En prison pour le salut d’une autre

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Confinée hors de la société, la prison reste une voie dont les issues sont multiples. Y passer peut mener au pire comme au meilleur. Certains y voient un lieu de redressement et de réhabilitation, tandis que d’autres s’engouffrent dans une violence inouïe, sûrement par instinct de survie. Car ses murs ne renferment pas que des coupables; Ce qui révèle parfois l’effroyable justice humaine.
Mais une chose est certaine, elle n’y renferme que des victimes; de la société, de la haine ou encore de la jalousie. Victimes du malin, tout simplement. Ceci étant, malgré ces plans dévastateurs, il est un Amour plus fort que tout qui se réserve toujours au moment opportun, même pour ne sauver qu’une seule vie.
C’est par ailleurs, ce que témoigne ce fait divers, que nous avons à coeur de vous partager.

Nous sommes au Soudan, en 2014. Un état où la liberté de religion, certes, prévue par la Constitution, n’en est pas moins bafouée par le gouvernement même, qui considère l’Islam comme la religion d’Etat, et n’hésite pas à appliquer certains préceptes de la charia. Les chrétiens, à hauteur de 5% de la population, n’y vivent alors pas de tout repos. L’affaire Meriam Yahia Ibrahim Ishag en est une preuve certaine.

Âgée de 27 ans, la jeune femme était enceinte lorsque sans la moindre compassion, la police soudanaise l’a enfermée puis la justice, carrément, condamné à mort, avec un assortiment de 100 coups de fouet. Son seul crime fut d’avoir épousé un homme chrétien, tout en rejoignant, elle aussi, les rangs du Christ. Forcée à renoncer à sa foi chrétienne, Meriam résista, mais cela lui valut des conditions atroces d’incarcération. Un épisode carcéral qu’elle partagea d’ailleurs avec son fils de vingt mois, Martin.

“Je ne pouvais pas mentir. Mes enfants auraient perdu tout respect pour moi si je faisais quelque chose de la sorte […] La nuit, c’était compliqué de dormir, j’avais fait un lit avec ma couverture pour mon fils, et je le veillais, j’avais peur pour lui.”

Alors que cette affaire avait suscité une indignation sur le plan international, poussant les autorités de Khartoum à libérer la jeune mère de famille, celle-ci devint une icône de la persécution des chrétiens dans le monde. Elle fonda même une oeuvre de charité consacrée aux droits des femmes et à la liberté religieuse.

A la rescousse d’une seule vie

Mais son passage en prison aura été marqué par un évènement des plus réjouissants, et de loin le plus important. En cellule, Meriam fit la connaissance d’une codétenue qui deviendra une fidèle alliée. Pour se rendre aux sanitaires, c’était cette dernière qui gardait son fils. C’était également elle qui l’aidait à cacher sa Bible, qu’elle parvint, avec la complicité d’un gardien, à faire entrer dans sa cellule. Un risque mortel; Qui souleva en sa codétenue de multiples questions. En quoi ce livre valait-il que l’on risque sa vie?

Une histoire qui nous rappelle étrangement celle de Rahab, la prostituée qui protégea les messagers d’Israël envoyés par Josué à Jéricho [Josué 6 v.17&25]. Et tout comme Rahab, sauvée par la suite, lors de la prise de Jéricho par le peuple d’Israël, le geste de sa codétenue ne s’évinça point de sa mémoire.
“Alors que des musulmans me condamnaient à la mort et au fouet, à cause de ma religion, une musulmane m’aidait à lire la parole de Dieu”, se souvient-elle.

Libre, Meriam vint, à son tour, au secours de sa partenaire, alors clandestine originaire de la Somalie. Elle lui procura l’aide financière nécessaire pour sa sortie de prison. Cette dernière épousa avec joie la foi du Christ et s’unit avec l’un des amis de Meriam, qui jusqu’à ce jour ne cessa de l’épauler dans cette nouvelle voie.

C’est ainsi que même enchaînée, la gloire de Dieu n’en fut pas moins manifestée au travers de Meriam, et ce, à la rescousse d’une seule vie.
“Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. Que vous en semble? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée? Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées…” [Matthieu 18 v.11-13].
De ce fait, ne négligeons aucune épreuve traversée, car en toute situation la Gloire de notre Seigneur se manifeste et nous sommes vecteurs de son plan parfait.

La Rédaction

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