Bangladesh : Adoption du mariage précoce pour des « circonstances spéciales »

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Une exhortation écrite par Yannick NILA

Jadis, le mariage était synonyme d’amour, de bonheur et de sécurité. Mais ça c’était avant! De nos jours, l’on en voit qu’une cérémonie de business, un moyen de parvenir à ses fins. Où la coutume domine et conduit des parents à littéralement vendre leurs enfants. Les raisons sont certes diverses mais loin d’être saines.
Cette institution divine qui à l’origine scellait l’amour et l’union d’un homme et d’une femme consentants, s’est depuis pervertie. Pour beaucoup la liberté de choisir son conjoint est caduque; le mariage devenu une obligation sans amour, emprisonnant de nombreuses jeunes filles. Au profit financier des parents.

Prenons exemple du Bangladesh. Alors que la loi y interdit le mariage des mineurs, l’UNICEF a pourtant recensé 66% de bangladaises mariées avant l’âge de 18 ans et un tiers avant 15 ans. C’est donc trois quarts des jeunes filles mariées illégalement. Alors, le 27 février 2017, le pays adopta une loi autorisant le mariage des enfants pour des cas exceptionnels dits “circonstances spéciales”. Plus précisément en cas de viol ou de grossesses non désirées. Néanmoins, l’âge légal pour le mariage est maintenu à 18 ans chez les filles et 21 ans chez les garçons.
Ainsi cette nouvelle loi viserait plutôt à protéger les droits des enfants nés hors mariage. Selon Rebeca Momin, ce serait également un moyen de révéler les conditions de vie de la population. Où certains parents vont à marier leurs enfants pour des raisons financières et de sécurité. Sans oublier de mentionner que cette loi permettrait d’éviter les viols, agressions sexuelles et grossesses hors mariage, un déshonneur pour la famille. Rebeca Momin appuie qu’en cas de violation de l’âge, les pénalités seront appliquées, en certifiant que le parlement a pris soin de prendre en compte le rapport de l’UNICEF et autres experts avant la rédaction de la loi.

Mais Nur Khan, représentant de la coalition pour les Droits des Enfants n’adhère pas à cette pensée, y voyant un risque majeur pour les enfants. Elle laisserait plutôt libre accès aux abus sexuels. Car ne proposerait aucun âge limite. Ainsi même à 12 ou 14 ans, il devient possible de se marier.
Et disons que malgré les mesures appliquées, le Bangladesh est connu pour son taux élevé de mariages précoces. Loin d’être un cas isolé, certains pays d’Afrique Subsaharienne, du Moyen-Orient, de l’Amérique Latine sont également touchés, où presque 75% des filles sont contraintes de se marier avant l’âge légal. Un système dérisoire et périlleux privant les enfants de leur jeunesse. Et malheureusement les parents ne sont point innocents dans cette affaire.
Il est clair que la situation de ces enfants relève de l’esclavage. Ces jeunes filles sont réduites à rien pour de l’argent, abandonnant leurs études, projets, rêves pour s’occuper déjà d’une famille.

Le mariage n’est pas solution à tout

Qu’on le veuille ou non, il faut bien avouer que le mariage n’est ni réponse ni solution à tout. C’est tout d’abord une union sacrée, où deux individus de sexe opposé s’unissent. Ces deux personnes choisissent mutuellement de vivre ensemble, de s’aimer et de se chérir jusqu’à ce que la mort les sépare. Ainsi l’union est rendue légale devant l’Etat et devant Dieu. Il est donc impossible de permettre à un mineur de se marier, car cela exige une certaine maturité et une liberté de choisir. Le mariage ne doit en tout point être une obligation, quelques qu’en soient les raisons.

La base même de cette union est l’amour, car sans, le mariage n’a plus de sens ni raison d’être. Non seulement il devient un fardeau pour les époux, mais cela peut également se répercuter sur les enfants, qui pourtant doivent être éduqués dans cet amour, leur assurant une stabilité. On entend souvent beaucoup de témoignages de femmes ou d’hommes qui se marient, à cause d’une grossesse non désirée, ils se convainquent de s’aimer par la suite, sans pour autant éprouver de l’affection. A vrai dire c’est un mauvais choix, car au final ils finiront par se séparer par manque de cette base d’amour et d’affinité. L’amour apporte en effet un certain équilibre dans la vie d’une famille. A partir du moment où ce sentiment fort qui réunit le couple n’est point, l’option de se marier est donc vaine et n’apportera que peines et douleurs.

De ce fait la question de se marier reste un sujet à méditer, à ne pas prendre à la légère. Les choix posés se doivent donc d’être réfléchis, car il n’est pas seulement question de s’installer avec autrui mais de s’abandonner pour cette personne, de la placer avant soi et de s’en occuper. En sachant que le mariage implique de grandes responsabilités et une maturité certaine. N’est-ce pas la femme sage qui bâtit sa maison, nous dit la Bible dans [Proverbe 14 v.1], en poursuivant que c’est bien par la sagesse qu’une maison s’élève, Et par l’intelligence qu’elle s’affermit [Prov. 24 v.3].

L’on observe également cette problématique dans les assemblées de Dieu où de nombreux pasteurs profitent des dotes des fidèles, notamment dans les communautés majoritairement africaines. Certains fidèles ayant eu des enfants hors mariage se retrouvent contraints de se marier sur conseil de leur berger et par peur d’être mal vus. Non ce type de conseil n’est pas de bon augure. Ces nombreuses églises s’apparentent même à des entreprises de mariage.
N’inculquant pas le principe fondamental de l’amour mais présentant le mariage comme une bouée de sauvetage pour rattraper les erreurs commises.
Certains même place le mariage comme une condition sine qua non pour le ministère. Auraient-ils sûrement oublié l’apôtre Paul, qui sans être marié, a servi puissamment le Seigneur. Mais aucunement n’a renié ni rejeté le mariage. Bien au contraire.
« Je veux donc que les jeunes se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles dirigent leur maison, qu'elles ne donnent à l'adversaire aucune occasion de médire; » [1 Timothée 5 v 14]

En somme, comme il le dit, le mariage n’est en rien une obligation, mais un libre choix, qu’il nous exhorte d’ailleurs à appliquer afin d’éviter une vie dans le péché. Mais toujours sur base de l’amour. Encore une fois, chers lecteurs, le mariage ne nous rend pas meilleur aux yeux de Dieu, ni nous garantit un foyer rempli de bonheur. Là encore, tout est question du véritable amour en plaçant Dieu au centre.

La Rédaction

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