir des scandales.
Lorsqu’une dispute éclate entre deux collègues pasteurs, sachant que les disputes ne viennent pas du Saint-Esprit mais de la chair, nous devons nous demander premièrement la cause. Mais le plus important est l’attitude à adopter dans cette situation. Et je pense qu’il est mieux de se référer à la Parole de Dieu nous appelant à l’amour. Une réaction qui normalement se doit d’être automatique, mais malheureusement ne l’est pas toujours. En tant que pasteur nous avons des responsabilités vis-à-vis des croyants alors nous devons veiller à ne pas laisser la chair prendre le dessus mais à chercher continuellement la paix avec son frère.

Néanmoins, certaines situations peuvent également arriver pour nous permettre de grandir, d’atteindre l’humilité. Par exemple, nous prions demandant à Dieu de nous apprendre à être humble ; une fois notre prière finie, voilà que peut se présenter au-devant de nous une situation nous obligeant à manifester l’humilité. Il faut savoir la saisir.
Personnellement j’ai vécu un témoignage semblable, alors j’étais encore à Kinshasa (RD Congo).
Un jour je demandai à l’un de mes neveux résidant chez moi, d’aller nettoyer ma voiture, sachant que j’avais un chauffeur capable de le faire. Ignorant ce qui se passait dans son être, mon neveu, une fois la tâche finie, vint me voir le soir. Il me dit alors que la veille il avait prié, demandant au Seigneur de l’aider à marcher dans l’humilité car tout le monde lui reprochait son orgueil. Et puis voilà que le matin je lui demandai d’aller nettoyer ma voiture. Se plaignant fortement dans son cœur de cette tâche lui étant confiée, sachant qu’il y avait un chauffeur capable de faire, il entendit une voix lui rappelant sa prière de la veille. Alors il fit plus que ce que je lui avais demandé, il nettoya même l’intérieur de la voiture.
Voilà comment des situations peuvent être des leçons et des enseignements à tirer.

Pasteur, peut-on juger un serviteur de Dieu ?

Bonne question ! Penons 2 situations : le monde et l’église du Christ.
Le monde peut dire tout ce qu’il veut de nous, de Jésus il a été dit beaucoup de choses. Mais maintenant nous sommes dans le corps de Christ, dans l’église et si un jugement devait être porté sur une personne, c’est qu’elle a commis quelque chose de déplaisant. Que nous recommande alors la Bible ? La Bible dit : « si ton frère a péché, va et reprends-le entre toit et lui seul ….. s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes... s’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise, et s’il refuse aussi d’écouter l’Eglise, qu’il soit pour toi comme un païen… » {Matthieu 18 :15-17}.

La Bible est notre constitution contenant des lois qui régissent le monde des enfants de Dieu, les principes du Royaume de Dieu. On ne peut donc pas vivre dans le royaume de Dieu comme on vivrait sur la terre. Par exemple, au vu de toutes leurs différences (monnaie, conduite, etc.) on ne peut vivre à Londres comme on vivrait en France.
Les croyants sont donc citoyens de deux royaumes. Physiquement sur la terre mais spirituellement dans le royaume de Dieu. Je ne peux donc être dans le royaume de Dieu vivant avec les principes du monde. Ne connaissant pas ces choses, on peut parfois être étonnés de certaines situations.
Nous vivons avec beaucoup de contraventions spirituelles sans le savoir. Il faut donc choisir son camp.

Actuellement, quelle est votre grande préoccupation en tant que pasteur ?

J’aimerais vraiment que les enfants de Dieu comprennent que nous avons un merveilleux trésor, nous sommes les plus heureux, les plus puissants que la terre puisse accueillir mais par ignorance nous ne nous en rendons pas compte. Mon souci est que le peuple de Dieu puisse avoir soif de lire et recevoir la révélation de la Parole de Dieu, cela résoudrait de nombreux problèmes. Car Dieu a tout prévu dans le royaume, il veut que nous le connaissions, que nous puissions jouir de ses grâces. Jean dit : « bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme » {3 Jean 1 :2}.
Mais nous ne pouvons avoir la prospérité matérielle sans la spirituelle. Nous devons sortir de l’ignorance, de la médiocrité. Nous sommes sans doute devenus tellement aveugles que nous ne voyons pas la richesse, le trésor, l’héritage mis à notre disposition. Mais pour sortir de l’ignorance, il y a un prix à payer que nous ne semblons pas vouloir payer.

Actuellement, quel est votre rapport avec d’autres organismes chrétiens ?

Vous savez, lorsque je vivais encore à Kinshasa (RD Congo) il y a une trentaine d’années, nous étions en très bons rapports avec les organismes chrétiens « La maison de la bible », « Campus pour Christ », « Les hommes d’affaire du Plein Evangile » & « La ligue pour la lecture de la Bible ». Parce que l’église est un édifice construit à l’aide de plusieurs ouvriers. A Kinshasa nous œuvrions donc en parfaite symbiose, unis par le Seigneur. Mais une fois ici à Paris, j’ai malheureusement constaté une froideur en me rapprochant de ces mêmes organismes. Un simple constat.
L’église c’est toutes les personnes qui confessent Jésus comme Seigneur et Sauveur. Peu importe ce qu’ils font mais Jésus reste et demeure notre seul maître.

De nombreux pasteurs ont peur de s’impliquer dans la politique, alors que la RDC en particulier subit actuellement une sauvage agression, que pensez-vous de ce qui se passe à l’est de la RDC ?

Au risque de me tromper sur certains paramètres, je voudrais apporter un témoignage.
Dans les années 50 – 51, l’occident sortait de la 2nd Guerre Mondiale, les pays européens bénéficiaient du plan Marshall mais la plupart des pays asiatiques étaient encore sous la domination communiste. La Corée était sacrément malmenée par le Japon. Mais Dieu dans sa grâce a appelé cet homme David Yonggi Cho, anciennement bouddhiste sur son lit de mort. Une dame est venue lui parler et au travers de lui, Jésus a œuvré pour la nation coréenne, qui aujourd’hui signe un franc succès au point de vue électronique. Quelque part ces gens ont compris que le salut ne pouvait venir d’un affrontement sanglant avec le Japon mais en recherchant la face de Dieu.
Revenant au cas de la RD Congo. La RDC est un pays béni par Dieu. Dans les années 90 ; la ville de Kinshasa fut agressée par les troupes rwandaises, parties un moment puis revenues. Un jour, vers 13h, j’ai vu de mes propres yeux, la population kinoise agenouillée et priant. Quelques heures plus tard, les kinois avaient désarmé les militaires rwandais et sans armes ni munitions mais animés d’une force, puissance et sainte colère.

Dans le cas de la RD Congo, peut-on gagner la guerre dans la prière ou les gémissements ?

Ce fait historique relaté plus haut est pour moi un témoignage affirmant que la prière est plus puissante. Quand le peuple est uni dans la prière, Dieu fait des miracles. Mais nous-mêmes, croyants, qui voulons les bienfaits pour notre pays, sommes les premiers à le détourner de la voie de Dieu, jetant les pierres à Dieu et même aux politiques et attendons par la même occasion que Dieu guérisse le pays.
Dieu n’a pas dit si l’assemblée ou si le parlement congolais mais il a dit : « si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et cherche ma face et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays » {2 Chroniques 7 :14}.
Dieu parle de son peuple, c’est-à-dire l’église, ici l’église du Congo. Mais quel est l’état de cette église ? Elle suit la mouvance. Dieu ne peut agir ainsi. Eglise nous avons donc de grandes responsabilités. L’unité est indispensable. Voyez l’exemple de Daniel et ses frères, où par leur fidélité, Dieu agit pour son peuple. Il n’a pas changé.
Le problème est que nous voulons voir Dieu selon nous, mais pas nous selon Dieu. Alors tant que nous ne nous alignerons pas sur les principes de Dieu, la situation demeurera.

Un conseil à donner à la société chrétienne ?

Juste deux mots : Amour & Dignité.
Amour pour mon prochain. Alors même que je suis pasteur, je ne suis pas parfait, je fais aussi des erreurs et alors que je fais des erreurs, j’aimerais que l’on me comprenne. Ne dois-je pas agir de même pour les autres ?
Dignité dans quel sens ? Nous servons un grand Dieu, nous sommes ses représentants, ses ambassadeurs, et nous devons être dignes du président qui nous a envoyés ici sur cette terre. Nous devons donc refléter la dignité de notre patron, nous devons avoir de l’amour.

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